Les Européens attendent la Grèce au tournant, doutent de la sincérité d'Athènes

  • Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble (d), le 11 juillet 2015 au début de la réunion de l'Eurogroupe, à Bruxelles
    Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble (d), le 11 juillet 2015 au début de la réunion de l'Eurogroupe, à Bruxelles AFP - John MacDougall
  • Le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, le 11 juillet 2015 au début de la réunion de l'Eurogroupe, à Bruxelles
    Le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, le 11 juillet 2015 au début de la réunion de l'Eurogroupe, à Bruxelles AFP - John MacDougall
  • Le président de l'Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, le 27 juin 2015 à Bruxelles
    Le président de l'Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, le 27 juin 2015 à Bruxelles AFP/Archives - John Thys
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Centre Presse Aveyron

Les participants à la réunion de l'Eurogroupe de samedi devant décider sur sort de la Grèce attendent du gouvernement d'Athènes exigent une mise en place effective des réformes proposées en échange d'un sauvetage financier, certains doutant de la fiabilité d'Athènes.

"Le plus gros problème c'est la confiance", a déclaré le patron de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem à son arrivée à la réunion à Bruxelles, alors que certains pays doutent ouvertement de la sincérité d'Athènes.

"Est-ce qu'on peut faire confiance au gouvernement grec pour qu'il fasse ce qu'ils promettent dans les prochaines semaines, mois ou années ?", s'est interrogé M. Dijsselbloem.

De son côté, le grand argentier allemand Wolfgang Schäuble a prédit des négociations "extrêmement difficiles".

Plusieurs autres faucons européens sont montés au créneau pour descendre en flammes les propositions grecques.

"Plusieurs gouvernements, dont le mien, ont de sérieux doutes sur l'engagement du gouvernement grec et sur sa capacité à mettre en oeuvre" a estimé le secrétaire d'Etat aux Finances néerlandais Eric Wiebes.

"Les propositions auraient été bonnes dans le cadre du deuxième programme d'aide, mais j'ai peur qu'il soit insuffisant pour lancer un troisième programme", a même déclaré le slovaque Peter Kazimir.

"Certains pays sont très sceptiques, d'autres moins", a nuancé le ministre maltais Edward Scicluna.

"Je pense que la confiance a été tout juste rétablie dans la relation avec la Grèce (...), j'espère que cela va se consolider aujourd'hui, c'est important", a déclaré le ministre irlandais Michael Noonan.

Même les colombes de l'Eurogroupe, favorables à Athènes attendent le ministre grec des Finances Euclide Tsakalotos de pied ferme.

"Il faut des réformes mises en oeuvre rapidement (en Grèce, ndlr), c'est la clé de tout (...) pour débloquer un programme, pour traiter la question de la dette", a déclaré le Commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici.

Ce qui compte c'est "la volonté de mettre en œuvre les choses", a-t-il ajouté.

Une source européenne proche des discussions a confirmé à l'AFP que le noeud du problème est "la confiance dans la mise en oeuvre des mesures" de réformes.

"Si on veut accord durable, il faut que les Grecs apportent des réponses sur: quand ils vont décider, comment, à quel moment on va decider, à quel rythme le faire", a commenté le ministre français Michel Sapin, laissant entendre que les créanciers vont demander un calendrier précis et serré des réformes.

Euclide Tsakalotos arrive samedi devant ses homologues avec des propositions pour obtenir un troisième plan d'aide international pour la Grèce, au bord de l'effondrement financier et qui pourrait dériver hors de la zone euro faute d'accord rapide.

Mais plusieurs pays européens semblent n'avoir qu'une confiance toute relative dans les autorités grecques.

Le pays a déjà bénéficié de deux plans d'aides internationales qui n'ont pas permis de sortir le pays de l'ornière, et la stratégie de négociation du gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras depuis six mois a écorné la confiance des gouvernements européens.

Source : AFP

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