François Rebsamen redevient maire de Dijon et quittera le gouvernement

  • François Rebsamen, ministre du Travail, est applaudi par les conseillers municipaux qui viennent de l'élire maire de Dijon, le 10 août 2015
    François Rebsamen, ministre du Travail, est applaudi par les conseillers municipaux qui viennent de l'élire maire de Dijon, le 10 août 2015 AFP - PHILIPPE DESMAZES
  • François Rebsamen, ministre du Travail, lors de l'élection du maire de Dijon, le 10 août 2015
    François Rebsamen, ministre du Travail, lors de l'élection du maire de Dijon, le 10 août 2015 AFP - PHILIPPE DESMAZES
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Centre Presse Aveyron

François Rebsamen, qui compte remettre sa démission du gouvernement le 19 août, a repris lundi les rênes de sa ville de Dijon, après seize mois au ministère du Travail marqués par une hausse du chômage et des couacs de communication.

M. Rebsamen, 64 ans, a été sans surprise largement élu dès le premier tour de scrutin avec 46 voix sur 59, l'opposition de droite ayant choisi de ne pas présenter de candidat contre lui.

Il retrouve le siège qu'il a occupé de 2001 à 2014, avant de laisser sa place à son premier adjoint Alain Millot - décédé le 27 juillet d'un cancer - au moment de son entrée au gouvernement.

Dans l'après-midi, M. Rebsamen est également redevenu président de la communauté urbaine du Grand Dijon avec 51 voix sur 79. Face à lui, deux candidats Les Républicains, Gilbert Menut et Emmanuel Bichot, ont recueilli respectivement 13 et 7 voix.

"J'avais pris l'engagement de revenir, eh bien me revoilà", a déclaré M. Rebsamen une fois installé dans le fauteuil de maire, après avoir eu une "première pensée" pour son prédécesseur.

Après la mort de M. Millot, l'annonce par le ministre du Travail de sa volonté de reprendre la tête de la ville de Dijon sans pour autant abandonner immédiatement ses fonctions nationales avait provoqué, selon M. Rebsamen, un "immense quiproquo" entre ce dernier et l'Elysée.

Afin de clarifier sa situation, M. Rebsamen a répété à plusieurs reprises qu'il remettrait sa démission "le 19 août à la fin du prochain conseil des ministres", ajoutant n'avoir "jamais envisagé" de cumuler les deux fonctions et bénéficier d'un "délai d'un mois" pour effectuer la transition.

- 'Faire baisser le chômage'-

Parmi les successeurs possibles, plusieurs noms sont cités comme Alain Vidalies, l'actuel secrétaire d'Etat aux Transports, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, ou Jean-Marc Germain, un proche de Martine Aubry.

Pour le président (PS) de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, interrogé sur RTL, "nous avons beaucoup de femmes et d’hommes de talents et de qualité" pour le poste.

En marge d'un déplacement à Moustier-Sainte-Marie, le Premier ministre Manuel Valls a rendu hommage "au travail qui a été celui de François Rebsamen, qui a fait voter une loi importante sur le dialogue social". Celle-ci, "avec la politique économique du gouvernement, contribuera progressivement à faire baisser le chômage", a-t-il ajouté.

Depuis la prise de fonction de M. Rebsamen au ministère, Pôle emploi a vu affluer plus de 200.000 chômeurs supplémentaires. Le ministre sortant a lui-même reconnu un temps un "échec" du gouvernement, avant de tabler sur une baisse effective du nombre de demandeurs d'emploi "à la fin de l'année" 2015.

Fraîchement élu maire, M. Rebsamen a défendu son bilan au ministère devant la presse et a assuré ne pas vouloir "se défiler" en quittant ses fonctions parisiennes.

"Il n'y a pas que l'annonce des chiffres du chômage dans la fonction, il y a tout le travail de dialogue social pour rendre les entreprises plus compétitives, plus agiles, plus souples et préserver les droits des salariés", a-t-il fait valoir

Il a également dit avoir "le sentiment assez injuste d'abandonner une tâche qui (lui) plaisait beaucoup" au ministère.

- Série de couacs -

Son passage au gouvernement a été marqué par une série de couacs et de polémiques, comme lorsqu'il fait retirer une interview à un magazine bourguignon dans laquelle il affirmait "se battre depuis longtemps pour une vision libérale de l'économie". Ou quand il assure que le gouvernement allongera la durée de cotisation pour la retraite "s'il le faut", avant d'être aussitôt démenti.

Il quittera le ministère sur un dernier impair, en assurant qu'il ne démissionnerait pas dans l'immédiat s'il redevenait maire de Dijon. Une hypothèse immédiatement écartée par l'entourage de François Hollande et de Manuel Valls.

Pour l'ancien ministre UDI François Sauvadet, élu de Côte d'Or, "le président de la République et le Premier ministre lui ont apporté un désaveu cinglant".

Selon le député LR Eric Ciotti, "la date de son départ est aussi peu claire que les méthodes de comptabilisation du chômage". "En tout cas, je ne crois pas qu'il aura laissé une grande trace lors de son passage au ministère du Travail, ça aura plutôt été le ministre du Chômage que le ministre du Travail", a-t-il fustigé.

Source : AFP

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