Saint-Jean-et-Saint-Paul. Sud-Aveyron : les mystères du sanctuaire des Touriès se révèlent

Abonnés
  • Face au cirque de Saint-Paul-des-fonts, les stèles étaient entourées de pierres plantées.
    Face au cirque de Saint-Paul-des-fonts, les stèles étaient entourées de pierres plantées.
  • Les mystères du sanctuaire des Touriès se révèlent
    Les mystères du sanctuaire des Touriès se révèlent
  • Les mystères du sanctuaire des Touriès se révèlent
    Les mystères du sanctuaire des Touriès se révèlent
  • Les mystères du sanctuaire des Touriès se révèlent
    Les mystères du sanctuaire des Touriès se révèlent
Publié le
Centre Presse

Déclaré site d’intérêt majeur en Europe, le site archéologique des Touriès, à Saint-Jean-et-Saint-Paul, sur le versant du Larzac, entame sa 12e campagne de fouilles. L’objectif : percer les mystères de ce sanctuaire celte, érigé pour rendre hommage à l’élite guerrière.

Le décor est tout aussi exceptionnel que les découvertes que l’on y effectue aujourd’hui. Sur la commune de Saint-Jean-et-Saint-Paul, le site des Touriès, du haut d’un promontoire qui domine les ruisseaux l’Annou et le Congonelet, s’ouvre sur le cirque de Saint-Paul-des-Fonts. Et la vue y est époustouflante. Ce n’est sans doute pas un hasard si un sanctuaire héroïque des guerriers celtes a été retrouvé justement ici, tourné vers les majestueuses falaises du plateau du Larzac. "Il y a sans doute un lien avec la géographie, pour l’implantation d’un lieu mémoriel", explique Philippe Gruat directeur du service départemental d’archéologie. Celui-ci, en est à sa douzième campagne de fouilles.

Depuis 2008, bénévoles et professionnels du service départemental d’archéologie, tentent minutieusement de percer les secrets de ce sanctuaire, qui remonte approximativement de la fin de l’Âge de Bronze, jusqu’au second Âge de Fer, soit du VIIIe au IVe siècle avant J.C.

Un site resté intact

Ici, entre 40 et 50 stèles commémoratives, toutes en grès au milieu d’un plateau calcaire, et entourées d’environ 200 pierres plantées, ont été mises à jour par l’équipe d’archéologues. "Exceptionnel", pour Philippe Gruat, car, dans beaucoup de sites semblables dans le midi de la France, ces stèles ont souvent été réemployées dans la construction de remparts pour les villes fortifiées. Ce n’est pas le cas ici, "le site n’a pas été perturbé par l’habitat". Résultat, un trésor, se cache sous le sol, et se révèle, petit à petit, sous les outils des archéologues.

Exceptionnel, le site l’est aussi par les représentations guerrières qui figurent sur les stèles, indiquant que l’on rendait hommage dans ce sanctuaire "à une élite guerrière". Et si une vingtaine de stèles a été retrouvée complète et intacte, ce sont environ 70 000 fragments qui étaient disséminés sur le site, témoignant d’une destruction, probablement en raison de compétitions des élites "qui brisaient les représentations de leurs prédécesseurs". Ces fragments de stèles, ont probablement été utilisés par la suite, au Ve siècle avant J.C, pour la construction d’un podium, exhibant le sanctuaire. Au sud du site, les traces de ce qui devait être un grand bâtiment, d’environ 70 m² viennent d’être décelées. On y retrouve même au sol, l’ancrage d’anciennes poutres. "Ce devait être un monument commémoratif, qui devait servir de lieu de culte", estime Philippe Gruat.

Petits accessoires et fragments de statues

Au fil de leurs multiples campagnes de fouilles, l’équipe d’archéologues a pu également retrouver des éléments plus surprenants. Avec "l’archéologie du XXIe siècle", comme aime à la définir Philippe Gruat, une équipe de scientifiques, a décelé des traces de vin, mais aussi de produits alimentaires : viandes, ou encore produits laitiers, comme si la communauté s’était livrée à des offrandes alimentaires. De même que des milliers de petits objets, accessoires et bijoux en bronze, ont déjà été retrouvés. Dernièrement, ce sont même des fragments de statues de char qui ont été découvertes. Une partie de la roue (photo en haut à droite), mais aussi une partie supérieure et le dessus de caisse. L’objectif à venir pour l’équipe "trouver d’autres fragments, et pourquoi pas, tenter de le reconstituer !"

Les archéologues ont encore 2 ans pour finir les fouilles et percer encore quelques mystères de ce sanctuaire, qui, des milliers d’années après, garde encore beaucoup de secrets.

Le site est exceptionnellement ouvert à la visite samedi 14 août, à 10 heures. Réservation au 05 65 97 61 07.
Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?