La Ruthénoise Lola Albouy, matelot sur un catamaran en Guadeloupe et future capitaine

Elle a pas mal bourlingué, Lola. Avant de se poser, ou presque, en Guadeloupe. "Pendant 10 ans, j’ai été saisonnière dans la restauration. Je faisais six mois à Val-Thorens et le reste de l’année, je voyageais." L’Australie, la Colombie, le Maroc, l’Angleterre… "Je trouvais toujours des petits boulots sur place. Et j’en profitais pour pratiquer la langue du pays", raconte-t-elle.

Née à Rodez en 1991, Lola Albouy fréquente l’école Cardaillac puis les collèges Jean-Moulin et Saint-Jo avant de préparer un bac STG (gestion des entreprises et des commerces) au Cedec. Elle poursuit en hôtellerie-restauration au Greta de Rodez et complète sa formation par une mention complémentaire de réception, à l’Afpa de Montpellier.

"J’ai toujours fait de la voile"

Déjà curieuse de découvrir le monde, elle débute comme jeune fille au pair à Londres, fais des saisons et voyage, passe six mois en Suisse, travaille trois ans à la réception d’un hôtel à Val-Thorens puis débarque en Guadeloupe, une île qu’elle avait découverte à l’âge de 12 ans. "Au début, je ne comptais pas y rester. Mais ça m’a plu." Il faut dire que, là-bas, la jeune femme peut naviguer presque toute l’année. "J’ai toujours fait de la voile, explique la jeune Aveyronnaise qui a débuté à la barre d’un Optimist, sur le lac de Pareloup. Mon père, mon grand-père, mes oncles sont tous marins."

Et la voile, elle en a aussi fait son métier. Lola Albouy est en effet matelot – avant de devenir capitaine dès ses diplômes obtenus – à bord de l’Azimut, catamaran de 12 mètres basé au port de plaisance de Baie-Mahault. Avec le capitaine, ils emmènent pour la journée, dès 9 heures du matin, une vingtaine de touristes en mini-croisière dans le lagon du Grand Cul-de-Sac Marin, l’occasion de découvrir une épave sous-marine avant de plonger – avec masques et tubas – dans les eaux transparentes pour admirer la faune et la flore tropicales. Direction ensuite l’îlet Caret avant la réserve naturelle de l’îlet Fajou et retour par la barrière de corail et la baie de Sainte-Madeleine…

Avoir son bateau et devenir capitaine

"On s’arrête juste en septembre et octobre, durant la période cyclonique", précise la jeune trentenaire. L’occasion d’entretenir le bateau et de prendre quelques vacances. "J’en profite pour faire un peu de tourisme sur les petites îles alentour, avec mon compagnon Florian, qui est soudeur métallier sur les bateaux. Ça me fait des vacances pas chères", dit-elle. "Et j’essaie aussi de rentrer à la métropole – 8 heures d’avion – pour voir ma famille et mes amis."

Installée depuis maintenant trois ans et demi à côté de la marina de Pointe-à-Pitre, la Ruthénoise souhaite rester quelque temps en Guadeloupe où elle se plaît. "Je suis plutôt attirée par le soleil", avoue-t-elle. Elle a en effet le projet de décrocher son diplôme de capitaine d’acheter son bateau. "Maintenant, je suis marin", ajoute-t-elle. Elle n’en oublie par pour autant l’Aveyron dont elle se dit fière. "L’accent, je ne l’ai jamais perdu ! , sourit-elle. Mais pour l’instant, je suis bien ici."

Et quand elle veut retrouver un peu de ses origines, elle peut compter sur son père qui la ravitaille chaque année en produits aveyronnais. "J’ai toujours des tripous, de l’aligot ou de la charcuterie à la maison", se réjouit Lola Albouy.

azimutcroisiere.com