Deux crimes, dès mardi, pour la session de la cour d'assises de l'Aveyron

  • Patrick Hans est décédé de la suite des coups qui lui ont été assénés durant la nuit du 19 au 20 mai, dans un appartement de la rue Saint-Cyrice.
    Patrick Hans est décédé de la suite des coups qui lui ont été assénés durant la nuit du 19 au 20 mai, dans un appartement de la rue Saint-Cyrice. Archives José A. Torres
  • Deux affaires attendent les jurés, dès mardi.
    Deux affaires attendent les jurés, dès mardi. Archives José A. Torres
  • Malgré les recherches, le corps de Patricia Wilson n’a toujours pas été retrouvé.
    Malgré les recherches, le corps de Patricia Wilson n’a toujours pas été retrouvé. Archives José A. Torres
Publié le
Philippe Henry et Philippe Routhe

Mardi, s’ouvrira une session d’assises au tribunal de Rodez. Elle sera présidée par le juge Régis Cayrol. Deux affaires attendent les jurés. La première abordera la mort de Patrick Hans, en mai 2014 à Rodez. Une «bagarre d’ivrognes» qui a mal tourné. La deuxième concerne la disparition de l’anglaise de Villefranche-de-Rouergue, Patricia Wilson. Son corps n’a jamais été retrouvé, et le seul accusé de cette affaire, Jean-Louis Cayrou, nie farouchement être le coupable de sa disparition.

AFFAIRE WILSON: UN ACCUSE ET UN CORPS INTROUVABLE

Malgré les recherches, le corps de Patricia Wilson n’a toujours pas été retrouvé.
Malgré les recherches, le corps de Patricia Wilson n’a toujours pas été retrouvé. Archives José A. Torres

Le procès de Jean-Louis Cayrou permettra-t-il de faire la lumière sur la disparition de Patricia Wilson dont le corps n’a toujours pas été retrouvé? Marcus Donald, l’ancien compagnon de l’Anglaise, «se montre confiant et espère que la vérité» éclatera à l’issue de cette audience. Son avocate montpelliéraine, Me Maryse Péchevis rappelle que son client «souffre d’une maladie très grave qui l’handicape dans son quotidien. Ce deuil impossible l’empêche d’avancer. Pour cela, il a besoin d’un jugement».

Marcus Donald vit désormais, seul, à Vabre-Tizac dans la dernière demeure de Patricia Wilson, qui n’a plus été revue depuis le 17 août 2012. Ce jour-là, les gendarmes lancent leurs investigations. Très vite, un premier suspect apparaît: le jardinier âgé de 51 ans, Jean-Louis Cayrou. Cet homme que tout semble accabler avait entretenu une liaison avec la victime, le temps d’un été. Peu avant sa disparition, elle avait confié à ses amis sa volonté de mettre fin à leur relation après une nuit durant laquelle il avait fait mine de l’étrangler pour lui «prouver» la vulnérabilité d’une femme seule.

Cayrou a toujours clamé son innocence 

L’empreinte digitale de Jean-Louis Cayrou sera retrouvée chez Patricia Wilson, dans une trace de sang de la disparue. Ce même sang que l’on découvrira dans la voiture du jardinier, sur un tendeur laissé dans le coffre. Les enquêteurs ont également relevé de multiples coups de téléphone, qui cessent le jour de la disparition de Mme Wilson. Lorsque Jean-Louis Cayrou se rend aux gendarmes, le 23 août, ces derniers constatent les griffures qu’il porte sur son torse.

Malgré ces faisceaux d’indices, il n’a de cesse de clamer son innocence.«Mon client a certainement fait des erreurs, notamment au début de la procédure, assure son avocat toulousain Me Jacques Lévy. Mais de multiples raisons peuvent expliquer son comportement le soir de la disparition de Patricia Wilson.Notamment sa peur d’être coupable aux yeux des gendarmes.» «Il a voulu se rendre dès qu’il a su qu’il était recherché, mais la gendarmerie était fermée à ce moment-là. Il a paniqué, il a eu peur.» 

L’avocat déplore par ailleurs que les enquêteurs n’aient pas poussé plus loin certaines pistes qui auraient pu «éclairer le dossier». Un dossier qui s’annonce dense et complexe. Initialement prévu sur cinq jours, le président de la cour d’assises Régis Cayrol a rallongé le procès de deux jours. Me Jacques Lévy a fait citer de nombreux témoins à la barre: «J’ai souhaité éclairer la personnalité de mon client sous un autre jour, on ne cesse de l’accabler et de le présenter comme quelqu’un de violent.» Jean-Louis Cayrou aura la parole lundi 23 mai, dès l’ouverture des débats.

PATRICK HANS A ETE TUE DANS UN IMMEUBLE DE RODEZ

Patrick Hans est décédé de la suite des coups qui lui ont été assénés durant la nuit du 19 au 20 mai, dans un appartement de la rue Saint-Cyrice.
Patrick Hans est décédé de la suite des coups qui lui ont été assénés durant la nuit du 19 au 20 mai, dans un appartement de la rue Saint-Cyrice. Archives José A. Torres

Violence et alcool seront les maîtres mots de cette première affaire de la nouvelle session d’assises qui s’ouvre mardi au tribunal de Rodez. Elle concerne le meurtre de Patrick Hans, dans la nuit du 19 au 20 mai 2014 à Rodez, dans des circonstances qui, si elles demeurent toujours floues à quelques heures de l’ouverture du procès, font état d’une «violence inouïe» comme l’a relaté un des avocats de la partie civile.

Trois personnes comparaîtront dans ce procès. A commencer par le principal mis en cause dans cette affaire, poursuivi pour «avoir volontairement donné la mort», selon les chefs d’inculpation : Laurent Lopez. C’est dans son appartement de la rue Saint-Cyrice que la bagarre a éclaté. Et c’est dans les escaliers des parties communes de l’immeuble que le corps sans vie de la victime a été retrouvé, le crâne fracassé. Il serait mort par exsanguination pour reprendre les termes du médecin légiste. Laurent Lopez a été placé en détention depuis son interpellation au matin qui suivit cette funeste nuit. Il sera défendu par MeGosset.

Trois accusés à la barre 

A ses côtés, qui comparaîtront libres, et actuellement placés sous contrôle judiciaire: Jennifer Dijols et Jean-Luc Estebenet. Il leur est principalement reproché de ne pas avoir porté assistance à la victime. Ils seront respectivement défendus par MeBrunel et MeAgassa. À l’issue de l’autopsie de Patrick Hans, le procureur avait avancé «que la victime aurait pu être sauvée s’il lui avait été porté secours».

Pour ce procès, les jurés devront donc s’attacher à faire la lumière sur tout ce qu’il s’est réellement passé, sur le rôle de chacun des accusés durant cette nuit. À l’issue de la reconstitution, en février 2015, il était apparu des zones d’ombres autour des différents récits. Mais, surtout, l’état de l’appartement, «avec du sang partout, du sol au plafond» comme l’avait relaté un des avocats, avait retenu l’attention de tout le monde. C’est donc le procès d’une violence inouïe, sur fond de beuverie qui s’ouvrira mardi. Le procès devrait durer jusqu’à vendredi.

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