Le jihadiste français David Drugeon tué en Syrie

  • Photo fournie en novembre 2014 par la famille Drugeon montrant  David Drugeon, à un âge non précisé
    Photo fournie en novembre 2014 par la famille Drugeon montrant David Drugeon, à un âge non précisé famille Drugeon/AFP/Archives - -
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Centre Presse Aveyron

Le jihadiste français David Drugeon est mort en juillet dans une frappe de la coalition en Syrie, selon des informations venant à la fois des Etats-Unis et de la mouvance Al-Qaïda.

Le Français, réputé pour son savoir-faire en matière d'explosifs, avait été déjà donné pour mort en novembre 2014 par des sources américaines, avant que son décès ne soit mis en doute quelques semaines plus tard.

S'assurer de la mort des chefs jihadistes visés par des frappes en Syrie est souvent très difficile pour les renseignements américains, du fait de la situation chaotique du pays.

Mais cette fois-ci, les sources interrogées se sont montrées plus affirmatives. "Il est assurément mort", a affirmé un responsable américain à l'AFP.

Un autre responsable américain a indiqué de son côté qu'il y avait "de très fortes chances" que le jihadiste français soit mort.

Des messages sur Twitter en provenance de la mouvance Al-Qaïda étayaient encore un peu plus la conviction des renseignements américains, a indiqué la même source.

Un jihadiste saoudien, Sanafi al-Nasr, un des dirigeants du front al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda), a annoncé dans une série de tweets la mort de David Drugeon "dans un raid de la coalition dans l'ouest de la région d'Alep à la mi-ramadan (début juillet)".

Drugeon, connu dans les milieux jihadistes sous le pseudonyme de Hamza al-Faransi "est tombé en martyr", a indiqué le chef jihadiste.

Les tweets montrent aussi une ancienne photo de Drugeon avec le commentaire "Hamza al-Faransi, que Dieu ait son âme et l'accepte parmi les martyrs", en rappelant que Drugeon avait été blessé par le passé en Afghanistan.

Une source des services de renseignement français interrogée par l'AFP s'est refusée à confirmer ou à infirmer la mort du jihadiste.

- Destin "incompréhensible" -

Le père de David Drugeon, Patrice, a pour sa part indiqué à l'AFP qu'il n'avait eu aucune information sur le sort de son fils.

"Je n'ai rien du tout du gouvernement français, du côté de l'Etat français personne ne me dit rien", a-t-il déclaré.

"Ca serait le troisième bombardement qu'il a sur lui", a-t-il ajouté.

"Le plus compliqué, c'est de ne pas savoir", a déclaré M. Drugeon, qui estime "incompréhensible" le destin de son fils, mais s'est dit convaincu que "les Américains l'auront tôt ou tard".

Né en 1989, David Drugeon a quitté la France en 2010 pour rejoindre la voie du jihad, à destination des zones tribales pakistanaises, où il s'est formé au maniement des explosifs et à la fabrication de bombes.

Pour les renseignements américains, il est l'un des membres "clef" du groupe Khorasan, lié à Al-Qaïda, régulièrement ciblé par des bombardements américains.

Khorasan, qui a attiré de nombreux jihadistes étrangers, cherche à préparer des attaques contre des pays occidentaux en utilisant "des technologies de pointe", selon les sources américaines.

Il représente "le même genre de menace" pour les Etats-Unis que le groupe Etat islamique, avait estimé il y a un an James Clapper, le directeur du renseignement américain.

David Drugeon connaissait bien les explosifs "non-métalliques", susceptibles d'être utilisés pour des attentats dans des avions de ligne.

La frappe qui a tué David Drugeon le visait lui ainsi que d'autres responsables du groupe Khorasan qui se trouvaient avec lui, selon les mêmes sources.

Source : AFP

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