Rodez. Chris Calvet : "Signe, un travail plus intérieur que les précédents"

Iconoclaste, poétique, parfois déroutant. Avec ses toiles, Chris Calvet ne laisse personne indifférent. Directeur artistique pour les grandes maisons du luxe parisiennes, l’Aveyronnais, – il est né en 1979 à Montézic –, parcourt aujourd’hui le monde avec ses œuvres. Des œuvres mêlant à la fois la culture chinoise, l’école de la photographie française et du graphisme. Sa dernière exposition en date, "Signe", s’exporte aux quatre coins du monde. "Le signe, depuis la nuit des temps, est l’expression de notre humanité. L Les premières fresques graphiques réalisées dans les grottes ou sur les parois rocheuses dans les étendues désertiques, reflètent la capacité de l’artiste à fixer dans le geste essentiel son intériorité. à transcender la vacuité de son existence en faisant appel à l’imaginaire collectif, développe le plasticien. À ce titre, "Signe" est un travail plus intérieur que mes précédents travaux. Chaque pièce est une calligraphie géante, de taille humaine, sur laquelle je vais prendre un modèle en photo après avoir peint sur son corps jusqu’à obtenir une fusion totale entre les deux, pour donner vie à un univers." Cet un univers à la sensibilité exacerbée qui captive autant qu’il surprend. "La puissance subjective et le lien qui existe entre le corps du modèle et le trait calligraphié, sont la transcription de cette présence sur terre et la liaison indéfectible entre la nature et l’humanité."

"Ne pas sous-estimer les rêveurs"

Le succès ne se fait pas attendre. À force de travail, – il a appris le chinois et l’art de la calligraphie avec voracité – l’artiste du mélange entre tradition et modernité plaît autant qu’il interroge. "La première fois que j’ai rencontré Chris, son univers, se souvient la modèle Lady Héroïne, – peut-être la plus grande de ses fans- j’ai trouvé son idée très farfelue. J’étais curieuse. Chris est timide, rêveur mais depuis que je l’ai rencontré, j’ai appris à ne plus sous-estimer les rêveurs".

Avec "Signe" le jeune homme voyage, les modèles affluent. "J’avais besoin de la prégnance de l’humain, c’est pourquoi j’ai fusionné la peinture à la plastique de modèles choisis pour leur expressivité."

Pleinement investi dans son art, Chris multiplie aussi les performances. À New-York, Rome, Paris, en Suisse, en Turquie, ou encore en Chine, le berceau millénaire de la calligraphie… Les galeristes se bousculent pour présenter le travail du quadragénaire, "en transe" lorsque, pinceau en mains, il sublime ses modèles aux yeux de tous. Pieds nus, sur des toiles de plusieurs mètres de long, il fait étalage de sa minutie pour sublimer le corps des femmes. Un mariage sensuel de tradition et de modernité, tout en nuance et en minutie, qui fait mouche à chacune de ses apparitions.