La ligne aérienne Rodez-Paris est sauvée… du moins jusqu’à fin août

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  • Les représentants du syndicat mixte : Christian Teyssèdre (Rodez Agglomération), Arnaud Viala (Département), Marie Lacaze (Région) et Dominique Costes (CCI).
    Les représentants du syndicat mixte : Christian Teyssèdre (Rodez Agglomération), Arnaud Viala (Département), Marie Lacaze (Région) et Dominique Costes (CCI).
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Comme attendu, le syndicat mixte de l’aéroport (Département, Région, Rodez Agglomération et CCI) a annoncé ce jeudi 11 janvier que la compagnie Amelia assurerait les vols jusqu’à fin août vers Paris. Les billets sont en vente depuis ce matin.

"Je n’ai qu’un mot : ouf !" Dominique Costes, président de la CCI Aveyron et donc au plus près du monde économique, ne cache pas sa satisfaction. Comme nous l'anticipions, une solution d’urgence pour la ligne Rodez-Paris vient d’être trouvée. La compagnie Amelia, qui devait quitter l’Aveyron le 19 janvier, assurera finalement ses vols jusqu’à la fin août. Les quatre parties du syndicat mixte de l’aéroport, gestionnaire de la liaison, l’ont annoncé hier lors d’un point presse. Et c’est son président Arnaud Viala, pour le Département, actionnaire à 70 % du consortium, qui s’en est félicité le premier : "Il n’y aura pas de discontinuité dans cette ligne essentielle. Et on ne peut que s’en féliciter". Christian Teyssèdre, président de Rodez Agglomération, et Marie Lacaze, représentante aveyronnaise pour la Région Occitanie, ont eux également salué cet accord avec Amelia, présent sur le tarmac aveyronnais depuis 2020.

Un accord sous quelles conditions ?

Une question se pose tout de même : sous quelles conditions Amelia, qui n’était pas candidate au dernier appel d’offres infructueux pour la période 2024-2028, a-t-elle accepté de prolonger son bail, avec les mêmes rotations et mêmes tarifications durant les sept prochains mois ? Arnaud Viala n’a, hier, pas souhaité livrer les détails de cette dépense publique. "C’est un engagement coûteux", a néanmoins fait savoir Christian Teyssèdre, maire de Rodez. De son côté, la compagnie française s’est félicitée "de cette confiance accordée". Sans entrer, non plus, dans les détails de cet accord d’urgence.

La fin des turbulences ?

Si celui-ci est une bonne nouvelle pour le territoire, il ne signifie pas en revanche la fin des turbulences pour la ligne Rodez-Paris. Car le syndicat mixte a lancé un nouvel appel d’offres pour assurer la liaison lors des quatre prochaines années. Ce dernier prendra fin en août. Et l’on ne sait toujours pas qui candidatera. Chalair Aviation, seule compagnie intéressée jusqu’alors, a été retoquée, son offre n’étant pas en phase avec les attentes des décideurs locaux.

Que ce soit d’un point de vue financier – plus de 25 millions d’euros demandés pour les quatre ans, contre 9,6 millions pour Amelia les quatre dernières années, selon nos informations –, et "pas simplement", a fait savoir Arnaud Viala hier. Et si Amelia a accepté la solution d’urgence, rien ne dit qu’elle se positionnera sur le nouvel appel d’offres. Hier, son directeur, Jean-Jacques Labadie, n’a pas souhaité répondre à cette question.

D’autres candidatures pourraient-elles émerger d’ici là ? Rien n’est moins sûr. Car comme l’ont rappelé les élus hier, les grandes compagnies "ne sont plus intéressées par ces lignes intérieures".

Une répartition financière à revoir ?

Actuellement, le financement de la ligne Rodez-Paris, dite d’aménagement de territoire, est assuré à 55 % par l’État. Le syndicat mixte de l’aéroport se partage le reste : 70 % pour le Département, 15 % pour la Région, 10 % pour Rodez Agglomération et 5 % pour la CCI. Le dernier contrat avec Amelia s’établissait à 9,6 millions d’euros, sans compter les nombreuses compensations à la suite de la crise sanitaire. Jusqu’où pourront ainsi aller les collectivités, dans une position plus qu’inconfortable, avec le prochain délégataire ? "On doit se réunir autour d’une table et tout revoir", a annoncé Arnaud Viala, hier, pour qui "le Département prend aujourd’hui une part plus qu’importante du gâteau". Avec Christian Teyssèdre, président de Rodez Agglomération, ils ne cachent pas leur envie de voir la Région s’engager davantage dans la clé de répartition, comme cela est le cas dans d’autres aéroports… D’autant plus que la CCI, pour des raisons légales, ne pourra plus assurer sa participation à hauteur de 5 % lors de la prochaine délégation. Affaire à suivre donc.

Quid du centre de maintenance ?

En février 2021, Amelia et son PDG Aveyronnais, Alain Regourd, annonçaient sur le site de l’aéroport son envie d’y installer une base de maintenance pour sa flotte. Un projet pour le moins bienvenu à l’heure d’une crise industrielle traversée par le département, de Bosch à Sam. Car à la clé, l’homme d’affaires promettait une trentaine d’emplois… Pour ce faire, le syndicat mixte avait annoncé qu’il rénoverait deux hangars, d’une superficie de 6 000 m2, pour cette future installation. Alors, si Amelia venait à ne pas rester sur le tarmac aveyronnais, le centre de maintenance verra-t-il le jour ? Oui, selon nos informations. Hier, Arnaud Viala a confirmé que les travaux allaient prochainement débuter. Coût total : entre trois et quatre millions.

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Les commentaires (1)
RienCompris Il y a 3 mois Le 12/01/2024 à 08:46

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