Rugby : "Ils oublient la définition du sport collectif", les mots forts du président de Rodez après la déconvenue face à Caussade

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  • Le président de Rodez rugby depuis sa création sur les cendres du SRA en 2019, Stéphane Floirac. Le président de Rodez rugby depuis sa création sur les cendres du SRA en 2019, Stéphane Floirac.
    Le président de Rodez rugby depuis sa création sur les cendres du SRA en 2019, Stéphane Floirac. Archives Centre Presse Aveyron - Jean-Louis Bories
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Dimanche, le Rodez rugby s’est plongé dans une crise sportive après sa 4e défaite en 8 matches de Fédérale 3, qui plus est à domicile. Le président Stéphane Floirac ne mâchant pas ses mots, à chaud dans la soirée.

On a le sentiment que c’était un dimanche pas comme les autres pour l’équipe et le club. Comment analysez-vous cette désillusion face à Caussade (28-29) ?

Je vais être un peu ironique, mais je suis rassuré. Car ce n’est pas un problème de pression qu’ont les joueurs, mais un problème d’intelligence collective. On n’applique pas les consignes, des joueurs veulent sauver la patrie tout seuls. Je pense qu’ils oublient la définition du sport collectif. Et après sur l’intelligence de jeu, on n’en a pas fait preuve de beaucoup sur un paquet d’actions. Je vais débriefer demain (hier) avec Patrick (Furet, le manager). Mais il va falloir que les joueurs progressent sur l’application des consignes et l’intelligence de jeu.

Comment expliquez-vous le fait qu’ils ne les respectent pas ces consignes ?

Je ne sais pas. Car à l’entraînement, ça fonctionne. On n’a pas de joueur clé blessé. Donc, il faut qu’entre eux, ils soient grands et qu’ils arrivent à respecter les consignes et à écouter les coaches. Je ne vais pas faire offense à Caussade, mais ça fait deux matches qu’on perd à la maison, et qu’on a perdus nous-même. Encore une fois Caussade a été opportuniste, mais, sincèrement, on ne perd pas contre une grosse équipe. On a bouffé le match tout seul. C’est ça qui me fait le plus râler.

Du coup, avez-vous le sentiment que les joueurs ont lâché les coaches ce dimanche ?

Non. Car je les vois faire, je vois leurs échanges et ça va. Puis, on n’est pas sur des joueurs pros. Mais j’ai l’impression qu’on confond vitesse et précipitation. Par exemple, on a un joueur qui va relancer face aux poteaux, au pied. Là, ce n’est pas lâcher les coaches (rires jaunes). Tu te dis, là, ce n’est pas possible garçon… C’est pour cela que je vais échanger avec eux cette semaine. Car ce soir, à chaud, ça ne sert à rien, ils sont agacés par la défaite. Heureusement d’ailleurs.

Pour revenir sur les entraîneurs, et sur leur nouveau fonctionnement vu ce dimanche, avec Dominique Alaux (nommé cet été coach en chef), au téléphone depuis le banc de touche avec Jérôme Broseta (passé de N°1 à responsable de pôle de compétence) posté, lui, en tribunes après avoir terminé le coaching de l’équipe B ; pourquoi cette nouveauté ?

Ce n’est pas nouveau, ça a été annoncé à la réunion de début de saison avec les joueurs, mais en interne seulement. C’est une volonté qu’ont eu le groupe et le staff de faire tourner les coaches, au regard de l’expérience de la saison passée. Pour pouvoir notamment faciliter l’ascenseur entre la Une et la B. Jérôme a ainsi pris la B lors des deux derniers matches. Parenthèse d’ailleurs : c’est peut-être cela qu’il faudra faire aussi : car des joueurs sont peut-être trop installés dans leur fauteuil en Une, et il va falloir qu’ils redescendent un peu pour reprendre du peps. J’ai demandé aux coaches d’insister sur l’état d’esprit du groupe. Pour l’instant, on va dire que ce n’est pas brillant. Mais on a voulu que le staff soit un staff du groupe senior dans son ensemble, avec du travail par atelier et par entraîneur. Ce que je leur ai dit à ce sujet : "Ok, calez-vous entre vous, avec vos joueurs et que ça fonctionne".

Ça pourrait changer au regard de ce qu’il s’est passé ce dimanche ?

Je vais voir… Je ne réagis pas à chaud, jamais. Même si je suis agacé car je ne supporte pas de perdre. Je vais voir avec eux. Peut-être les entraîneurs auront des propositions d’organisation à faire, ou pas, par rapport au constat, par rapport aux joueurs. On arrive à faire avancer les choses par la discussion. Maintenant, il faut aussi passer aux actes.

Par rapport aux objectifs que vous aviez annoncés dès la fin de saison dernière, et rappelés cet été, à savoir la montée en Fédérale 2 ; estimez-vous qu’il y a urgence aujourd’hui ?

De mémoire, l’année où les Decazevillois montent, ils sont 5es, 6es, 7es (pénalisés aussi par un retrait administratif de points, NDLR), et sauvent la qualif’lors du dernier match de la saison régulière, avant d’accéder à la Fédérale 2. Alors, certes, on ne se facilite pas la tâche ; mais le champion de la phase aller n’est pas forcément celui qui va monter. Au sein du comité directeur, on est calme là-dessus, on ne réagit pas d’un match à l’autre. Mais on échange beaucoup. La saison est longue, attention. Mais, oui, aujourd’hui, ce n’est pas une période agréable, ça me fait chier ! Mais d’un match à l’autre, taper du poing et mettre tout par terre, ce n’est pas ma philosophie […] Alors, on se met en alerte, c’est vrai. Mais on ne va pas non plus déclencher le plan Orsec en disant : "Le staff ça ne va pas, les joueurs ça ne va pas, etc". En revanche, c’est évident, il faudra corriger les choses. Je verrai les coaches et les joueurs cette semaine.

Il y avait également dimanche chez les joueurs un match dans le match. Gagner certes, mais renouer aussi avec leur public. N’ont-ils pas trop de pression sur les épaules ces jeunes joueurs ?

Je voudrais qu’ils me disent, savoir ce qu’ils ont comme pression ? Avant de vouloir courir après deux objectifs, peut-être qu’il faut d’abord faire le match, et après, le public suivra. Ils se compliquent la tâche tout seuls. C’est une génération qui veut tout gérer d’un bloc. Mais il faut faire des choses simples. Ce sera le mot d’ordre que je donnerai, avec des objectifs à court terme pour remettre la machine dans le bon sens.

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Les commentaires (1)
Gilou12740 Il y a 4 mois Le 04/12/2023 à 20:38

Et Furet à quoi il sert et combien il prend ?