L’héritage local et national de Robert Fabre

  • L’épouse de l’ancien maire et député de Villefranche-de- Rouergue, Christiane Fabre, 96 ans, a pris part à cette journée mémorielle, en compagnie de sa fille, Claudie.
    L’épouse de l’ancien maire et député de Villefranche-de- Rouergue, Christiane Fabre, 96 ans, a pris part à cette journée mémorielle, en compagnie de sa fille, Claudie. Joel Born
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Joël Born

Hommage. Le cercle radical a célébré samedi le centenaire de la naissance du fondateur du MRG.

On ne peut évoquer l’histoire récente de la perle du Rouergue, sans penser à Robert Fabre. Élu dès l’âge de 37ans, il en fut le maire pendant 30 ans. Avant de passer le relais à son fils spirituel et complice, Jean Rigal, qui lui succéda de 1983 à 1997, et qui l’a rejoint dans la mort, l’an passé.

De la même façon, on ne peut se pencher sur l’histoire de la gauche française et du radicalisme, sans se remémorer le parcours du fondateur du Mouvement des radicaux de gauche (MRG), celui que l’on surnommait le «troisième homme». Compagnon de route et de campagne de François Mitterrand et Georges Marchais, du temps du Programme commun. C’est donc tout naturellement et fort logiquement que le cercle radical villefranchois organisait, samedi au théâtre de la ville, une journée d’hommage, à l’occasion du centième anniversaire de la naissance de Robert Fabre. Une journée mémorielle à laquelle ont participé de nombreux élus, anciens élus et acteurs politiques, dont Sylvia Pinel, qui devrait prendre officiellement la tête du PRG, lors du prochain congrès de La Rochelle, en octobre.

Humanisme et ouverture

À travers, une riche et fort intéressante exposition, une table ronde et une conférence de Samuel Deguarra, les visiteurs ont découvert ou retrouvé l’élu municipal (aux côtés de Paul Ramadier en 1958, accueillant Charles de Gaulle, en 1961), le responsable politique national mais aussi le «petit pharmacien de Villefranche», l’homme de culture, le médiateur… Une belle initiative, saluée par sa fille Claudie, venue aux côtés de sa mère Christiane Fabre, qui vit toujours, à 96 ans, dans la maison familiale villefranchoise.

«J’ai surtout aimé son humanisme et son ouverture politique. Il faut aimer les gens pour faire de la politique», nous a confié Claudie Fabre, avec retenue. Un sentiment partagé par le truculent Louis Laurens, ancien maire de Villeneuve et président du PRG aveyronnais de 1985 à 2000. «J’ai l’excellent souvenir d’un homme qui a transformé la ville, très près des gens, très abordable, qui aimait les gens et qui voulait leur mieux-être. Avec des valeurs de gauche, sans être soumis au PS.»

Des valeurs d’humanisme, de droiture, d’honnêteté que Louis Laurens a également fait siennes. Pierre Bonnet a, lui aussi, bien connu Robert Fabre. Ce socialiste fut son adjoint, durant son dernier mandat, avant d’en accomplir trois autres avec Jean Rigal puis Claude Penel. «C’est quelqu’un avec qui on pouvait discuter de tout librement. Il avait entièrement confiance en ses adjoints. Il y avait un bon esprit une bonne entente entre les diverses sensibilités. Tant qu’à Villefranche, on ne fera pas une union de ce type, on ne battra jamais la droite…» C’est dit!