Palais épiscopal de Rodez. Un projet d'hôtel de luxe qui interroge

Le dossier du palais épiscopal de Rodez et de sa cession à un investisseur privé a franchi une étape supplémentaire. La promesse de bail a été signée entre les élus aveyronnais et Mathias Echène, un porteur de projet hôtelier de grand luxe, d’origine aveyronnaise, ayant réussi dans l’immobilier. 

En commission permanente du conseil départemental, six conseillers du groupe socialiste ont toutefois voté contre, alors que le vice-président André At et son binôme, Brigitte Mazars, se sont abstenus.

Après plusieurs mois de discussions et de négociations, la promesse de «bail à construction» de 50 ans sera signée le 2 décembre. Ce jour-là, le président du conseil départemental, Jean-Claude Luche, remettra officiellement les clés à Mathias Echène qui se défend de vouloir avec cette opération, "réaliser un coup financier". Après le dépôt du permis de construire et une fois les droits de recours purgés, le contrat de bail pourrait être signé en mai ou juin 2017, l’investisseur espérant ouvrir quelques pièces du palais, durant l’été prochain.

5M€ d’investissement

« L’entretien du bâtiment représente une dépense annuelle de l’ordre de 200 000 €», a expliqué Jean-Claude Luche, heureux de pouvoir concrétiser ce dossier d’importance, tant pour l’Aveyron que pour la ville de Rodez. D’une durée de 50 ans, le bail prévoit un loyer annuel de 25 000 €, que certains élus jugent particulièrement faible. À partir de la 12e année, comme pour l’aire de Brocuéjouls, avec la famille Bras, le Département percevra un intéressement sur le chiffre d’affaires, de 1 % la première année, jusqu’à 5 % au bout de 16 ans.

Rappelons que Mathias Echène prévoit un investissement de l’ordre de 5 M€, comprenant une trentaine de chambres dont quatre suites de niveau cinq étoiles, un restaurant gastronomique de 60 couverts associé au chef étoilé ruthénois Jean-Luc Fau, une brasserie de 120 couverts, avec une terrasse sur les actuels remparts, un espace d’arts religieux, un spa ainsi qu’une piscine couverte. Le projet sera dessiné par un architecte aveyronnais de Valady, associé à un architecte parisien, avec l’ouverture des premières chambres envisagée en 2018.

Selon Jean-Claude Luche, les premières fouilles archéologiques ont déjà été réalisées et ne posent pas de problème particulier. Un accord aurait également déjà été trouvé avec le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, pour régler la question du stationnement. « C’est une bonne opération pour l’Aveyron, la ville de Rodez et l’Agglo, un dossier traité en bonne intelligence », résume Jean-Claude Luche, qui a déjà le regard tourné vers le domaine des haras, autre propriété patrimoniale de prestige du Département, dont les clés seront rendues en juin 2017.