Des artistes aveyronnais mobilisés pour sauver la presse

  • La machine des Éditions Faré mesure près de 4 mètres et demi sur 2,15 mètres et pèse 7 tonnes de fonte, d’acier et de laiton. De format Colombier, elle a été fabriquée dans les ateliers parisiens de Marinoni-Voirin.
    La machine des Éditions Faré mesure près de 4 mètres et demi sur 2,15 mètres et pèse 7 tonnes de fonte, d’acier et de laiton. De format Colombier, elle a été fabriquée dans les ateliers parisiens de Marinoni-Voirin. Repro CP
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Joël Born

Un collectif d’artistes s’est constitué autour de l’imprimeur d’art, Laurent Nicolaï, pour sauver de la casse une remarquable presse lithographique. Et l’installer, dans un nouvel atelier, à Flagnac.

Le projet ne manque pas d’originalité. Et d’intérêt. Artistique et patrimonial, puisqu’il s’agit de sauvegarder une remarquable presse lithographique. Cette machine exceptionnelle, de grande dimension, fut construite dans les années 1920. Toujours en état de marche, elle permet de travailler sur une importante surface imprimable, ce qui en fait l’une de ses principales spécificités.

Un collectif d’artistes, dont les Aveyronnais Gérard Marty, Colette Marin, André Stengele et le Lotois Luc Laumet, s’est constitué et mobilisé autour de l’artiste graveur lithographe, Laurent Nicolaï, pour sauver cette presse de la casse... Et la rapatrier, à Flagnac, dans un nouvel atelier lithographique, promis à s’ouvrir aux artistes et professionnels comme au grand public.

Un beau projet pour lequel le collectif, soutenu par plusieurs autres artistes et imprimeurs d’art vient de lancer une souscription sur le site de financement participatif kisskissbankbank. Avec pour objectif de réunir les 7000 nécessaires pour déménager la presse, l’installer dans le village de Flagnac et la remettre en route.

La passion de l’estampe

Niçois d’origine, Laurent Nicolaï a installé son atelier d’estampe, dans le village cantalien de Vieillevie, sur les bords du Lot, depuis 2013. Passionné par les techniques de production manuelle d’estampe, il a animé plusieurs séances pédagogiques au musée Soulages.

Après avoir vainement essayé de la vendre, puis de la donner, les ayants droit des Éditions Faré, une famille d’imprimeurs du Loiret spécialisée dans la gravure et la lithographie durant trois générations, se retrouvent aujourd’hui dans l’obligation de débarrasser les locaux dans lesquels se trouve la presse.

«Après avoir fait des recherches sur internet, comme j’avais déjà travaillé sur la restauration de machines, ils m’ont directement contacté, en janvier dernier», explique Laurent Nicolaï. Autant dire qu’il n’a pas vraiment hésité pour lancer le projet. Rapidement rejoint dans son désir de sauver la «bête», par d’autres artistes et gens du métier.

Lieu de rencontres

«Il n’existe qu’une vingtaine de presses de ce type, une dizaine seulement fonctionne encore», souligne Laurent Nicolaï. Outre le comité opérationnel de cinq personnes, des imprimeurs d’art soutiennent le projet. «Certains nous ont déjà accueillis dans leurs ateliers parisiens pour une première approche technique», se réjouit Laurent Nicolaï.

Des artistes amis prêteront également leurs talents créatifs pour produire, dans le nouvel atelier aveyronnais, les premières lithographies promises dans le cadre du financement participatif. Un atelier, voulu et impulsé par la municipalité flagnacoise, où une deuxième presse manuelle, une «bête à cornes», prendra également place.

«Le but est d’en faire un lieu de rencontres, un centre de réflexion sur les procédés des images imprimées à plat, s’enthousiasme l’artiste graveur. En France, il n’y a aucune formation pour le métier de lithographe. On apprend sur le tas et ce n’est pas diplômant.»

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