Philippe Annotiau, le chercheur de talents de la place du Bourg

  • Philippe Annotiau a su créer une galerie digne de ce nom, dans le centre-ville.
    Philippe Annotiau a su créer une galerie digne de ce nom, dans le centre-ville. SO
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Salima Ouirni

Portrait. Philippe Annotiau a eu plusieurs vies avant de fonder une galerie d’art, sur la place du Bourg. C’est l’amour des artistes qui l’a amené à tout quitter pour venir à Rodez et s’installer comme «sélectionneur de talents».

«Si je devais parler comme au foot, je dirais que je suis un sélectionneur, un chercheur de talents», explique Philippe Annotiau. Son domaine est pourtant loin du sport. Depuis un peu plus d’un an, il a créé une galerie d’art à Rodez. Arrivé dans le sillage de Pierre Soulages, comme d’autres galeristes, dont certains ont fermé depuis, lui est toujours là, debout, en résistance. Qu’est-ce qui fait tenir cet homme du sud, qui a quitté le soleil et un métier où il gagnait plus que confortablement sa vie, pour s’installer à Rodez et qui plus est pour fonder une galerie d’art ?

«C’est l’amour de l’art, des créateurs, cette proximité avec l’humain, l’universalité», explique Philippe Annotiau d’emblée. Quand on aborde la question avec lui, il devient intarissable. «Je suis là pour faire connaître des artistes, pour leur permettre de créer et ne pas aller à l’usine», souligne Philippe Annotiau, fasciné par le génie de certains créateurs. Bien sûr, il n’est pas philanthrope. «Je suis aussi là pour gagner de l’argent, mais il ne faut pas les exploiter. Il faut trouver un équilibre», ajoute le galeriste, qui a réussi à exposer onze artistes, jusqu’à présent. Et pas des moindres.

Parmi ses invités, citons Marc Gaillet (sur les cimaises jusqu’au 2 novembre), mais également Van Binh, ou encore l’Espagnol Harillo. Peintre, sculpteur, ou photographe... Qu’importent les techniques, ce qui intéresse Philippe Annotiau, c’est d’abord l’originalité et la qualité des créations.  «Il faut se donner les moyens de faire venir les vrais artistes», ajoute-t-il. Les moyens, il les met dans sa «sélection d’artistes»  comme il dit, mais également dans le soin apporté à ses «visiteurs». C’est ainsi que Philippe Annotiau nomme ses convives triés sur le volet et invités sur bristol. Il ne lésine pas, non plus sur le champagne et les petits fours. Tout est calculé au millimètre près, pour choyer ses convives et potentiels clients. Philippe Annotiau aime les artistes et l’art en général.

Mais, en attendant, il faut bien faire tourner la boutique et payer les charges qui vont avec. «J’ai fait un métier pendant douze ans pour gagner suffisamment d’argent et pouvoir voir venir…», confie-il. L’avenir est dégagé jusqu’en septembre 2016. Les artistes sont programmés, les échéances budgétaires et fiscales assurées. Et après? Celui qui a travaillé dans le domaine du textile, du vin, tour à tour directeur des achats ou directeur tout court est aussi doué en tant que «dénicheur» d’artistes que dans les affaires.

Alors l’avenir ne lui fait pas peur. Il espère juste un petit coup de pouce des collectivités territoriales comme le Rodez Agglomération ou la mairie qui pourraient prendre la peine de flécher les galeries, dont la sienne évidemment. Il voudrait également que l’équipe du musée Soulages oriente ses visiteurs vers la galerie Annotiau. Pas grand-chose, en somme, pour épauler ce galeriste passionné qui a mis toute son énergie à créer ce bel espace, place du Bourg, où en plus des expositions temporaires, le public a accès à une quinzaine d’artistes exposés en permanence.

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