Montbazens. "Fifi" Vernhes s’est éteint

Après la disparition de Jean Vernhes, survenu à l’âge de 92 ans, à Montbazens, Roger Lajoie-Mazenc lui rend hommage. Cinq pages lui furent consacrées dans Le cyclisme à l’ancienne et le peloton des régionaux publié en 2014. Il n’en méritait pas moins "Fifi" dont les aventures avaient gommé le prénom. Né en 1928 à Cransac dans le quartier de la Treille, Jean-Félix Vernhes devait à son passé sportif et aux exploits s’y rattachant une popularité qui collait bien à son personnage.

"Certes, nous le savions diminué depuis quelques années déjà, et il avait dû être hospitalisé quelque temps à Decazeville avant son récent retour chez lui. Le déambulateur avait remplacé le vélo mais il restait friand d’histoires du cyclisme, sans oublier le football par où sa vie sportive avait commencé." Ce touche-à-tout du sport avait joué à l’Union sportive Montbazinoise jusqu’à l’âge de 46 ans, échangeant alors le ballon avec ses propres enfants, et porté, dans l’après-guerre, les couleurs cyclistes de l’Union Sportive Aubinoise, aux côtés des Lala et Olié. Il avait connu les courses de fêtes disputées alors dans les villages, s’octroyant ses premiers succès à Colombiès, Assier, où Saint-Geniez mais aussi s’était tiré la bourre avec les Dirat, Loubet et Mazet, sous les marques France-Sport et Marcaillou du nom d’un champion toulousain du Tour de France. "Il en aurait rêvé, lui du Tour, poursuit son ami, mais le travail avait primé : dans la carrière de baryte de son frère, au volant pour transporter de la viande en Allemagne, une station-service à Rodez puis une entreprise de travaux publics à Montbazens."

Et c’est, malgré tout, devant des milliers de spectateurs, qu’il s’était illustré lors des festivités montbazinoises dans de mémorables jeux style Intervilles... Mais le vélo gardait le dessus avec des sorties interminables dont il allait se délecter des années durant, couvrant ses 10 000 kilomètres par an.

" Nous, ses nombreux amis, ne pourrons à regret former le peloton qu’aurait mérité sa dépouille. Il s’en va rejoindre son épouse disparue il y a deux ans. Nous présentons à ses fils et à toute la famille nos plus sincères condoléances " conclut Roger Lajoie-Mazenc.