Nouvelles arrestations à l'aube à la Fifa, le séisme n'en finit pas

  • Le président de la fédération de football du Honduras Alfredo Hawit (à gauche) et le président de la fédération sud-américaine de football Juan Angel Napout
    Le président de la fédération de football du Honduras Alfredo Hawit (à gauche) et le président de la fédération sud-américaine de football Juan Angel Napout AFP/Archives - ORLANDO SIERRA, NORBERTO DUARTE
  • Un homme marche vers le siège de la Fifa à Zurich le 3 décembre 2015
    Un homme marche vers le siège de la Fifa à Zurich le 3 décembre 2015 AFP - FABRICE COFFRINI
  • Un panneau Fifa à l'entrée du siège de la fédération le 3 décembre 2015
    Un panneau Fifa à l'entrée du siège de la fédération le 3 décembre 2015 AFP - FABRICE COFFRINI
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Centre Presse Aveyron

Arrestations à la Fifa, saison 2: six mois après un premier coup de filet pour des soupçons de corruption, deux autres hauts responsables ont été interpellés jeudi à l'aube à Zurich à la demande des Etats-Unis, nouvelle réplique d'un séisme qui n'en finit pas d'ébranler l'instance suprême du football mondial.

Les responsables arrêtés sont deux vice-présidents de l'instance, membres du Comité exécutif: le Paraguayen Juan Angel Napout et le Hondurien Alfredo Hawit Banegas, a indiqué l'Office fédéral de la justice suisse (OFJ). Ils s'opposent à leur extradition vers les Etats-Unis.

Conmebol Napout préside la Confédération sud-américaine (Conmebol) et Hawit est le chef par intérim de la Confédération d'Amérique du Nord, centrale et des Caraïbes (Concacaf), toutes deux au centre des soupçons depuis que le scandale a éclaté.

"Ces cadres haut placés auraient été payés en l'échange de la vente de droits de marketing en lien avec la diffusion de tournois en Amérique latine et de qualifications pour la coupe du monde", a détaillé dans un communiqué le ministère suisse de la Justice, en précisant que "ces personnes auraient accepté des pots-de-vin de plusieurs millions".

Le Comité exécutif de la Fifa est réuni depuis mercredi à Zurich, là où sept premiers responsables du football mondial avaient été interpellés le 27 mai dans les mêmes circonstances, pour des soupçons de corruption et blanchiment d'argent.

- Projet d'un Mondial à 40 reporté -

"La Fifa continuera à coopérer pleinement avec la justice américaine dans le cadre de la loi suisse ainsi que dans le cadre de l'enquête menée par le bureau du procureur suisse", a indiqué l'instance suprême du foot dans un communiqué, alors qu'elle fait l'objet de deux enquêtes parallèles de ces deux pays.

Malgré ces nouvelles arrestations, le Comité exécutif s'est poursuivi comme prévu jeudi. Ironie du sort, le gouvernement du foot mondial était censé se pencher sur les réformes envisagées par la Fifa pour tenter de retrouver de la crédibilité.

Le principal changement, approuvé à l'unanimité des membres du Comité mais qui doit encore être ratifié par le Congrès du 26 février, est que les mandats cumulés du président ne pourront excéder 12 ans (soit trois mandats de quatre ans). Le 27 mai dernier, Joseph Blatter avait été réélu pour un 5e mandat, avant de démissionner le 2 juin. Mais la limitation de l'âge du président n'est plus évoquée dans les réformes. Blatter avait 79 ans quand il a été réélu en mai.

Par ailleurs, un projet de passer de 32 à 40 équipes à partir du Mondial-2026 a été repoussé à une date ultérieure, faute d'accord jeudi.

Mais ces réformes sont éclipsées et voient leur crédit entamé par l'opération de la police suisse qui a débuté à 06h00 (05h00 GMT) et a visé notamment l'hôtel Baur au Lac, déjà le théâtre de la première vague d'arrestations. Ce nouveau coup de filet qui intervient au lendemain du cinquième anniversaire de l'attribution du Mondial-2022 au Qatar. Cette attribution, entachée de soupçons de corruption, est au coeur du tourbillon qui secoue la Fifa.

Mardi, les principaux sponsors de la Fifa (Coca-Cola, McDonald's, Visa, AB Inbev et Adidas) lui ont à nouveau mis la pression en demandant que son processus de réforme soit supervisé par une entité indépendante.

- Election à venir -

Au total, 14 personnes (dont 9 membres actuels ou anciens de la Fifa) sont pour l'instant mises en cause dans l'acte d'accusation de la justice américaine qui évoque quelque 150 millions de dollars (132 millions d'euros) de pots-de-vin et de rétrocommissions depuis les années 1990.

Dans une procédure distincte, ouverte contre X pour soupçons de "blanchiment d'argent et gestion déloyale" autour de l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022, la justice suisse a déjà fait procéder à des perquisitions au siège de la Fifa.

Le 2 juin, quelques jours après sa réélection pour un cinquième mandat, Blatter avait annoncé qu'il démissionnait tout en restant en poste jusqu'à l'élection de son successeur le 26 février 2016.

Fin septembre, Blatter a été visé par une procédure pénale de la justice suisse, notamment pour un contrat passé avec le sulfureux Jack Warner, ancien patron de la Concacaf, lui-même inculpé par la justice américaine et en instance d'extradition vers les Etats-Unis.

Il est également reproché au Suisse un paiement de 1,8 millions d'euros à Michel Platini, président de l'UEFA et candidat à la présidence de la Fifa.

Pour ce paiement intervenu en 2011, neuf ans après une mission effectuée par Platini de 1999 à 2002, les deux hommes ont été provisoirement suspendus par la Fifa pour 90 jours. Platini risque même une radiation à vie. La justice interne de la Fifa doit se prononcer en décembre.

A ce jour, cinq candidats ont été admis à se présenter à la présidence, puisque la candidature de Platini est gelée: le Prince Ali de Jordanie, le cheikh Salman du Bahreïn, le Suisse Gianni Infantino, le Français Jérôme Champagne et le Sud-Africain Tokyo Sexwale.

Source : AFP

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