La Nord-Aveyronnaise Isabelle Majorel, la tête à Aéroports de Paris et les pieds sur terre à Lacalm

Hôtesse de l’air ? Pilote de ligne ? Rien de tout cela... Isabelle Majorel fréquente, tous les jours, ou presque, l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Et, pourtant, elle ne prend pas l’avion ! Elle va tout simplement au bureau, celui de responsable "droit des sociétés" pour le groupe Aéroports de Paris, devenu, en 2005, société anonyme à conseil d’administration (dix-huit membres), côtée en Bourse et entreprise du secteur public.

Cette juriste spécialisée détaille ses missions : "J’ai la charge, notamment, du gouvernement d’entreprise (organisation et fonctionnement des organes sociaux, mise en place et respect des règles de gouvernance), de la coordination (préparation et validation des documents juridiques légaux communiqués à l’extérieur de l’entreprise), de la mise en place des règles du droit boursier et du marché financier)".

Après le boulevard Raspail, au cœur de Paris, ADP a déménagé son siège, en 2017, à Roissy. La Nord-Aveyronnaise se réjouit de son quotidien : "Je suis au contact du PDG, très impliquée dans l’organisation de l’assemblée générale des actionnaires,... C’est un milieu atypique, où il est important d’être vigilant, d’avoir un œil sur tout. La palette est très enrichissante".

Si elle est née, en 1964, dans le 17e arrondissement à Paris, Isabelle Majorel n’oublie pas que ses racines ont puisé leurs forces sur l’Aubrac, notamment celles de ses grands-parents paternels : son grand-père Eugène Clergue, propriétaire d’hôtels et de boutiques dans le quartier parisien du Marais, était originaire de La Terrisse, tandis que sa grand-mère, institutrice, était native de Lacalm.

Si son père Gérard était médecin et chirurgien ophtalmologiste, la jeune femme a plutôt marché sur les pas de son oncle Jean-Pierre, haut fonctionnaire à la Ville de Paris. Lequel a même failli être préfet de l’Aveyron !

"Un déchirement quand je repars !"

Bac scientifique en poche, Isabelle Majorel a fait des études de droit, pour devenir commissaire-priseur. Prenant goût à cette discipline (droit privé des affaires), elle a, finalement, poursuivi après les trois premières années envisagées pour un 3e cycle et un DESS (diplôme d’études supérieures spécialisées). "J’ai aimé ça", explique l’intéressée.  Après cinq ans dans une banque, au sein des services rédaction d’actes et contentieux, et autant à la direction juridique d’un grand groupe, elle a donc rejoint Aéroports de Paris.

Si elle est fidèle à la capitale sur son CV professionnel, elle n’a jamais coupé les ponts avec l’Aveyron. C’est ainsi là qu’elle a passé tous les mois d’août et les fêtes de Noël, enfant et adolescente, c’est à l’église d’Espalion (patrie de son mari François) qu’a été célébré son mariage, c’est là qu’elle a accouché de Charlotte, sa fille aînée, en... août 1992 (Aude, la cadette, Pastourelle... de l’Aveyron en 2020, a vu le jour à Paris), c’est là qu’elle a hérité, en 2018, de la maison familiale à Lacalm, se posant là l’été, à Toussaint et à Noël.

"J’ai un lien fort, confirme Isabelle Majorel. C’est ma source d’inspiration et aussi ma bouffée d’oxygène. Je n’arrive plus à respirer à Paris. Je ressens, en effet, un besoin physique de me ressourcer. C’est un véritablement déchirement quand je repars".