L’Aubrac dans toute sa diversité

Abonnés
  • En rando sur l'Aubrac.
    En rando sur l'Aubrac. Centre Presse - Aurélien Parayre
Publié le
Aurélien Parayre

Du lové Saint-Chély-d’Aubrac à la fière Laguiole, quelque 25 bornes du GR de Pays du Tour des Monts d’Aubrac mettent en lumière sous-bois, plateaux, clairières, prairies, bois, tourbières et bosquets. Entre drailles, chemins forestiers, monotraces et dalles basaltiques, suivez le guide.

Départ entre ombre et lumière

L’Aubrac  dans toute  sa diversité
L’Aubrac dans toute sa diversité Centre Presse - Aurélien Parayre

Point de départ des 25 kilomètres de GRP qui mènent à Laguiole, le village de Saint-Chély-d’Aubrac mérite pourtant de s’y arrêter ! Il est d’ailleurs (dans l’autre sens) le dernier "stop" de l’Aubrac du fameux chemin de Saint-Jacques (GR65). De quoi expliquer la présence nourrie de marcheurs de tous poils. Son pont des Pèlerins, son église remarquable (et notamment son retable du XIVe) ou encore ses lavoirs et maisons à colombages, témoins de la vie passée, donnent au village niché à un peu plus de 800 mètres d’altitude tout son attrait. Pourtant, il faudra bien le quitter. Et notamment via un sentier entre ombre et lumière qui donnera le ton de cette belle journée de marche.

Les Boraldes, elles ne coulent qu’ici !

L’Aubrac  dans toute  sa diversité
L’Aubrac dans toute sa diversité Centre Presse - Aurélien Parayre

Ce nom typique est donné aux cours d’eau assez courts (30 kilomètres maximum) et tumultueux de la rive droite du Lot qui coulent parallèlement les uns aux autres. Les vallées qu’elles ont creusées sont très profondes et les interfluves s’avancent comme les doigts d’une main jusqu’au Lot sur lequel ils tombent par un abrupt. Celle de Saint-Chély est assurément une des deux plus importantes puisqu’elle naît à l’est d’Aubrac, au Roc de Campiels (1 340 m), et va rejoindre sa rivière à Saint-Côme-d’Olt. Ici en photo, le ruisseau de l’Aude, un affluent de la Boralde de Saint-Chély, que l’on traverse très tôt lors de la montée sur le plateau.

Belvezet, quel culot !

L’Aubrac  dans toute  sa diversité
L’Aubrac dans toute sa diversité Centre Presse - Aurélien Parayre

Une fois la (première) montée achevée, Belvezet s’offre à nous. Et avec lui sa curiosité millénaire : son culot volcanique ! Car si le plateau de l’Aubrac est un massif volcanique ancien (5 à 9 millions d’années), et qu’il est constitué de différentes roches, ici, le basalte est omniprésent. Et des coulées de lave apparaissent çà et là. Mais la cheminée volcanique en question demeure remarquable ; née d’une solidification après éruption et apparaissant suite à l’érosion.

La flore servie sur un plateau

L’Aubrac  dans toute  sa diversité
L’Aubrac dans toute sa diversité Centre Presse - Aurélien Parayre

Les puristes diront que ces marguerites sauvages ne sont pas les plus représentatives du plateau. Mais leur côté poétique confère indubitablement leur romantisme à certaines praires. Les narcisses, en revanche, demeurent les fleurs emblèmes du secteur. Leur odeur est incroyable et ils servent d’ailleurs à la confection de parfum de renom. Au total, ce sont quelque 2 000 espèces qui sont présentes sur l’Aubrac. Et en ce début du mois de juin, c’est la gentiane jaune, poussant à partir de 900 mètres d’altitude et pouvant atteindre jusqu’à 1,20 mètres, qui a totalement jalonné notre parcours.

Du blanc au jaune, on ne perd pas le Nord sur un chemin de Croix

L’Aubrac  dans toute  sa diversité
L’Aubrac dans toute sa diversité Centre Presse - Aurélien Parayre

Du Triadou, des résistants, du Pal, ou encore de la Crouzette. Le chemin ne manque pas de croix. Et la dernière citée (et en photo) marque la séparation d’itinéraire entre le fameux GR65, emprunté depuis Saint-Chély, et le GR de Pays qui nous mènera jusqu’à Laguiole. Le changement également de balisage de blanc et rouge à jaune et rouge.

La race aubrac, évidemment

L’Aubrac  dans toute  sa diversité
L’Aubrac dans toute sa diversité Centre Presse - Aurélien Parayre

Un pelage froment, des cornes en forme de lyre, des yeux qui semblent maquillés. Impossible de se tromper. La race Aubrac est reconnaissable entre mille. Et s’affiche avec aplomb derrière chaque barbelé. Des vaches allaitantes aussi belles que rustiques. Et dont la génétique compte pour beaucoup. Les taureaux, bien plus sombres, comme ici celui que nous avons osé défier du regard – de loin -, jouant ainsi un rôle capital.

Passages à gué

L’Aubrac  dans toute  sa diversité
L’Aubrac dans toute sa diversité Centre Presse - Aurélien Parayre

Ruisseau de l’Aude, Boralde (voir par ailleurs) de la Poujade (point 8 sur la carte), ruisseau de Menepeyre (photo) et pour finir ruisseau du Vayssaire. Sans compter les filets d’eau, creusant les drailles et autres chemins forestiers, devenus plus larges au gré des orages de saison. L’eau est omniprésente sur le parcours. Et les passages à gué (ou sur des ponts pour les moins courageux) sont l’occasion de vivre le plateau (et sa visite) autrement.

La grotte des résistants

L’Aubrac  dans toute  sa diversité
L’Aubrac dans toute sa diversité Centre Presse - Aurélien Parayre

Territoire à la dureté éprouvée, l’Aubrac a abrité durant la seconde guerre mondiale un Maquis. À la grotte des Enguilhens, ce sont au départ cinq réfractaires au STO qui vivent cachés, aménageant l’endroit de façon sommaire dès juin 1943. L’été suivant, ce sont près de 200 résistants qui y séjourneront dans des conditions précaires. La cellule sera active, et participera notamment aux libérations de Millau ou encore de Montpellier. Une parenthèse du parcours riche en émotions, assurément.

La cascade du Devez

L’Aubrac  dans toute  sa diversité
L’Aubrac dans toute sa diversité Centre Presse - Aurélien Parayre

À mi-chemin ou presque, la cascade du Devez vaut le détour (1 km aller-retour en plus de l’itinéraire initial). Sauvage, l’endroit n’est pour autant pas forcément propice à une pause repas. Très ombragé voire humide, le site reste aisément accessible quoiqu’escarpé et mis en sécurité par des marches artificielles et une corde faisant office de rampe. Une fois sur les roches jouxtant la chute d’eau haute de 30 mètres du ruisseau de Dourtigouse, l’ambiance demeure singulière notamment à cause des écorces des arbres des alentours, toutes gravées par des passages antérieurs. Elle est aussi appelée la cascade "del salt de la Gleiso", en mémoire des prêtres réfractaires qui y célébraient la messe pendant la Révolution. À noter, une "fosse à loup", toute proche et également hors itinéraire.

En pistes… de la station

L’Aubrac  dans toute  sa diversité
L’Aubrac dans toute sa diversité Centre Presse - Aurélien Parayre

Durant un bon moment, quasiment jusqu’à la tant convoitée et pourtant très modeste Croix du Pal (1 311 mètres d’altitude), le chemin emprunte les pistes de ski nordique de la station de Laguiole. Une station qui ne vit pas seulement l’hiver avec ses 15 pistes de ski alpin (dont on peut entrevoir l’arrivée d’un téléski depuis le GRP) ; restant un terrain de jeu idéal à la belle saison. Rando, VTT, trail y sont ainsi rois avec des parcours balisés, d’autres d’orientation, un sentier d’observation écologique et botanique ou encore un circuit équestre. Son point culminant, le Puech du Roussillon (1 407 m), lui donnant aussi le don de dominer le secteur.

Le Vayssaïre et ses rillettes (!)

L’Aubrac  dans toute  sa diversité
L’Aubrac dans toute sa diversité Centre Presse - Aurélien Parayre

La vie à la ferme de l’Aubrac, la vraie. Une ambiance contemporaine et noble sans oublier la tradition et la rusticité du plateau. C’est cela faire étape au gîte du Domaine du Vayssaïre. L’accueil de Jean-François et Marie-Hélène est connu et reconnu. Le gîte peut accueillir jusqu’à 28 personnes et les discussions autour de la table au format XXL, avec vue sur le troupeau du domaine qui pâture en contrebas, resteront à coup sûr en mémoire. Tout comme la saveur de leurs inimitables rillettes de bœuf maison ! Idéal pour stopper là la première étape d’un week-end de marche entre Saint-Chély et Saint-Urcize

Le tranchant de Laguiole

L’Aubrac  dans toute  sa diversité
L’Aubrac dans toute sa diversité Centre Presse - Aurélien Parayre

Terminé. Arrivé. Seul véritable bourg dans lequel ce tronçon du Tour des Monts d’Aubrac nous aura menés offre une multitude de possibilités. Gustatives évidemment. En termes de patrimoine également. Et une fois le fameux taureau-statue, emblème de la ville voire du plateau, ausculté sous tous les angles, les forges et autres magasins dédiés au non moins célèbre couteau éponyme coupent avec élégance une journée mémorable.

Suivez le (topo)guide

> De SAINT-CHELY-D’AUBRAC au carrefour de SARBONNEL (3 km, 45 min, balisage rouge et blanc) : depuis le centre du village, prendre la rue principale en direction d’Aubrac, bifurquer à gauche sur la route de l’Adrech et continuer sur 1 km. Obliquer à droite sur un sentier. Franchirnle ruisseau de l’Aude et atteindre le carrefour de Sarbonnel.

> Du carrefour de SARBONNEL à la Croix du Pal (15 km, 4 h 15, balisage rouge et blanc puis rouge et jaune) : gagner Belvezet, continuer à gauche jusqu’à la Croix de la Crouzette. Suivre la piste à gauche (changement de balises). Emprunter la D987 à gauche sur 100 m et à la Croix du Triadou, entrer dans la forêt. Traverser à gué la Boralde de la Poujade, puis grimper vers les Enguilhens. Bien après la grotte des résistants bifurquer à gauche, suivre la lisière du bois. Entrer à droite dans le bois de la Roquette-Bonneval, descendre et franchir à gué le ruisseau de Menepeyre. Monter par des chemins forestiers (possibilité d’aller à la cascade du Devez) jusqu’à la D164. La traverser et s’engager en face dans la forêt jusqu’à retrouver une piste noire de ski nordique, puis suivre les pistes noire, bleue et rouge entre forêts et clairières avant de les quitter pour rejoindre la Croix du Pal.

> De la Croix du Pal au lieu-dit Le Vayssaire (3 km, 1 h, rouge et jaune) : Descendre en bordure de bois, puis côté pré. Atteindre, par une draille, Le Vayssaire.

> Du lieu-dit Le Vayssaire à LAGUIOLE (5 km, 1 h, rouge et jaune) : Après quelques mètres sur la route, retrouver un chemin passant au Puech de Servel. De là, descendre jusqu’à la D921, puis prendre ) droite, traverser le ruisseau du Vayssaire puis obliquer à gauche, à nouveau sur un chemin, pour gagner le centre bourg de Laguiole.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?