VIDEO. Océane Fabre, caporal en Ardèche : "Déjà à 10 ans, je voulais être sapeur-pompier"

Océane Fabre n’est pas une inconnue, en Aveyron. Elle a fait parler d’elle en juin dernier à l’occasion de son "petit tour en Aveyron", au profit de Lucio, association créée à Millau et qui se mobilise contre les cancers pédiatriques. "Petit", un euphémisme, puisqu’il s’agit d’un périple de 800 km à pied avec un dénivelé positif de près de 20 000 mètres, pendant trente jours, en toute autonomie.

Une initiative généreuse et une aventure physique pour la jeune sportive, originaire de Soulages-Bonneval, près de Laguiole, et qui est aujourd’hui pompier professionnel, actuellement basée en Ardèche.

Une passion d’enfance

Comme un rêve d’enfance qui se concrétise pour l’Aveyronnaise, née en 1998 à Rodez. "Déjà, quand j’avais une dizaine d’années, je voulais faire ce métier, explique-t-elle. Les pompiers sont passés au collège pour nous sensibiliser. Avec une copine, on a écrit une lettre de motivation. Et dès douze ans, j’ai intégré les jeunes sapeurs-pompiers à Espalion."

Ainsi, pendant que les copains vont au foot ou à la danse, au cheval ou au rugby, l’ado passe tous ses samedis à la caserne. "On a passé des tests sportifs et un entretien. C’était très rigoureux, avec des interros écrites, un peu comme à l’école mais le week-end. Et c’est aussi très contraignant pour les parents, souligne-t-elle. La difficulté, c’est de suivre la formation pendant les quatre années. Quand tu as seize ans, c’est pas très fun de passer le samedi à la caserne… D’ailleurs, on était douze au début mais seulement six après quatre ans. Et trois seulement ont poursuivi chez les pompiers."

Mais Océane Fabre s’accroche et obtient son diplôme de jeune sapeur-pompier. Et devient volontaire, dès 2014, au sein de la caserne de Laguiole.

En parallèle de sa formation de pompier, elle suit sa scolarité au collège de Laguiole puis à Saint-Amans-des-Côts et passe, au lycée François-d’Estaing de Rodez, son bac S, option activités de pleine nature. Car avant d’embrasser la carrière de pompier, la jeune femme a travaillé un temps comme éducatrice sportive sur le territoire de la Viadène.

Pompier volontaire à seize ans

"À la caserne, quand j’ai commencé, à seize ans, j’étais un peu le bébé, se souvient-elle. J’intervenais comme les pros mais l’équipe était prudente avec moi. Et comme je n’avais pas le permis, quand ça bipait, la nuit, il fallait que je réveille mes parents pour qu’ils m’emmènent à la caserne."

L’adolescente affiche même une certaine fierté, au lycée, d’être pompier volontaire. Et encourage même ses camarades à la rejoindre. "Il faut faire connaître le métier aux jeunes, insiste-t-elle. On a vraiment besoin de volontaires, surtout dans nos campagnes !"

Mais avant de devenir professionnelle, la Nord-Aveyronnaise s’inscrit en DUT "hygiène, sécurité et environnement", dans le Gers, à Auch. Ou elle intègre la caserne locale. "Je me suis régalée à Auch. On était en coloc et on avait une super promo. Je me suis même mise au rugby."

Mais l’idée de devenir pro ne l’a pas quittée. Elle tente donc le concours national, en 2018. Trois épreuves : écrit, sport et oral. "J’ai été jusqu’à l’oral mais je n’ai pas été prise. À vingt ans, ça a été compliqué pour moi d’échouer." Alors, sans doute pour me protéger, je me suis dit que ça n’était pas le métier que je voulais faire. Et je me suis réorientée vers une licence de Staps, à Rodez, où je suis directement rentrée en deuxième année."

Affectée en Ardèche

Tout juste diplômée, Océane Fabre retrouve sa passion de jeunesse au sein de la caserne de Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie, où elle travaille de décembre 2020 à avril 2021. Avant de retrouver son Nord-Aveyron où elle est embauchée en tant qu’animatrice territoriale à Saint-Amans-des-Côts. Là, elle propose des activités sportives et participe à la création du Viadène Raid Aventure. Et retrouve la caserne de Laguiole.

Et surtout, en novembre, repasse ce fameux concours qui l’avait fait douter de sa vocation. "Je l’ai eu !, dit la jeune femme dans un grand sourire. Ensuite, j’ai cherché un poste. J’ai postulé dans plusieurs départements et, au bout de quelques mois, j’ai été prise en Ardèche, où je suis en formation pour deux mois, à Cruas. Après, je connaîtrai mon affectation dans l’une des huit casernes de ce département."

Avec le secret espoir de rejoindre son département même si, dit jeune caporal, "c’est intéressant, pour débuter sa carrière, d’être confrontée à des risques qu’on n’a pas ou peu en Aveyron, comme les gros feux de forêts, les sites sensibles ou les gros axes de circulation."