Aveyron : un "serial cambrioleur" roumain condamné à quatre ans de prison

  • 26 cambriolages dans le Sud-Aveyron, entre 2016 et 2017, étaient reprochés au prévenu.
    26 cambriolages dans le Sud-Aveyron, entre 2016 et 2017, étaient reprochés au prévenu. Centre Presse - José A. Torres
Publié le
Mathieu Roualdés

De l’aveu même du procureur de la République, Bernard Salvador, il s’agit de « serial cambrioleurs ». En une année, entre mars 2016 et 2017, six ressortissants roumains vivant dans des conditions spartiates en périphérie de Montpellier ont fait une razzia sur le Sud-Aveyron, de L’Hospitalet-du-Larzac à Belmont-sur-Rance en passant par Saint-Affrique et Broquiès. Entrepôts, résidences secondaires, locaux du conseil départemental, chantiers… La petite bande a amassé un incroyable pactole, avoisinant les six chiffres, d’outillages et de cuivre notamment. Mais également des pièces bien plus rares, tels qu’un alambic expertisé à plus de 30 000€ ou encore un engin de chantier à plus de 10 000€ !

De cette équipe de voleurs, un seul homme comparaissait devant le tribunal de Rodez cette semaine. Ses cinq compères ont tous pris la fuite vers leur pays d’origine ou l’Allemagne après une année de préventive en détention. Lui n’a pas pu s’enfuir, il purgeait déjà une peine de trois ans d’emprisonnement pour des vols dans l’Hérault.

« Le mieux serait qu’on m’expulse… », lance-t-il !

En Aveyron, on lui en reproche 26 au total, où son ADN, ses empreintes ou encore le bornage de son téléphone ont parlé. Face à toutes ces preuves, l’homme, sans-papiers, ne peut que reconnaître les délits. « Je m’excuse, je regrette », a-t-il murmuré à plusieurs reprises, tantôt en français, tantôt aidé par une interprète. « Vous avez fait du vol un mode de vie », lui ont rétorqué Me Annabel Montels-Estève et Me Brice Périer, avocats de partie civile.

Le tribunal, lui, s’est longuement interrogé sur les garanties offertes par le prévenu, aux cinq condamnations pour vols, pour qu’il ne récidive plus. La réponse, elle, fut pour le moins originale: « Le mieux serait qu'on m'expulse de la France pour arrêter les bêtises » ! En attendant peut-être de retrouver les montagnes des Carpates et de se ranger des affaires, le trentenaire devra passer quatre années en détention, comme l’a décidé le tribunal de Rodez malgré les réquisitions plus clémentes (trois années) du parquet. Il aura également interdiction de paraître en Aveyron durant cinq ans, tout comme ses compères condamnés à des peines allant de 18 mois à trois ans d’emprisonnement. Plusieurs mandats d’arrêt ont été lancés à leur encontre.

L’épineuse question de l’indemnisation

Pour ce qui est de l’indemnisation des victimes, c’est une autre histoire. Les six protagonistes ont été condamnés à verser solidairement 25 000€ de dommages et intérêts au conseil départemental, dont plusieurs locaux ont été visités, et plus de 30 000€ à des particuliers et entrepreneurs. Mais, « il ne faut pas se faire d’illusions », a plaidé l'ancienne bâtonnière de l'Aveyron. «Ils ne verseront pas un centime aux victimes car ils n’ont pas de revenus et doivent avant tout faire manger leurs enfants, ce que je peux comprendre. Le hic, c’est que c’est la société, nous, vous, les contribuables qui allons payer via le service d’aide au recouvrement des victimes d’infractions (Sarvi)… », a-t-elle expliqué, rappelant également le traumatisme vécu par les plaignants. « Ma cliente n’ose même plus se rendre dans sa résidence secondaire, elle vit aujourd’hui dans la peur de voir des cambrioleurs arriver à n’importe quel moment… »

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