Avec "Isidore et Simone", Simon Louvet retrace l'histoire du couvent de Massip à Capdenac pendant l'occupation nazie

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  • L'auteur était récemment de passage à la Maison du livre de Rodez, pour une séance de dédicaces.
    L'auteur était récemment de passage à la Maison du livre de Rodez, pour une séance de dédicaces. Centre Presse - A. R.
Publié le , mis à jour

Dans ce roman graphique, l'auteur raconte la vie de son arrière-grand-père et son arrière-grand-mère, Isidore et Simone, juifs en résistance pendant la Seconde Guerre mondiale.

Être l'héritier d'un lourd passé. C'est ce que porte Simon Louvet. Le natif de Rouen, aujourd'hui installé à Paris, est descendant direct de résistants juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. C'est durant son enfance que Monique, sa grand-mère, lui raconte son histoire, le destin de sa famille.

Son arrière-grand-père, Isidore Adato, et son épouse Simone, tous deux juifs, vivent tranquillement à Metz lorsqu'ils sont plongés dans l'effroi de la guerre. Leurs parents décèdent des sévices de la déportation, et c'est ainsi qu'ils rejoignent la zone libre. Ils transitent alors par Capdenac-Gare, et décident de laisser leurs deux très jeunes filles, Monique et sa sœur, aux mains du couvent de Massip.

De leur côté, Isidore et Simone rejoignent le Tarn, où ils intégreront le maquis de Vabre, habilement caché dans la rudesse des monts de Lacaune. Une histoire poignante que transmet aujourd'hui Simon Louvet.

Un ouvrage poignant

Le journaliste, redevenu étudiant en M2 d'histoire à la Sorbonne, publie alors un ouvrage sur cette histoire. Le titre est sans équivoque, Isidore et Simone, juifs en résistance. Une révélation lui étant survenue lors d'un reportage réalisé à Auschwitz. "Ça m'a énormément marqué, et dans ma tête, ça a fait tilt à ce moment-là, déclare-t-il. Je me suis dit, un jour je travaillerai pour le devoir de mémoire."

C'est désormais chose faite. Son roman graphique comme il est qualifié - dont les illustrations sont signées Remedium -, ayant reçu le soutien de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.

Alors régulièrement, le Normand intervient en Aveyron, pour raconter l'histoire de sa grand-mère et sa grante-tante, cachées dans ce petit couvent par ces religieuses, ayant caché 86 juifs, dont 75 enfants. Ces derniers jours, il était d'ailleurs à Capdenac, puis sur le Ruthénois, où il sera intervenu auprès de nombreux collégiens. 

"J'ai appris des choses à ma grand-mère !"

"C'est très passionnant, les élèves sont très réceptifs et concernés. Ils ont énormément de questions à poser, ce qui prouve l'importance du devoir de mémoire", relate Simon Louvet.

Pour élaborer cet ouvrage, l'auteur a en tout cas mené un véritable travail d'enquête pendant plusieurs années, afin de recouper les différents témoignages sur cette partie sombre de l'histoire. "Il faut rendre hommage aux travaux des bénévoles, historiens et professeurs, sans qui cela ne serait pas possible", tient-il à ajouter, avant de sourire : "Au final, j'ai même appris pas mal de choses à ma grand-mère !"

Alors, nombreux sont ceux qui jetteront leur dévolu sur cette œuvre, des plus jeunes aux plus âgés. Car le format de ce livre, à mi-chemin entre le roman et la bande dessinée, permet d'ouvrir le champ des possibles. Et d'alléger ce sujet qui peut être lourd. De quoi allier plaisir et histoire avec un grand H.

Publié aux éditions Ouest-France. En vente pour 22 €.
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