Eagles of Death Metal à Paris: "un instant pour se souvenir"

  • Jesse Hughes (C), le chanteur du groupe américain Eagles of Death Metal, avant le début du concert à l'Olympia à Paris, le 16 février 2016
    Jesse Hughes (C), le chanteur du groupe américain Eagles of Death Metal, avant le début du concert à l'Olympia à Paris, le 16 février 2016 AFP - JOEL SAGET
  • Jesse Hughes (C), le chanteur du groupe américain Eagles of Death Metal, lors du concert à l'Olympia à Paris, le 16 février 2016
    Jesse Hughes (C), le chanteur du groupe américain Eagles of Death Metal, lors du concert à l'Olympia à Paris, le 16 février 2016 AFP - JOEL SAGET
  • Jesse Hughes (C), le chanteur du groupe américain Eagles of Death Metal, lors du concert à l'Olympia à Paris, le 16 février 2016, plus de trois mois après les attentats qui avaient interrompu leur concert au Bataclan
    Jesse Hughes (C), le chanteur du groupe américain Eagles of Death Metal, lors du concert à l'Olympia à Paris, le 16 février 2016, plus de trois mois après les attentats qui avaient interrompu leur concert au Bataclan AFP - JOEL SAGET
  • Jesse Hughes (C), le chanteur du groupe américain Eagles of Death Metal, envoie un baiser au public avant le début du concert à l'Olympia à Paris, le 16 février 2016 Jesse Hughes (C), le chanteur du groupe américain Eagles of Death Metal, envoie un baiser au public avant le début du concert à l'Olympia à Paris, le 16 février 2016
    Jesse Hughes (C), le chanteur du groupe américain Eagles of Death Metal, envoie un baiser au public avant le début du concert à l'Olympia à Paris, le 16 février 2016 AFP - JOEL SAGET
Publié le
Centre Presse Aveyron

"Prenons un instant pour nous souvenir". Trois mois après la tragédie du Bataclan, les Eagles of Death Metal ont fait leur retour mardi soir à Paris, sur la scène de L'Olympia, pour un show placé sous haute sécurité et chargé d'émotion pour le groupe et ses fans.

Pendant près de deux heures, les "EODM" ont affiché une pure "rock'n'roll attitude" à base de longs solos, de batteries lourdes avec en prime une guitare brisée sur la scène et une émouvante échappée dans le public pour le chanteur en fin de concert.

De leur apparition, sur la musique de "Il est cinq heures, Paris s'éveille" de Jacques Dutronc, et à la longue ovation finale, le public, qui comptait de nombreux rescapés de l'attentat, dont certains étaient venus avec des béquilles, a chaleureusement acclamé les musiciens. Même si certains spectateurs ne pouvaient retenir leurs larmes une fois les lumières rallumées.

"On va passer un bon moment ce soir, personne ne pourra nous arrêter", a lancé le leader du groupe, Jesse Hughes, qui portait ses habituelles lunettes aux verres roses, le T-shirt noir du groupe et des bretelles rouges.

Mais avant de célébrer le rock, le groupe a eu une pensée pour les victimes le temps d'une pause silencieuse au beau milieu du premier titre: "prenons un instant pour nous souvenir, puis on recommencera à jouer", a dit Josh Homme derrière sa batterie. Plus tard, ils dédient un titre au responsable commercial du groupe, tué au Bataclan.

"Je vous aime enfoirés, vous n'avez pas idée à quel point", a lancé plusieurs fois Jesse Hughes à la foule.

"Vous et moi sommes coincés à présent: je suis devenu parisien. J'avais besoin de vous et vous ne m'avez pas laissé tomber", ajoute-t-il.

Celui qu'on a vu pleurer à plusieurs reprises en évoquant la tragédie du Bataclan et a parfois suscité quelques réactions avec ses déclarations pro-armes à feu a choisi de s'en tenir à son rôle de rockeur pur et dur, micro ou guitare à la main, levant son verre à la santé de la salle puis enroulant une écharpe bleu-blanc-rouge autour de son cou.

- "Boucler la boucle" -

Revenu sur scène avec une guitare électrique là aussi aux couleurs de la France, Jesse Hughes a fini torse nu, et par une longue étreinte avec son ami Josh Homme, absent du concert du Bataclan mais arrivé la veille dans la capitale française pour participer à ce concert particulier.

"J'ai vraiment réussi à prendre du plaisir", a dit à l'AFP en quittant le concert sourire aux lèvres, avec ses béquilles, Emmanuel Wechta, 42 ans. "Je n'étais pas venu pour une thérapie mais pour m'amuser et c'est ce que j'ai fait."

Pour un autre survivant, Alexis, 26 ans, qui avait pris un siège au balcon à "trois mètres d'une issue de secours", "le concert a été difficile les trois quarts du temps". Il évoque notamment les sons de batterie lui rappelant trop fortement les "bruits des détonations" au Bataclan.

"Il a fallu attendre les rappels pour que je m'amuse", ajoute-t-il. Mais il est néanmoins satisfait d'être resté et espère pouvoir retourner à un concert dans les mois qui viennent.

A Julien Baratian, 27 ans, le concert a aussi "fait du bien". "C'est une manière de boucler la boucle".

Une équipe d'une trentaine de personnes avec des psychologues était présente pendant tout le concert à L'Olympia pour venir en aide aux survivants et à leurs proches.

Un périmètre de sécurité d'une ampleur exceptionnelle avait aussi été mis en place aux abords de la salle.

Le groupe a repris le week-end à Stockholm la tournée internationale qu'il avait suspendue au lendemain de l'attentat dans lequel ont été tuées 90 personnes pendant son concert au Bataclan. Ils vont jouer en Europe, Amérique du sud, Amérique du nord et Australie. Deux concerts sont encore prévus en France, à Nîmes le 2 mars et à Lille le 7 mars.

Pour ce retour, EODM ne propose plus "Kiss the Devil", le titre que le groupe jouait au moment de l'attaque.

Eagles of Death Metal souhaite être le premier groupe à rejouer au Bataclan quand la salle pourra rouvrir. Une réouverture espérée fin 2016 après rénovation.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?