La nouvelle intercommunalité se dessine cette semaine dans le Bassin

En fin de semaine, la Commission départementale de la coopération intercommunale (CDCI) va mettre sur la table la nouvelle carte de l’intercommunalité aveyronnaise telle qu’imaginée par les services de l’État. Localement, et sans surprise, la communauté de communes du Bassin de Decazeville-Aubin (CCDA) et celle de la Vallée du Lot (CCVL) devraient être appelées à fusionner. Une fusion qui, si l’on s’en tient au calendrier établi par l’État, sera effective au 1er janvier 2017. Il reste donc tout juste un peu plus d’un an pour préparer le «contrat de mariage» (fiscalité, compétences, personnels…).

«L’esprit de la loi ne sera pas respecté»

Cette perspective ne fait pas le bonheur de tous. Jean-Claude Couchet, président de la CCVL, fait partie de ceux qui avaient misé sur une «interco» plus élargie. Jusqu’à avoir organisé, ces dernières semaines, une sorte de consultation en direction de communes et communautés de communes du Montbazinois, du Capdenacois, du Conquois, du Rignacois…

Une démarche qui n’a pas été vraiment couronnée de succès, puisque la majorité des élus de ces secteurs ont plus ou moins tourné le dos à l’initiative du président de la CCVL et à l’idée de créer une structure intercommunale plus étendue que prévu. De quoi décevoir ce dernier, mais pas de quoi lui faire changer d’opinion sur le sujet.

«Même si la chose reste à officialiser, on va nous inviter à fusionner avec Decazeville-Aubin, annonce Jean-Claude Couchet. Si tel est le cas, l’esprit de la loi ne sera pas respecté. Car la nouvelle intercommunalité ne collera pas au périmètre du bassin de vie tel qu’il apparaît dans les cartes et les données de l’Insee. Le bassin de vie de Decazeville dépasse largement les cinq communes urbaines et la vallée du Lot.

«De plus, poursuit le président de la CCVL, la nouvelle collectivité représentera 20 000 habitants. C’est trop peu si l’on veut peser dans les grandes décisions. Une intercommunalité, pour être entendue et pour exister, doit atteindre une taille critique d’au moins 30 000, voire même 40 000 habitants. Des départements comme le Cantal l’ont compris. Nous, apparemment non…»

Une affaire de gros sous ?

Si le rapprochement entre CCDA et CCVL apparaît donc comme inéluctable et malgré tout logique au regard des réalités de terrain, on ne peut nier que des communes comme Auzits, Saint-Cyprien, Nauviale, Grand-Vabre, Noailhac, Asprières, voire Montbazens ou Saint-Santin-de-Maurs, ne heurterait pas le bon sens territorial si elles étaient rattachées à une collectivité articulée autour de Decazeville.

Enfin, et parce qu’un mariage cela peut être aussi une affaire de gros sous, on sent poindre chez certains élus ruraux quelques craintes à l’idée d’«épouser» aussi les difficultés financières de la communauté de communes urbaine. Sur ce point, au sein de la CCDA, personne ne fait de mystères sur les soucis économiques que rencontre la collectivité, qui devra patienter encore au moins deux ans pour retrouver une bonne assise budgétaire.

Mais de là à parler de situation alarmante ou même catastrophique, il y a sans doute un pas. Un pas alarmiste que certains n’hésitent pas à franchir, ce qui n’empêchera pas le mariage à deux qui se profile. En attendant peut-être une «liberté de mœurs» qui permettra à d’autres de rejoindre un jour le nouveau couple ainsi formé.