Grèce: feu vert de l'Eurogroupe pour négocier, le "pont" financier en suspens

  • Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem lors d'une réunion, le 16 juillet 2015 à Berlin
    Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem lors d'une réunion, le 16 juillet 2015 à Berlin AFP - TOBIAS SCHWARZ
  • Le Premier ministre grec Alexis Tsipras (D) et le ministre des Finances Euclide Tsakalotos lors d'une session du parlement à Athènes, le 16 juillet 2015
    Le Premier ministre grec Alexis Tsipras (D) et le ministre des Finances Euclide Tsakalotos lors d'une session du parlement à Athènes, le 16 juillet 2015 AFP - ARIS MESSINIS
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Centre Presse Aveyron

La zone euro a donné son feu vert jeudi pour des négociations sur un troisième plan d'aide à la Grèce, après le vote par le Parlement grec d'une première série de réformes, mais la question du financement d'urgence restait à finaliser.

"Nous avons pris aujourd'hui la décision de principe d'accorder à la Grèce un soutien financier d'une durée de trois ans", ont déclaré les ministres des Finances des 19 pays à l'issue d'une réunion téléphonique, saluant l'adoption par le Parlement grec, dans les temps, d'un premier volet de réformes prévues dans l'accord conclu lundi à Bruxelles.

Les ministres de l'Eurogroupe précisent toutefois que les négociations sur cette nouvelle aide financière, évaluée entre 82 et 86 milliards d'euros, sont "subordonnées au résultat des procédures nationales": l'accord de plusieurs Parlements nationaux est en effet nécessaire, en particulier celui du Bundestag qui doit voter vendredi.

Jeudi, le Parlement finlandais a donné son feu vert à l'ouverture des négociations.

Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a estimé que le vote du Parlement grec constitue "un début pour aider à restaurer la confiance" entre Athènes et ses partenaires européens.

Il a cependant mis en garde contre tout obstacle sur la voie des réformes qui rendrait à nouveau vraisemblable le scénario d'une sortie de la Grèce de la zone euro. "Si les réformes tardent, cela peut redevenir une possibilité", a-t-il dit, précisant: "Nous en avons déjà été tout près".

Lundi à Bruxelles, les pays de la monnaie unique ont conclu avec la Grèce un accord pour négocier un troisième plan d'aide financière depuis 2010, via le MES, le fonds de secours de la zone euro. En échange, le gouvernement grec de gauche radicale doit mettre en oeuvre un plan de réformes draconien.

Après le vote mercredi soir d'une première série de réformes, portant notamment sur la TVA, les retraites et un mécanisme pour assurer l'indépendance de l'office des statistiques, le Parlement grec devra voter le 22 juillet sur un deuxième train de mesures.

Les négociations sur le plan d'aide devraient prendre au moins quatre semaines, selon plusieurs responsables européens.

En attendant le déblocage des fonds, les Européens vont devoir trouver une solution pour assurer le financement d'urgence de la Grèce, dont les caisses sont vides et les besoins estimés à 12 milliards d'euros d'ici la mi-août.

Le pays fait face à plusieurs échéances, dont le remboursement, le 20 juillet, de 4,2 milliards d'euros à la Banque centrale européenne (BCE).

Pour assurer partiellement ce "pont" financier la Commission européenne a proposé un prêt de sept milliards d'euros à Athènes pour une durée de trois mois. Cette somme, ne couvrant les besoins grecs que jusqu'à la fin juillet, serait puisée dans un fonds communautaire relevant de la responsabilité des 28 pays de l'Union européenne.

Le vice-président de la Commission européenne chargé de l'euro, Valdis Dombrovskis, a affirmé jeudi sur Twitter qu'un accord de principe des ministres des Finances des 28 sur cette formule avait été trouvé "et doit être finalisé au plus tard vendredi midi".

Mais cette solution est compliquée à mettre en oeuvre, plusieurs pays, dont la Grande-Bretagne et la République tchèque, non membres de la zone euro, ayant émis des réticences et réclamant des garanties pour que ce financement ne pèse pas sur leurs propres contribuables.

"Nous pensons qu'un certain nombre de solutions pourraient être trouvées. Notre objectif est que l'argent des contribuables britanniques ne soit pas utilisé pour un plan financier de la zone euro", a expliqué à Londres un porte-parole du Premier ministre David Cameron.

Source : AFP

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