La Fête des langues va retrouver la parole

La place Decazes, sauf aléas météorologiques imprévus, retrouvera pour la 13e fois samedi, dès 15 heures, la Fête des langues, portée par l’association Mescladis. Suspendue l’année dernière faute de soutien municipal, la présente édition a bien failli ne pas voir le jour faute, cette fois, de soutien de la communauté de communes qui lui a retiré l’intégralité de la subvention qu’elle lui octroyait pourtant depuis son origine!

«Mescladis a néanmoins décidé de maintenir cette fête ainsi que sa gratuité, intervient Jean-François Mariot, le président de l’association, car on a estimé qu’il n’aurait pas été responsable, particulièrement dans la période que notre société traverse, d’annuler une manifestation dont le but est de rassembler les langues, les cultures et les citoyens sur un strict pied d’égalité». 

Soutiens et reconnaissance

Depuis, et alors même donc que Mescladis avait décidé de poursuivre l’aventure avec «une voilure plus limitée», d’autres partenaires institutionnels ont adopté une tout autre position. Ainsi, la Délégation à la langue française et aux langues de France (DGLFLF) du ministère de la Culture a voulu marquer son soutien en octroyant «en grande diligence» une subvention exceptionnelle pour amortir le choc financier que subit la Fête des Langues. Cette décision prise au niveau ministériel, bien qu’elle ne puisse compenser le manque, a été présentée très clairement comme «la marque d’une reconnaissance de l’action menée jusqu’ici et de son importance».

Il est clair que, pour les organisateurs bénévoles de Mescladis, cette décision a représenté un formidable encouragement à continuer. Très récemment, deux autres bonnes «nouvelles» sont parvenues à Mescladis, à savoir que le Département et la Région allaient probablement, de leur côté, continuer le partenariat qu’ils ont avec la Fête des langues pour aider à sa bonne tenue. La mairie de Decazeville assurera, quant à elle, un partenariat logistique (tables, panneaux, chaises, eau, aide financière à la location d’une scène et au renforcement électrique nécessaire du site).

Bien qu'encouragés par ces soutiens, les organisateurs sont conscients que cette édition reste extrêmement fragile sur le plan financier. La Fête des Langues n’est pas dans l’absolu une manifestation qui coûte cher grâce, notamment, au travail bénévole intense, «mais il est clair que la partie concerts a un prix, que le fait que ces concerts soient en plein air suppose une sonorisation plus chère, sans oublier que l’accès est totalement gratuit (et qu’il est impensable de le concevoir payant car sur le site de la place Decazes il peut difficilement en être autrement sur le plan technique et que, par ailleurs, la gratuité est constitutive du concept de fête ou forum des langues dans quelque ville que ce soit)».

Philosophie inchangée

Dès l’après-midi les débats, les stands de langues, les animations, les repas seront, comme les autres années, l’œuvre de nombreux concitoyens bénévoles. C’est cela la base de la Fête des Langue. Quant à son succès, il a toujours reposé sur l’adhésion d’un public nombreux, multigénérationnel et multiculturel qui aime à la fois, réfléchir, s’amuser, débattre, écouter de la musique et passer une journée de grande convivialité. C’est tout cela qui sera encore présent samedi sur la place Decazes.