Rugby : Rodez, récit d’une semaine dans la tourmente

  • Plus que jamais, les Ruthénois devront se serrer les coudes. Notamment dans le vestiaire.
    Plus que jamais, les Ruthénois devront se serrer les coudes. Notamment dans le vestiaire. Nedir Debyche / Centre Presse
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Mathieu Roualdés

Dimanche, à Lombez-Samatan, le SRA a conclu sur une mauvaise note (défaite 18-14) une semaine qui a vu la DNACG le rétrograder en Fédérale 2 à la fin de la saison.

Fatigué, épuisé. Dimanche, sous le soleil de Lombez-Samatan, Jean-Paul Barriac est apparu marqué. Par la défaite des siens mais surtout par une semaine passée en pleine tourmente. Las, le président du Stade Rodez Aveyron n’a d’ailleurs pas trouvé la force de se prêter au traditionnel jeu des questions-réponses d’après-match.

"Que dire?", a-t-il simplement soufflé. Dans les vestiaires, l’ambiance n’était pas plus à la fête. Cela ne l’est jamais après un revers mais cette fois, il régnait un silence pesant à la limite d’entendre une mouche voler! Têtes basses, corps marqués, les joueurs ont longtemps traîné sous les douches. Sans un bruit. Personne ne souhaitait vraiment revenir sur la semaine. Personne d’ailleurs ne l’a évoqué.

Aujourd’hui, tout le monde est pressé de passer à autre chose. Et d’évacuer pour de bon la décision du gendarme financier comme la semaine. Car elle n’a pas été de tout repos. Notamment pour les dirigeants. La lourdeur de la sanction n’était pas attendue. Personne n’avait évoqué une rétrogradation... Personne d’ailleurs ne s’y attendait véritablement.

"Le pire dans ces cas-là, c’est de ne rien dire !"

Alors, l’annoncer n’a pas été facile. Pourtant cela s’avère nécessaire. "Le pire dans ces cas-là, c’est de ne rien dire! Nous, on avait été mis au courant par le journal. Et là, je peux vous dire qu’il est impossible de remotiver tout un vestiaire!", témoignait, lundi, un joueur ayant connu une situation similaire du côté de Poitiers, il y a quelques saisons.

Dès le mardi, au lendemain des premières fuites, Jean-Paul Barriac s’est rendu à l’entraînement des joueurs. La nouvelle n’a pas été facile à avaler. Surtout seulement 48heures après un succès face à Bagnères, porteur de tous les espoirs d’une fin de saison radieuse...

Déposer le bilan ou se battre? Le club a tranché

Puis, les partenaires ont été mis au courant, jeudi soir. C’est ensuite dans nos colonnes que Jean-Paul Barriac a confirmé la nouvelle, vendredi. Dans les troquets, le débat a vite fait rage. Avec d’un côté les partisans du combat et de l’autre ceux d’un dépôt de bilan, histoire de repartir de zéro. Le club, lui, a vite tranché. Il fera appel de la décision et se battra pour continuer à vivre en élite amateur.

"On va tout faire pour qu’il aboutisse car on ne repartira pas en Fédérale2. Si la DNACG ne change pas d’avis, on déposera le bilan car il sera impossible de régler nos dettes à l’échelon inférieur", a d’emblée indiqué le président du club, dont le téléphone a rarement reçu autant d’appels en si peu de temps... Reste désormais à trouver des solutions. Pour combler le «trou» annoncé à 150 000 € et apporter de nouvelles garanties au gendarme financier. Cette semaine, les partenaires et dirigeants du SRA ont rendez-vous. Une décision devrait émerger de toutes ces rencontres.

En attendant, Rodez veut continuer à vivre. Et oublier plus que jamais sa dernière semaine. En coulisses comme sur la pelouse. Quant à savoir si les sourires pointeront de nouveau le bout de leur nez, rien n’est moins sûr. Car le plus dur est certainement à venir...

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