Réfugiés: Hollande ne veut faire "aucune concession" à la Turquie s

  • Des responsables européens sur le perron de l'Elysée le 12 mars 2016
    Des responsables européens sur le perron de l'Elysée le 12 mars 2016 POOL/AFP - DOMINIQUE FAGET
  • Le Premier ministre itaien Matteo Renzi (g) accueilli par le président français François Hollande, le 12 mars 2016 à l'Elysée à Paris
    Le Premier ministre itaien Matteo Renzi (g) accueilli par le président français François Hollande, le 12 mars 2016 à l'Elysée à Paris AFP - DOMINIQUE FAGET
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Centre Presse Aveyron

François Hollande a affirmé samedi qu'il n'entendait faire "aucune concession" à la Turquie sur les droits de l'Homme ou les visas en échange de garanties sur le contrôle des flux migratoires, après une réunion avec une quinzaine de dirigeants sociaux-démocrates européens à l'Elysée.

"Il ne doit y avoir aucun concession en matière de droits de l'Homme ou de critères de libéralisation des visas", a souligné le président de la République lors d'une brève déclaration à la presse.

"Nous devons même faire en sorte que ça puisse, dans le contexte que l'on connaît, être un facteur de clarification et de transparence dans les rapports entre la Turquie et l'Europe", a-t-il ajouté, rappelant que des négociations entre Ankara et les 28 Etats membres de l'Union européenne devaient reprendre lors d'un sommet européen jeudi et vendredi prochain à Bruxelles.

Cela vaut aussi, a assuré M. Hollande, "pour les négociations qui sont d'ailleurs engagées depuis plusieurs années" avec Ankara sur son adhésion à l'UE.

Pour autant, le président français a souligné "l'urgence" de répondre à la "crise profonde" que connaît l'Europe face à la crise des réfugiés.

"Nous devons faire en sorte que les principes soient bien posés pour que mesures soient les plus conformes à nos valeurs et les plus efficaces", a-t-il insisté.

La Turquie accueille actuellement quelque 2,7 millions de réfugiés syriens.

Le projet d'accord UE-Turquie sur les migrants a suscité cette semaine des questions sur sa compatibilité avec les droits de l'Homme: l'ONU a jugé "illégales" les expulsions collectives envisagées, et plusieurs membres des 28 se sont inquiétés de possibles compromissions avec le régime islamo-conservateur d'Ankara.

L'Allemagne, qui a déjà accueilli plus d'un million de migrants, a en revanche défendu ce plan, dénonçant avec la Grèce la récente fermeture "unilatérale" de la route des Balkans.

Ebauché lundi lors d'un sommet à Bruxelles et censé offrir enfin une réponse à l'afflux chaotique de réfugiés vers l'Europe, le projet d'accord prévoit la réadmission en Turquie de tous les migrants arrivés clandestinement en Grèce.

En échange, les Européens s'engageraient, pour chaque Syrien renvoyé en Turquie, à accepter un demandeur d'asile syrien sur leur territoire.

Ankara exige en outre le doublement de 3 à 6 milliards d'euros de l'aide proposée par l'UE pour l'accueil des Syriens qui fuient la guerre dans leur pays.

La Turquie a enfin demandé une exemption de visas dès la fin juin pour ses ressortissants voulant voyager dans l'UE, et l'ouverture rapide de négociations sur cinq nouveaux chapitres d'adhésion.

Ces propositions doivent être finalisées d'ici au sommet de l'UE les 17 et 18 mars.

Source : AFP

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