La Fnac victorieuse dans la bataille pour Darty après l'abandon de Conforama

  • Photo d'un magasin Fnac prise le 27 septembre 2006 à Paris
    Photo d'un magasin Fnac prise le 27 septembre 2006 à Paris AFP/Archives - FRED DUFOUR
  • Conforama a renoncé à surenchérir sur l'offre de la Fnac pour le contrôle de Darty
    Conforama a renoncé à surenchérir sur l'offre de la Fnac pour le contrôle de Darty AFP/Archives - PHILIPPE HUGUEN
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Centre Presse Aveyron

La Fnac sort victorieuse de la bataille pour l'acquisition de Darty, Conforama ayant finalement jeté l'éponge mercredi après des mois d'une bataille acharnée autour de l'enseigne d'électroménager.

Conforama a annoncé dans un communiqué avoir renoncé à une ultime surenchère sur la Fnac, qui propose 1,16 milliard d'euros pour racheter Darty contre 1,09 milliard proposés par la chaine d'ameublement, reconnaissant ainsi sa défaite face à l'"agitateur culturel".

"Le conseil d'administration de Conforama confirme que sa troisième offre relevée à 160 pence pour chaque action Darty est définitive et ne sera pas relevée", a fait savoir le groupe, qui détient 20,4% du capital de Darty. Son PDG, Alexandre Nodale, a expliqué qu'un prix plus élevé ne "créerait plus suffisamment de valeur pour les actionnaires, salariés et parties prenantes de Steinhoff", maison-mère de Conforama.

Mardi soir, la Fnac avait annoncé avoir reçu le soutien de la majorité des actionnaires de Darty, suite à sa dernière et ultime proposition de rachat formulée lundi.

La Fnac avait acquis un nombre très important d'actions dans les heures précédentes, montant à 29,73% du capital, contre 9,2% lundi midi. Le distributeur de produits culturels et technologiques assurait également disposer "d'engagements irrévocables" de deux des principaux fonds actionnaires de Darty, Knight Vinke et DNCA, d'apporter également leurs titres à sa proposition.

Ces derniers rassemblant 22,1% des actions Darty, techniquement, l'"agitateur culturel" apparaissait donc en mesure de devenir l'actionnaire majoritaire de Darty, avec 51,84% du capital.

Mais pour cela, il doit encore officiellement déposer son offre d'achat améliorée auprès des autorités boursières anglaises. Cela sera fait "dans les prochaines semaines", a-t-il précisé mardi soir.

Contacté par l'AFP mercredi matin, la Fnac n'a pas souhaité réagir à l'abandon de son rival.

Darty n'était lui pas joignable dans l'immédiat.

- Les syndicats "écoeurés" -

Les syndicats du groupe se sont en revanche déjà déclarés "écœurés" et "prêts à se battre", craignant des coupes sombres dans les effectifs.

La Fnac, dont le projet opérationnel pour Darty n'a pas été complètement dévoilé, a fait savoir que son alliance avec l'enseigne d’électroménager lui permettrait de dégager 130 millions d'euros d'économies, notamment via des offres commerciales croisées, mais aussi via "l'optimisation de la logistique et de l'informatique" et des fonctions administratives. C'est ce dernier élément qui soulève l'inquiétude des salariés. Ils se demandent par ailleurs "comment va faire M. Bompard (Alexandre Bompard, PDG de la Fnac, NDLR) pour rembourser sa dette colossale aux banques sans casse sociale".

La victoire de la Fnac met fin à des semaines d'une bataille homérique à coup de surenchères à répétition avec Conforama, tous deux cherchant à s'emparer de Darty afin d'acquérir des avantages concurrentiels décisifs face notamment aux géants du net comme Amazon ou CDiscount, dans un marché de l'électrodomestique très disputé et en phase de reprise.

L'affrontement, débuté en septembre avec une première proposition de la Fnac contrée en mars par une première offre concurrente de Conforama, s'était subitement accéléré le 21 avril. En moins de 24 heures, Fnac et Conforama avaient multiplié les surenchères, faisant flamber la valorisation de Darty.

Lundi, la Fnac avait, dans un ultime effort, remonté une dernière fois sa proposition. Le groupe offrait ainsi aux actionnaires 170 pence par action Darty -- qui n'en valait que 70 l'été dernier -- proposant également une alternative en actions.

Cela lui aura donc finalement permis de remporter la partie. Avec cette acquisition, la Fnac va ainsi pouvoir renforcer sa stratégie de diversification, notamment dans les objets connectés et le petit électroménager, pour contrer le déclin de son marché historique, les produits culturels.

Les consommateurs devraient eux voir apparaitre progressivement des corners de produits Fnac dans les Darty et inversement, et pourront bénéficier d'une offre de billetterie de spectacles commune aux deux distributeurs. Le projet proposé par la Fnac prévoit de conserver l'identité des deux enseignes.

L'acquisition définitive de Darty reste toutefois soumise à l'approbation de l'Autorité de la concurrence française, qui examine attentivement le dossier depuis le 23 mars. Sa décision est attendue autour de l'été, et pourrait comporter plusieurs demandes de cession de magasins, si des établissements trop proches créaient un risque de monopole de la nouvelle alliance.

Source : AFP

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