Le bilan à mi-mandat du maire de Rodez vu par les trois groupes de l'opposition

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  • Sarah Vidal, de première adjointe à opposante ; Serge Julien et sa liste ont récolté 18,18 % lors des dernières élections ; Marion Berardi, N.2 de la liste Rodez Citoyen lors des dernières municipales.
    Sarah Vidal, de première adjointe à opposante ; Serge Julien et sa liste ont récolté 18,18 % lors des dernières élections ; Marion Berardi, N.2 de la liste Rodez Citoyen lors des dernières municipales.
Publié le
Mathieu Roualdès

Les trois groupes d'opposition siégeant au conseil municipal de Rodez livrent leur vision sur le bilan à mi-mandat du maire de Rodez, Christian Teyssèdre

1. Rodez en commun : "Personne n’est illégitime dans ce conseil"

"Rodez en commun". C’est le nom pris par les anciens membres de la majorité, devenus frondeurs à l’époque du débat sur le rachat du haras.

Emmené par Sarah Vidal, le groupe est aujourd’hui constitué de Jean-Michel Cosson, Arnaud Combet et Mathilde Faux. Une nouvelle opposition qui a défrayé la chronique et régulièrement qualifiée d’illégitime par l’édile…

"Personne n’est illégitime dans ce conseil municipal, répond Sarah Vidal. Dire cela est d’une rare violence et la politique n’en sort absolument pas grandie". L’ancienne première adjointe ne regrette donc pas cette nouvelle vie d’opposante ? "Absolument pas ! J’ai très mal vécu les attaques personnelles car je pense qu’elles n’ont aucune place dans le débat, ni dans la société. Mais désormais, je suis armée. Travailler avec quelqu’un comme Christian Teyssèdre qui concentre tous les pouvoirs, autour d’un tout petit groupe, n’a plus de sens. L’ère de cette politique est révolue à mon sens et le maire devrait se poser la question de savoir pourquoi il y a autant de départs autour de lui…"

L’accès aux soins "doit devenir une priorité"

Un discours qui peut faire penser à des ambitions personnelles pour la socialiste, à l’aube de 2026 ? "C’est dans trois ans, c’est loin. Évitons de casser les pieds aux Ruthénois d’ici là. Aujourd’hui, avec notre groupe, on travaille. On est quotidiennement sur le terrain, on écoute les besoins de chacun et on fera tout pour la Ville. On ne se laissera pas faire par les attaques. On a notre mot à dire, comme on l’a fait sur la mauvaise utilisation des deniers publics pour Paul-Lignon. Oui, ce stade devait être rénové, mais le résultat n’est vraiment pas à la hauteur de l’investissement".

A lire aussi : Le bilan à mi-mandat de Christian Teyssèdre, maire de Rodez : "On a rendu de la fierté aux Ruthénois"

Dans leur nouveau rôle d’opposants, Sarah Vidal et ses camarades frondeurs ont-ils déjà mis au point un programme pour l’avenir ? "L’accès aux soins doit devenir une priorité. On tarde trop sur ce sujet, à l’image de la maison de santé du centre-ville. Il est pourtant primordial, plus que tout le reste. Les élus doivent avoir une véritable vision pour l’avenir de la ville et ne pas avancer au doigt mouillé. Regardez Marc Censi : il a transformé Rodez avec Bourran".

2. Rodez ensemble autrement : "La dette zéro, c'est absurde"

Ils ne sont désormais plus que trois dans l’hémicycle municipal à se revendiquer de la droite. Trois qui parfois ne sont pas véritablement sur la même ligne : Serge Julien et Anne-Sophie Monestier ont pour habitude de s’opposer à la majorité, Franck Cortese, lui, vote souvent dans le sens de Christian Teyssèdre. Sur cette différence, le leader Serge Julien, tête de liste lors des dernières municipales, ne s’épanche pas : "Chacun a sa liberté de vote…" Et à l’heure de faire un bilan de ce début de mandat, le conseiller départemental ne voit "pas de véritables changements par rapport aux précédentes années".

"Je remarque simplement que le noyau autour du maire est de plus en plus resserré. Je ne m’attendais d’ailleurs pas à voir la majorité éclater aussi rapidement", sourit-il en référence au départ de Sarah Vidal et de plusieurs colistiers en début de mandat. "Depuis, l’agressivité de cette majorité est de plus en plus forte. Elle n’accepte aucune critique, aucune expression de l’opposition. Cela donne l’impression d’une fin de règne, avec un tout petit groupe qui durcit son pouvoir et s’enferme de plus en plus, loin de la réalité", poursuit-il.

Parmi les griefs, "les effets d’annonce. Il y a de nombreux besoins en investissement mais il préfère s’entêter dans l’objectif d’arriver à la dette zéro. C’est absurde. Et c’est d’ailleurs pour cela que nous sommes la seule ville à le faire…" Que dire dans ce cas des investissements pour le stade Paul-Lignon ou encore le haras ? "Le premier, c’est un dérapage financier. Il a beau dire que toutes les oppositions mentent, mais j’étais présent lorsque les architectes ont proposé un projet à 9 millions d’euros. Quant au rachat du haras, c’est une bonne chose. Mais il n’y a aucun projet municipal. J’attends encore d’y voir des vignes, des enfants qui y font le sport scolaire ou bien des mariages comme cela fut annoncé !", tance l’élu.

Avant de terminer sur une note plus positive : "On fut les premiers lors de la campagne à relancer l’idée d’une halle marchande en centre-ville. Elle va être réalisée. Je me félicite donc que la majorité pioche dans notre programme. Pourvu que ça dure…"

3. Rodez citoyen : "C’est très difficile de travailler, il n’y a aucun débat"

À la simple question "quelles relations entretenez-vous avec la majorité ?", les élus de Rodez Citoyen répondent sans ambages : "Elles sont horribles ! On subit des attaques personnelles, de l’agressivité… C’est vraiment très difficile de travailler dans ces conditions. Sans compter que nous découvrons tous les projets dans la presse. Il n’y a aucun débat en conseil, c’est une chambre d’enregistrement. Et les commissions d’élus sont une vaste blague, elles ne servent à rien. Cela en devient même risible lorsque certains de la majorité, ne faisant pas partie du cercle rapproché du maire, découvrent eux également des choses !"

Le constat est posé pour les quatre novices en politique : Marion Berardi, Éléonore Échène, Iléana Bertau et Alexis Cesar. Qui se refusent toujours à s’assimiler à une sorte de Nupes locale, mélange d’écologistes, insoumis et socialistes… " Sur les quatre que nous sommes, un seul est affilié à un parti (Alexis Cesar, LFI, NDLR). Pour le reste, nous sommes des citoyens ", répondent-ils, tout en balayant aussi rapidement le départ de leur tête de liste, Matthieu Lebrun, en début de mandat. "Il n’y a pas d’homme providentiel chez nous".

"Du greenwashing"

Quant au bilan de cette première partie de mandat, le groupe a décidé d’en éditer un tract récemment. "Plusieurs victoires" y sont mises en avant comme l’abandon du projet de parc des expositions à Malan, la mise en accessibilité de l’école Cardaillac… Rodez Citoyen y affirme également sa politique pour le futur. Avec deux axes forts : infléchir la politique municipale d’abord et faire remonter "les doléances du terrain", synonyme de démocratie participative pour le groupe.

Avec l’écologie comme axe fort ? "Oui, notamment. Car apposer une bande de peinture comme piste cyclable sur l’avenue Victor-Hugo ou planter des centaines d’arbres sans réflexion, ce n’est rien de plus que du greenwashing. Il y a un vrai travail à faire de ce côté-là, comme la rénovation des bâtiments municipaux par exemple."

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