Les projets du jeune rappeur ruthénois Vyto ont été marqués par son nomadisme

"Je baignais là-dedans depuis longtemps. Mais, j’ai effectué mon premier enregistrement à l’âge de 11-12 ans. à partir de là, je me suis pris au jeu". Vyto (c’est son nom de scène, qu’il préfère à celui qui figure sur sa carte d’identité) a ainsi goûté, très jeune, à la musique avec Valentin, son frère aîné, chanteur par le passé et globe-trotter désormais dans l’univers de la vidéo, du numérique. Il a ensuite été adoubé par Daddy Ali, ancien compère de Booba. Il n’a pas oublié : "J’ai compris que j’avais une carte à jouer !".

Né à Rodez, en 1997, dans une famille dont les racines ont puisé leurs forces dans la terre du Ségala, Vyto a, tout d’abord, grandi à Baraqueville, avant de connaître la Guadeloupe, la Lozère, le quartier du Mirail à Toulouse, puis de se partager depuis quelques mois entre le chef-lieu aveyronnais, où il est éducateur, et la Ville rose.

"J’ai connu la montagne, une île, le milieu urbain..., souligne le jeune homme qui a plusieurs cordes à son art. Vagabondant à travers le monde depuis ma plus tendre enfance, mes différents projets sont marqués par ce nomadisme". S’il a été bercé par les rythmes antillais, s’il a travaillé avec une chanteuse de gospel pour une collaboration en 2019, "ma ligne directrice est le rap". Avec, comme inspiration, "mon quotidien".

Un nouveau single bientôt

Il se qualifie "d’artiste à l’émotion" ! Glissant, sur le sujet : "Mes thèmes de prédilection sont l’amour et la nostalgie". "L’authenticité et un côté solaire" sont les termes qui reviennent le plus souvent pour le définir. Lui et son travail aussi car s’il puise les mots dans "une société plutôt sombre", il met tout en œuvre "pour y mettre de la couleur".

Après un single, intitulé "Non", sorti en mars, "il était, à la fois, novateur et accrocheur, avec une forte influence de différents genres musicaux qui ont été habilement fusionnés pour créer quelque chose de vraiment spécial", Vyto va remettre le couvert avec un nouveau morceau accessible. Il pourra être écouté sur YouTube et sur les plateformes de streaming.

Tous ces projets ont vu le jour dans son propre studio. "Je l’ai aménagé chez moi car j’ai besoin de ma bulle", précise l’intéressé. C’est là qu’il travaille sur sa prochaine création, baptisée "Tristement heureux", un EP de dix titres dans lequel "je reviens aux fondamentaux". Même s’il n’aime pas se projeter, préférant "vivre au jour le jour", il ne cache pas qu’il aimerait "vivre pleinement de la musique, avec un album, des tournées".

Pris sous l'aile de ProDiGes à Rodez

Si Vyto chante avec son cœur, son âme, ses tripes, il n’aime pas parler de lui. En revanche, il est dithyrambique sur tous ceux qui ont eu confiance en lui et qui l’ont boosté en Aveyron. Comme, par exemple, l’artiste multi-facettes Cisco et ProDiGes.

Créée en 2001, cette association s’emploie à faciliter l’accès à la culture à tous les publics par le biais des arts. "Ses membres s’appuient sur le mélange des cultures afin d’encourager l’ouverture des esprits, se réjouit-il, avec un clin d’œil appuyé. Cela favorise ainsi les expériences artistiques de découvertes culturelles, d’apprentissage et d’échanges".

Il est également "très transparent" sur la question qui revient régulièrement dans la bouche de ses interlocuteurs : la comparaison avec Lombre, un autre régional de l’étape en matière de rap, qui vient de sortir son premier album. "On a fait un single ensemble il y a quelques années, rappelle Vyto. Mais, nous n’avons pas emprunté des trajectoires identiques". Il précise volontiers : "Ca va vite aujourd’hui. Il faut tout, tout de suite. J’ai pris le temps de ne pas brûler les étapes". Il n’en dira pas plus, il préfère chanter...