Air France: 1.000 suppressions d'emplois confirmés en 2016 mais pas de détails

  • Des employés d'Air France manifestent à Paris contre les suppressions d'emploi, le 22 octobre 2015
    Des employés d'Air France manifestent à Paris contre les suppressions d'emploi, le 22 octobre 2015 AFP - DOMINIQUE FAGET
  • Des employés d'Air France manifestent à Paris, le 22 octobre 2015 contre le plan de restructuration du groupe
    Des employés d'Air France manifestent à Paris, le 22 octobre 2015 contre le plan de restructuration du groupe AFP - DOMINIQUE FAGET
  • Des salariés d'Air France manifestent le 22 octobre 2015 à Paris contre le plan de restructuration de la direction
    Des salariés d'Air France manifestent le 22 octobre 2015 à Paris contre le plan de restructuration de la direction AFP - DOMINIQUE FAGET
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Centre Presse Aveyron

La direction d'Air France a confirmé jeudi vouloir supprimer un millier d'emplois en 2016 par des départs volontaires, sans plus de précisions sur les métiers concernés, durant un comité central d'entreprise qualifié de "confus" par les syndicats.

Pendant la tenue du CCE, plusieurs milliers de personnes s'étaient rassemblées à Paris, des centaines en région, pour le maintien de l'emploi et en soutien "aux inculpés" impliqués dans les violences début octobre.

"Les seuls départs que nous envisageons pour 2016, ce sont des départs volontaires et pour 1.000 postes", a déclaré le PDG d'Air France Frédéric Gagey à la presse.

Toutefois, la direction a été "incapable de dire dans quels secteurs ils seront supprimés", a immédiatement regretté Didier Fauverte, secrétaire (CGT) du CCE.

Elle ne le précisera "vraisemblablement pas avant le 1er trimestre 2016", a dit Béatrice Lestic (CFDT), à l'issue de la séance qui a duré toute la journée.

Fin septembre, direction et syndicats ont échoué à s'entendre sur le plan de développement "Perform 2020", qui prévoit de faire voler le personnel une centaine d'heures de plus par an, à salaire égal. Le 5 octobre, la compagnie a présenté un plan de "restructuration" menaçant 2.900 postes en 2016 et 2017.

L'annonce a été suivie par l'agression de deux dirigeants, obligés de fuir des manifestants, chemises en lambeaux. Cinq salariés seront jugés le 2 décembre pour violence. La direction les a mis à pied, sans salaire.

Air France a depuis fait savoir qu'il était possible "d'éviter" la deuxième phase du plan, la plus douloureuse, qui pourrait concerner 1.900 postes menacés en 2017. Ces suppressions sont "suspendu(e)s au fait de trouver des accords avec les pilotes et les personnels au sol pour gagner en productivité", selon M. Fauverte.

Jeudi, la direction "a accepté de prolonger les négociations jusqu'à fin janvier", au lieu de fin 2015 initialement, s'est félicitée Mme Lestic.

- 'Flou artistique' -

Mais les élus du personnel ont regretté le "flou artistique" entretenu par la direction en CCE. "Une grosse impression de confusion", a commenté Véronique Damon, du syndicat de pilotes SNPL. "Aucun détail sur les 1.000 emplois", a renchéri Gilles Rivet (FO).

Lors du CCE, les syndicats ont voté "à l'unanimité" le déclenchement d'un droit d'alerte, missionnant un cabinet d'experts pour interroger Air France "sur la stratégie, le plan de développement et l'emploi", selon Miguel Fortea (CGT).

La réduction de 10% de l'offre long courrier sur 2016 et 2017, menace brandie par la direction en cas d'échec des négociations, "ça nous paraît aberrant et totalement inquiétant" quand le marché est "en croissance", s'est alarmée Véronique Damon.

"On a une entreprise qui va renouer avec les bénéfices (en 2015) et qui poursuit un plan de diminution d'emplois", a lancé Alexandre, un pilote du syndicat Spaf, lors du rassemblement à Paris aux abords de l'Assemblée nationale.

"Les salariés sont excédés, (...) ils ont subi des plans successifs depuis des années et ne voient pas le bout du tunnel", a-t-il développé parmi les pétards, sifflets et fumigènes.

Sous le précédent plan de restructuration, entre début 2012 et fin 2014, les effectifs de la compagnie Air France (52.500 salariés en début d'année) ont baissé de 5.500 postes, par des départs volontaires. Des pertes de jours de repos et un gel des salaires ont également été consentis.

"Arrêt des poursuites disciplinaires et judiciaires, nous ne sommes pas des voyous" proclamait la banderole de l'intersyndicale, à l'origine du rassemblement parisien qui a réuni "au moins 7.000" personnes selon la CGT, 2.200 selon la préfecture de police.

L'ensemble des syndicats appelle l'Etat, actionnaire à plus de 17%, à s'investir. Ils lui reprochent l'augmentation récente des redevances aéroportuaires, au détriment d'Air France, et l'octroi de droits de trafic en région aux compagnies concurrentes, notamment du Golfe.

"La nécessité d'un État stratège, d'un État régulateur, c'est ce que nous portons en tant que parlementaires", a déclaré jeudi le député (PS) de Seine-Saint-Denis Daniel Goldberg, à l'origine d'une rencontre avec l'intersyndicale. L'élu a indiqué avoir proposé "des auditions de la direction et des salariés" en commissions parlementaires.

Source : AFP

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