À la recherche de l’identité de l’Aveyron avec Yves Gantou

  • Yves Gantou dédicace son livre, ce dimanche, au marché des Pays de l’Aveyron, à Paris, rue de l’Aubrac.
    Yves Gantou dédicace son livre, ce dimanche, au marché des Pays de l’Aveyron, à Paris, rue de l’Aubrac.
Publié le

Natif de Millau mais fidèle à une commune de Saint-Jean-du-Bruel "familiale", Yves Gantou a effectué des recherches poussées afin de répondre aux questions qu’il se posait sur un département aux facettes multiples et complexes.

Yves Gantou est né à Millau, en 1945. Son père, Henri, parti de Saint-Jean-du-Bruel pour faire ses études à Marseille, a longtemps été maire de Roquevaire, dans les Bouches-du-Rhône. Après des études à Aix-en-Provence et une carrière à Paris, en Aquitaine et en Normandie, Yves Gantou est revenu, comme son père l’a fait toute sa vie, sur les traces de son enfance, dans sa maison de Saint-Jean, à l’image de ces nombreux membres de la diaspora aveyronnaise qui ont construit leur vie à Paris ou à Marseille mais gardent profondément ancré le souvenir de leurs origines.

Au cours de ces dernières années, il a pris le temps de sillonner le département et de se plonger dans les livres écrits sur l’Aveyron, pour apporter les réponses aux questions qu’il se posait depuis longtemps sur l’identité de cette ancienne province du Rouergue aux facettes multiples et complexes.

Terre paysanne, catholique et occitane

De nombreux livres ont été écrits depuis la fin du XVIIIe siècle sur l’Aveyron. Tous les auteurs ont décrit la variété des sols et des reliefs, les contrastes des paysages et des territoires. À l’heure de la quasi-disparition de la presse quotidienne régionale, l’Aveyronnais du Nord lit toujours Centre Presse, l’Aveyronnais du Sud Midi Libre et le Villefranchois La Dépêche du Midi. La création du département, en 1790, calqué sur l’ancien Rouergue, a constitué un élément fédérateur.

La Grande Guerre de 1914-1918 a rapproché les Aveyronnais dans la boue des tranchées et aux moments de la disparition de leurs proches. Les morts et les nombreux prisonniers de 1940-1945 ont renforcé les sentiments d’appartenance. La misère et l’exode rural à partir du dernier tiers du XIXe siècle ont développé un sentiment d’entre-aide et de solidarité. Ce sont les "exilés" de la terre familiale qui ont construit et exprimé dans les associations l’image d’une identité paysanne aveyronnaise. Ils ont été en quelque sorte les révélateurs et peut-être même les inventeurs de l’identité de l’Aveyron, en tout cas de son expression.

Dans le livre d’Yves Gantou, "A la recherche de l’identité de l’Aveyron", le lecteur part donc à la recherche des caractères sociaux et culturels forgés par la géologie et la géographie et façonnés par l’Histoire. Ce sont eux qui ont configuré l’identité de l’Aveyron, cette terre paysanne, catholique et occitane qui a été une terre très conservatrice et pourtant quelques fois rebelle. Elle a également été une terre pauvre et surpeuplée.

Drames et colères de l’histoire

La construction de cette identité doit beaucoup aux valeurs traditionnelles, aux modèles familiaux, sociaux, culturels et religieux du paysan aveyronnais qui est courageux, obstiné, âpre au travail. Ce sont bien ces valeurs paysannes, et le goût de l’indépendance qui ont guidé les émigrés et qui continuent d’être glorifiées encore aujourd’hui par ceux qui ont quitté le département et qui y reviennent, après avoir réussi leur vie dans les affaires ou dans l’administration.

Ni roman, ni livre de géologie ou de géographie, pas davantage livre d’histoire ou d’archéologie, cet ouvrage dresse le portrait complexe d’une région et de ses habitants depuis les origines de l’humanité jusqu’à la lutte pour le Larzac. Il fait découvrir l’extrême diversité des sols, la variété des reliefs, le contraste des paysages, les nombreux dolmens et les merveilleuses statues menhirs de la préhistoire, les poteries et les céramiques gallo-romaines de la Graufesenque, la splendeur des cités des Templiers, les abbayes, les églises romanes et gothiques, les villes, les villages et les châteaux qui ont fleuri tout au long du Moyen Âge.

De l’homme de Néandertal aux Templiers en passant par les Ruthènes et les Gallo-Romains, le livre plonge le lecteur dans les drames et les colères de l’histoire avec les invasions barbares, la Guerre de Cent Ans, les guerres de religion, la Révolution de 1789.

Les lecteurs vivront la folie meurtrière de La Grande Guerre et les souffrances de la défaite en 1940, l’occupation allemande et la tragédie de la collaboration. Il décrit enfin le tempérament aveyronnais et cet extraordinaire élan vers l’aventure et les ambitions de réussite dans le département, en France ou dans des pays lointains. Il aide à comprendre le caractère, la personnalité, les valeurs de cette culture villageoise et paysanne qui ont forgé des mentalités fortes.

"À la recherche de l’identité de l’Aveyron" aux éditions Toute latitude-Terres d’excellence.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?