Jacques Godfrain ou les fidélités d’un sage

  • Aujourd’hui sans mandat d’élu, Jacques Godfrain préside le comité aveyronnais de soutien à la candidature d’Alain Juppé pour la primaire des Républicains. «Je suis un homme droit qui a toujours suivi ses convictions. S’il n’y avait pas eu De Gaulle, je n’aurais jamais fait de politique».
    Aujourd’hui sans mandat d’élu, Jacques Godfrain préside le comité aveyronnais de soutien à la candidature d’Alain Juppé pour la primaire des Républicains. «Je suis un homme droit qui a toujours suivi ses convictions. S’il n’y avait pas eu De Gaulle, je n’aurais jamais fait de politique». CC
Publié le , mis à jour
Christophe Cathala

Au Général de Gaulle, à l’Aveyron, à ses convictions, à Alain Juppé désormais... L’ancien député, maire de Millau et ministre reste attaché aux valeurs qui font de lui, encore aujourd’hui, une vraie figure politique du département. Car il n’est pas retiré des affaires, tout juste prend-il assez de hauteur pour dominer la mêlée de son expérience...

Ce matin, Jacques Godfrain court un peu plus vers ses 73ans, mais avec un pas plus lent: une vilaine sciatique lui rend les marches de la mairie de Millau plus aventureuses. Il n’en oubliera pas pourtant de saluer d’anciens collaborateurs toujours en poste: celui qui fut treize ans durant le patron des lieux retrouve avec le nouveau maire Christophe Saint-Pierre un allié qui lui fait oublier la séquence Guy Durand au cours de laquelle il n’était pas vraiment le bienvenu à l’Hôtel de Ville. Le voilà maintenant toujours chez lui. «N’allez pas croire que je suis le maire bis !, s’offusque-t-il en souriant pour balayer le doute. J’ai donné, la page est tournée»

Tournée aussi la page parlementaire. Député de l’Aveyron trente ans durant, il assurait la suppléance d’Alain Marc auquel il avait mis le pied à l’étrier. Celui-ci a choisi le Sénat en cours de mandat. Jacques Godfrain ne commentera cet épisode que d’un petit rire narquois, qui en dit long.

Gaulliste, Africain et bénévole

Bref, n’est-il plus rien aujourd’hui ? Peu s’en faut. Il préside le comité aveyronnais de soutien à la candidature d’Alain Juppé pour la primaire des Républicains. Avec la gourmandise d’un bretteur de campagne politique, un rôle taillé à sa mesure. «Et puis, je ne l’ai jamais fait savoir, mais je suis depuis quatre ans président de la Fondation Charles de Gaulle qui gère Colombey-les-Deux-Églises, sa maison natale à Lille, son bureau à Paris... On organise des visites et tout un tas de choses, y compris à l’étranger....» 

Ah, le Général ! Ce phare immarcescible dont la stature a toujours guidé ses pas, militant de la première heure en 1958 pour le retour du Général. Fidèle à son héritage-le RPR de Jacques Chirac-il l’est donc aussi désormais à l’ancien premier Ministre qu’il aide à porter en Aveyron l’étendard de la présidentielle de 2017.

«La boucle est bouclée, en quelque sorte», s’amuse-t-il. Et puis son goût pour l’Afrique (il fut un ministre de la coopération assez influent sur le continent) le maintient actif dans de nombreuses causes solidaires. Notamment la fondation Pierre Fabre pour l’Afrique dont il est trésorier. «Tout cela n’est que du bénévolat. Je n’ai que ma retraite de parlementaire», martèle-t-il. L’actif retraité prend congé pour présider une réunion de la Méridienne (A75), avant de filer vers la fondation De Gaulle. Une autre vie, loin du chaudron politique dont il regarde le bouillonnement avec détachement. Et finalement beaucoup de nostalgie. 

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?