Régionales: Le Drian tête de liste des socialistes en Bretagne

  • Jean-Yves Le Drian à la sortie du conseil des ministres le 14 octobre 2015 à l'Elysée
    Jean-Yves Le Drian à la sortie du conseil des ministres le 14 octobre 2015 à l'Elysée AFP - ALAIN JOCARD
  • Le président François Hollande et le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian à l'issue d'un conseil des ministres le 31 juillet 2015 à l'Elysée à Paris
    Le président François Hollande et le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian à l'issue d'un conseil des ministres le 31 juillet 2015 à l'Elysée à Paris AFP/Archives - ALAIN JOCARD
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Centre Presse Aveyron

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, conduira la liste des socialistes aux régionales de décembre en Bretagne mais tout reste ouvert pour la suite, notamment qu'il puisse rester ministre s'il est élu, selon son entourage.

Après un long suspense, M. Le Drian, 68 ans, officialisera lui-même sa candidature vendredi, à l'issue de l'ultime session du Conseil régional avant le scrutin des 6 et 13 décembre.

Il dira "qu'il est candidat tête de liste pour mener la gauche aux élections régionales", a indiqué mercredi une source proche du ministre.

"Il restera ministre le temps de la campagne", a ajouté cette source, en rappelant qu'il avait encore plusieurs rendez-vous internationaux devant lui ainsi que des "contrats en cours de négociation".

Rien n'est en revanche décidé pour la suite. "Nous n'en savons rien", a déclaré la même source, alors que plusieurs médias ont laissé entendre ces derniers jours que M. Le Drian quitterait le gouvernement pour la Bretagne en cas de victoire.

"Personne ne sait à quoi ressemblera la France politique au lendemain du second tour (...) Quelle sera alors la volonté de François Hollande et de Manuel Valls?", s'est-elle interrogée.

Le principe de non cumul des mandats exclut a priori que M. Le Drian puisse avoir les deux casquettes. Mais ses partisans espèrent secrètement qu'en cas de victoire, le chef de l'Etat et le Premier ministre lui accorderont une exception.

Son expérience sur plusieurs fronts - Mali puis Moyen-Orient - face aux menaces terroristes, son carnet d'adresse à l'international - il a des liens privilégiés avec de nombreux dirigeants en Afrique et dans le Golfe - et sa proximité avec le chef de l'Etat lui donnent une stature particulière.

"L'hypothèse de son départ est tout à fait réaliste, mais l'hypothèse de son maintien l'est aussi à cause du contexte et à cause de ce qu'il est dans ce gouvernement", a relevé son entourage.

- Hollande "hyperpragmatique" -

Toutes les options sont donc a priori sur la table, y compris que M. Le Drian conserve son maroquin tout en s'asseyant dans le fauteuil de président de région, esquisse la source proche du ministre.

"Le président et le Premier ministre auront sur leur clavier le résultat des élections, l'ambiance politique générale, le contexte géopolitique international et éventuellement national" avec le risque permanent d'attentat, fait-elle valoir.

"Ils auront à faire un choix à ce moment là. On connaît les règles de non cumul. Ce qu'on ne connaît pas, ce sera la situation réélle du pays, le calcul politique que fera François Hollande à ce moment là" avant la dernière ligne droite de la présidentielle en 2017, a-t-on souligné. "Vous connaissez Hollande, il sera hyperpragmatique".

A l'Elysée, rien ne filtre sur le "cas" Le Drian. "Les ministres peuvent faire campagne. Ce fut le cas par exemple pour André Vallini (ndlr, secrétaire d'Etat chargé de la Réforme territoriale) aux dernières élections départementales", rappelle-t-on simplement dans l'entourage du chef de l'Etat.

Interrogées par l'AFP, deux sources haut placées au sein de l'exécutif ont toutefois récemment exclu que le ministre de la Défense bénéficie d'un statut à part. "Il ne pourra pas faire les deux, la règle vaut pour tout le monde", a souligné l'une d'elles.

En Bretagne, l'adversaire de Jean-Yves Le Drian, Marc Le Fur (Les Républicains), lui a immédiatement intimé de choisir entre la Défense et la Bretagne.

"Le temps où on peut tout faire est un temps terminé. La France est en guerre, la Bretagne est en crise. Cela implique que le ministre de la Défense soit pleinement à sa tâche, cela implique que le président de la Bretagne soit pleinement à sa tâche" a-t-il dit sur BFMTV.

Jean-Yves Le Drian a déjà présidé la Bretagne pendant huit ans, de 2004 jusqu'à son entrée au gouvernement après l'élection de François Hollande à l’Élysée 2012.

La Bretagne, avec Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin et peut-être l'Ile-de-France et la Corse, fait partie des rares régions que les dirigeants socialistes pensent pouvoir conserver lors du scrutin des 6 et 13 décembre.

Source : AFP

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