Vercruysse : « Se mettre en colère »

Après la rencontre de Trélissac et le point de bonus offensif laissé en route, vous étiez apparu très en colère.Avez-vous retrouvé de la sérénité avant ce déplacement à Tulle, ce soir ?

J’étais surtout déçu, plus qu’énervé. Mais ça va bien mieux car les entraînements ont été très bons depuis quinze jours et les discours des joueurs me plaisent. On doit passer un cap et on en est tous conscients. Quand je vois ce qu’on est capable de réaliser à l’entraînement, je suis très confiant.

En attendant, la pression est encore très forte sur vos épaules car tout autre résultat qu’un succès àTulle hypothéquerait un peu plus vos chances de qualification...

Jusqu’au bout, ce sera très compliqué. Et ce, quel qu’en soit le résultat àTulle. Maintenant, je ne veux pas me focaliser sur cet objectif comptable car c’est le meilleur moyen de passer à côté de son match. On sait qu’on doit gagner mais ce qui m’intéresse, c’est surtout ce qu’on va créer sur la pelouse pour atteindre ce but.

Depuis le début de la saison, à domicile,vous étonnez et vous séduisez grâce à un joli jeu de mouvement. Celui-ci sera-t-il votre marque de fabrique cette saison ?

C’est notre philosophie.On l’avait également la saison passée mais j’ai pour habitude de dire que la première saison, c’est pour apprendre, la deuxième pour comprendre et la troisième pour prendre. On a donc progressé sur ce point, notre jeu a évolué et ça se voit. C’est positif. Pour ce qui est de notre envie, notre philosophie et notre inspiration, c’est simple : on se base sur le jeu des AllBlacks. Depuis toujours, c’est le plus beau rugby. Alors pourquoi chercher à créer un autre rugby ?

Qui dit jeu de mouvement, dit déchets. Et pourtant, on sent que l’erreur est moins pardonnable que la saison passée dans vos rangs...

C’est certain ! Le déchet, c’est humain.On l’a vu dans notre totale absence lors de nos temps faibles, comme les quinze dernières minutes face àTrélissac. On doit absolument progresser sur cela.On ne doit pas accepter de se faire dominer autant de temps, on doit se mettre en colère, avoir un instinct de tueur, de survie. On peut accepter d’être moins fort que l’adversaire mais pas être en-dessous de notre réel niveau... Il me tarde que ce groupe se mette en colère.

Depuis le début de la saison, vous avez également fait beaucoup tourner votre effectif.Cherchez-vous encore un XV type?

On ne veut pas faire l’équipe des meilleurs mais la meilleure équipe. Donc, il y aura toujours des changements et de la polyvalence, derrière notamment. On a recruté dans ce sens, avec des joueurs pouvant couvrir deux à trois postes. Et cela me plaît car avoir unXVidéal n’est plus dans l’air du temps. Comme je dis souvent, le match n’est que la partie émergée de l’iceberg.Et ce n’est pas la plus importante.La partie immergée, elle, se construit tout au long de la semaine à trente joueurs. Et pas avec un XV. Et le reste du monde...

Rodez n’a jamais gagné à l’extérieur sous vos ordres. Cela vous inquiète-t-il avant ce déplacement àTulle ?

Je n’y vois aucune fatalité ou symptôme.On n’est pas passé loin à plusieurs reprises mais on a manqué de réussite. Maintenant, on doit passer outre cela. Et franchement, si on se qualifie sans gagner à l’extérieur, je signe de suite. Si c’était une problématique, on ne se déplacerait même pas àTulle et on économiserait le trajet en bus.

Après trois journées, quel regard portez-vous sur les premiers résultats de la poule?

On ne regarde pas les autres. Notre principal adversaire, c’est nous-mêmes.