Des menaces planent sur le Veau d'Aveyron

  • Pierre Cabrit, éleveur, avait réuni autour de lui des conseillers départementaux, les parlementaires et les sénateurs, lundi.
    Pierre Cabrit, éleveur, avait réuni autour de lui des conseillers départementaux, les parlementaires et les sénateurs, lundi. José A. Torres
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Centre Presse Aveyron

Label. À Sainte-Croix, Pierre Cabrit président de l’Interprofession régionale, a alerté parlementaires et sénateurs sur les attaques que subit l'IGP Veau d'Aveyron et du Ségala. 

«Il y a des signes qui ne trompent pas et qui nous inquiètent». Pierre Cabrit, président de l’Interprofession régionale du Veau d’Aveyron et du Ségala (IRVA) ne décolère pas. À Sainte-Croix, l’agriculteur avait réuni autour de lui les trois députés du département (Arnaud Viala, Yves Censi, Marie-Lou Marcel était excusée), ainsi que les deux sénateurs, Jean-Claude Luche et Alain Marc pour les sensibiliser sur «les menaces qui pèsent actuellement sur le label Veau d’Aveyron». Depuis 1994 (Label rouge en 1993), les veaux produits dans une zone englobant une grande partie de l’Aveyron, du Tarn mais également, dans une proportion moindre, le Lot, le Cantal et le Tarn-et-Garonne bénéficient de l’Indication géographique protégée (IGP), delivrée par l’Europe.

«Jeunes bovins»

Ces animaux sont élevés, pour la plupart, jusqu’à l’âge de dix mois. En France, les autorités, et notamment l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité) considèrent qu’au-delà de huit mois, l’on dénomme le veau, «jeune bovin».«Et c’est tout le problème, tempète Pierre Cabrit. Cette exception faisait notre singularité et elle est remise en cause. Assez régulièrement, la classification des animaux est retoquée à l’abattoir. Jusqu’ici, les quatre abattoirs avec lesquels nous travaillons jouaient le jeu. Mais, à de nombreuses reprises ces derniers mois, ils ont été contraints de changer la classification, de veau à jeunes bovins.»

Parlementaires alertés

Un changement qui bouleverse toute la chaîne, de la transformation à la commercialisation. Bien conscients du problème, parlementaires et sénateurs vont convier leurs confrères des départements limitrophes à signer une lettre invitant l’Inao et les ministères concernés à figer dans les textes français cette question du Veau d’Aveyron. «Il est urgent de consolider définitivement notre IGP, martèle Pierre Cabrit. Il en va de la survie du Veau d’Aveyron et du Ségala.»

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