Alexandre Geniez : « Mon objectif au Giro, c’est le général »

  • Alexandre Geniez dans les locaux de Centre Presse lundi dernier. à 29 ans, il s’élance pour une neuvième saison chez les professionnels. José A. Torres
    Alexandre Geniez dans les locaux de Centre Presse lundi dernier. à 29 ans, il s’élance pour une neuvième saison chez les professionnels. José A. Torres
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Centre Presse

L’année 2017 aura été très hétérogène pour vous, avec un début et une fin marquées par de belles victoires mais un milieu beaucoup plus compliqué avec des abandons et un gros coup de moins bien physique. Du coup, à l’aube de cette nouvelle saison, que gardez-vous de 2017 ?

J’en garde qu’une saison c’est long ! Et qu’il ne faut pas baisser les bras. On peut avoir un passage à vide. Mais du coup, en fin de saison, on arrive à se refaire. La fraîcheur fait que l’on peut s’exprimer car il y a de surcroît une différence avec ceux qui ont couru toute l’année, qui ont dans les jambes 80 jours de course.

Cette fraîcheur-là, vous pensez pouvoir encore en bénéficier en ce début de saison qui arrive ?

Non, c’est seulement possible sur une saison. Car tout le monde coupe en fin de saison. Puis repart avec du foncier et de bonnes bases. Au 1er janvier, on remet les compteurs à zéro et c’est reparti !

Justement, aujourd’hui comment vous sentez-vous et comment s’est passée votre intersaison ?

Je me sens très bien, même si l’entraînement a été un peu difficile avec les intempéries. Mais lors du stage de décembre, j’étais satisfait de mon état de forme. L’intersaison s’est bien passée, avec cinq semaines de coupure complète. Là, je pars en stage pour une dizaine de jours en Espagne, les conditions seront meilleures pour rouler, l’entraînement en sera largement bonifié. C’est important pour la suite.

Et le début de votre programme de courses, quel est-il ?

C’est un super programme ! J’attaquerai par le grand prix cycliste La Marseillaise (28 janvier). Puis place au Tour de Provence (8 au 11 février) avec un joli parcours. Ensuite, une découverte : le Tour d’Abu Dhabi (21 au 25 février), où ce sera une course importante pour moi au sein de l’équipe puisque je devrais avoir, comme Mathias Frank, un statut de coureur protégé (leader, NDLR).Puis direction l’Italie avec les Strade Bianche (3 mars) et Tirreno-Adriatico (7 au 13 mars). Un Tirreno très important pour Romain Bardet, avec notamment un chrono par équipes.

Vous évoquez le leader chez AG2R, Romain Bardet. L’épaulerez-vous davantage cette année ?

En 2017, on s’est effectivement simplement croisé, on n’avait pas le même programme. Sur le prochain Tirreno, le but c’est de faire un super chrono par équipes. Et ensuite arriver à l’accompagner en montagne le plus possible.

Vous avez habitué vos supporters à participer au Tour d’Italie ces dernières saisons. Ce sera encore le cas en 2018 ?

Oui. J’ai ensuite au programme un petit stage en Italie pour repérer des étapes du Giro, le Tour du Trentin et enfin, je m’alignerai au départ du Giro.

Avec quel objectif ?

Le but sera de faire ma course. Je sais que j’aurai carte blanche, mais j’aviserai en fonction de ma condition ce que je jouerai : des étapes ou le général. Mon objectif, c’est le général. Mais parfois, on ne maîtrise pas tout ; et quand on joue un général, il faut être à 100 %.

Et le Tour de France. On imagine que c’est aussi un objectif d’être présent au départ alors que cette année encore, une étape passe par l’Aveyron...

Je me concentre uniquement sur ce début de saison pour le réussir et arriver au Giro dans les meilleures conditions possibles. Je ne veux pas penser au Tour en allant au Giro. Car c’est le meilleur moyen pour tout rater.

Vous en êtes dans votre deuxième et, pour l’heure, dernière année de contrat avec AG2R-La Mondiale. Commencer une saison dans cette position-là, comment le vivez-vous ?

C’est ma neuvième année (en tant que coureur pro, NDLR), donc ce n’est pas une nouveauté. Et dans l’équipe, ça se passe très bien, je suis vraiment très contant. L’équipe s’est vraiment professionnalisée, a évolué lors des deux-trois dernières années, s’est structurée au niveau matériel, gestion des courses. J’y suis très bien. Si je peux rester, j’y resterai. Rien n’est encore fait. Mais je ne veux pas laisser traîner jusqu’à la fin juillet. Je n’aime pas courir avec le stress du contrat derrière la tête.

Avez-vous des propositions ?

Il y a des discussions. Mais il n’y a rien de fait. C’est encore tôt. On verra après le début de saison.

Vous le disiez, vous en êtes à votre neuvième saison. Dans votre profil de coureur, avez-vous évolué depuis vos débuts ?

J’ai vraiment évolué, oui. Je m’en suis d’ailleurs surtout rendu compte l’an passé. En 2010, je ne jouais jamais la gagne quand on arrivait à quatre ou cinq coureurs (en fin d’étape, NDLR). Alors qu’on l’a vu cette année, je suis arrivé trois fois à quatre, et j’ai gagné trois fois. Cela avant, c’était impensable, inimaginable. Le sprint se travaille à l’entraînement, c’est aussi ce qui paye, puisque chaque semaine je fais une séance de sprint, de force pure sur le vélo. Cette explosivité-là, je ne l’avais pas à mes débuts.

Du coup, ce gain d’explosivité vous fait-il pécher dans un autre registre ?

Oui. J’ai peut-être moins progressé en montagne que ce que je l’aurais fait si je m’étais concentré à ne travailler que la montagne. Mais il y a d’autres contraintes aussi. Travailler la montagne, ça veut dire faire encore plus attention au poids par exemple. Et malgré cela, je vois que je ne suis pas à la rue. Exemple, l’an passé au Tour de l’Ain, dans le Grand Colombier, Pinot ne me met pas à la rue non plus.

Allez-vous continuer à travailler dans ce sens ?

Oui, car ce qui me fait vibrer, c’est de gagner des courses, plus que de jouer un classement général dans les courses d’une semaine où c’est six ou sept jours de pression. Même si c’est différent lors des grands tours...

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