Valls: "tous les moyens" utilisables "jusqu'à en finir" avec le groupe État islamique

  • Le Premier ministre Manuel Valls, le 22 janvier 2016 à l'Elysée
    Le Premier ministre Manuel Valls, le 22 janvier 2016 à l'Elysée AFP - JACQUES DEMARTHON
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Centre Presse Aveyron

Manuel Valls a déclaré à la BBC que la France "pouvait utiliser tous les moyens" face au terrorisme "jusqu'à ce qu'on puisse en finir avec Daech", des propos interprétés par certains comme une volonté de pérenniser l'état d'urgence pendant des années.

Interrogé sur ces déclarations en français du Premier ministre enregistrées jeudi en marge de son déplacement à Davos (Suisse), Matignon a assuré à l'AFP qu'il n'y avait "aucune annonce" et que l'exécutif n'avait nullement l'intention de prolonger l'état d'urgence pendant des années. "En aucun cas il n'est envisagé de le prolonger indéfiniment", a-t-on insisté dans l'entourage du Premier ministre.

"La guerre, c’est utiliser tous les moyens dans notre démocratie pour protéger les Français. Donc, c’est en effet l’état d’urgence. Nous allons voir si nous allons le prolonger", répond le Premier ministre à la question de la BBC, qui l'interroge sur la prolongation de l'état d'urgence, décrété après les attentats du 13 novembre.

"Jusqu’à quand?" demande la journaliste. "Le temps nécessaire. Nous ne pouvons pas vivre tout le temps avec l’état d’urgence. Mais tant que la menace est là, nous pouvons utiliser tous les moyens", dit Manuel Valls.

"Cela peut être pour toujours?" relance l'intervieweuse. "Jusqu’à ce qu’on puisse, évidemment, en finir avec Daech", déclare alors le chef du gouvernement, dans cet extrait qui n'a pas encore été diffusé par la BBC, mais dont l'AFP a obtenu une copie sans doublage.

"Est-ce que vous pouvez en finir? Beaucoup disent que c’est le combat d’une génération… 30 ans…", lui demande la BBC. "Je le crois. Et il faut dire la vérité, pas seulement aux Français, mais à tous ceux qui sont concernés par le terrorisme. C’est une génération qui peut être concernée par cette guerre", estime le chef du gouvernement.

Ces déclarations ont entraîné beaucoup de réactions sur Twitter, l'ancienne ministre écologiste Cécile Duflot y voyant "la fin de l'état de droit". "Oui vous avez raison. Cela montre d'ailleurs qu’il n’y a pas besoin de modifier la Constitution pour proroger !", a réagi l'ex-ministre Pierre Lellouche (Les Républicains).

Matignon a insisté sur le fait que le Premier ministre parlait de "tous les moyens démocratiques" et que l'état d'urgence "ne résume pas à lui seul" le combat contre l'organisation État islamique.

"Combattre Daech par tous les moyens démocratiques jusqu'à son anéantissement est un devoir de l’État de droit pour protéger les Français", a plaidé une source gouvernementale à l'AFP.

"L'état d'urgence, c'est un outil temporaire très utile pour déstabiliser les filières terroristes, mais il ne se résume pas à lui seul tout le combat contre Daech" (acronyme de l’État islamique en arabe), a ajouté cette source.

En revanche, comme l'a déjà dit François Hollande qui a jugé "probable" une prolongation de l'état d'urgence, "la question d'une prolongation se pose vraiment pour mieux protéger les Français", a confirmé cette source.

Source : AFP

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