L'Insee revise à la hausse la croissance 2014 et le déficit public 2015

  • L'Insee révise nettement à la hausse la croissance pour 2014, à +0,7% contre +0,2% annoncés auparavant
    L'Insee révise nettement à la hausse la croissance pour 2014, à +0,7% contre +0,2% annoncés auparavant AFP/Archives - THOMAS SAMSON
  • Déficit public et croissance
    Déficit public et croissance AFP - Alain BOMMENEL, Jean Michel CORNU
Publié le
Centre Presse Aveyron

L'Insee a annoncé mardi avoir révisé nettement à la hausse le chiffre de la croissance française en 2014, à 0,7% du produit intérieur brut (PIB) contre 0,2% annoncé auparavant, ainsi que le déficit public pour 2015, à 3,6% au lieu de 3,5%.

La croissance en 2014 est ainsi rehaussée de 0,5 points en données corrigées des jours ouvrées (CJO) par rapport à la dernière estimation. En volume, la révision est légèrement moins importante, à 0,6% au lieu de 0,2%.

Cette correction s'explique principalement par "une contribution comptable plus importante" qu'anticipé "des variations des stocks", a précisé l'Institut statistique dans un communiqué.

Autrement dit, les entreprises, soit parce qu'elles pensaient que la demande allait être plus importante qu'elle ne l'a été, soit pour anticiper une future accélération de la consommation, ont ainsi augmenté leur production pour renflouer leurs stocks.

"Les variations de stocks sont difficiles à observer en temps réel. Un certain temps est nécessaire pour les mesurer précisément", souligne Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture de l'Insee, pour justifier l'ampleur de la révision.

La hausse de la croissance en 2014 s'explique aussi, selon l'Institut statistique, par une demande intérieure plus forte que prévue (+0,6 point au lieu de +0,5 point) et une baisse de l'investissement moins forte qu'estimé (−0,3% contre −1,2%).

Le taux de marge des entreprises s'est ainsi redressé, de +0,5 point contre −0,3 point, passant de 29,9% en 2013 à 30,4% en 2014, "du fait d'une croissance plus marquée de leur valeur ajoutée et de rémunérations versées moins dynamiques" qu'anticipé, précise l'Insee.

Dans ses "révisions des principaux agrégats" économiques entre 2013 et 2015, l'institut précise par ailleurs avoir revu légèrement à la baisse le chiffre de la croissance pour 2013, à 0,6% en volume comme en CJO, au lieu de 0,7%.

La baisse du pouvoir d'achat des ménages, cette année-là, a ainsi été plus forte que prévue (−0,4% au lieu de -0,1%), du fait d'une révision à la baisse des dividendes reçus, ajoute l'Insee.

Concernant 2015, la croissance en données corrigées des jours ouvrés (CJO) reste inchangée, à 1,2% du PIB, soit 0,2 point de plus que l'objectif initial fixé par le gouvernement (1%), souligne l'institut.

En données brutes, le chiffre de croissance a en revanche légèrement augmenté, à 1,3% du PIB, tandis qu'il a baissé en valeur par rapport à la dernière estimation délivrée le 25 mars.

Conséquence de cette baisse: le ratio de déficit public est réévalué par l'Insee à 3,6% du PIB contre 3,5% annoncé fin mars, et celui de la dette publique à 96,1% du PIB contre 95,7%.

Le taux de dépenses publiques passe lui de 56,8% à 57% du PIB, tandis que celui des recettes publiques passe de 53,2% à 53,5%. Le taux de prélèvements obligatoires est aussi revu à la hausse, à 44,7% du PIB contre 44,5% annoncé auparavant.

Ces révisions auront-elles des effets sur les performances de l'économie française en 2016? "C'est difficile à dire à ce stade", juge Vladimir Passeron, pour qui ces nouveaux chiffres seront analysés plus finement dans la prochaine note de conjoncture de l'Insee, publiée le 16 juin.

"Le fait que le chiffre de croissance pour 2015 n'ait pas été fortement révisé fait qu'il n'y aura sans doute pas de gros changement", prévient-t-il toutefois.

L'Insee a prévu 0,4% de croissance au deuxième trimestre 2016, après 0,5% au premier trimestre. Sur l'ensemble de l'année, le gouvernement table sur 1,5% de croissance, et un déficit à 3,3% du PIB.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?