Colère des agriculteurs : "On a fixé l’ultimatum !", à Lactalis en Aveyron, le bras de fer continue

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  • Après une journée devant le site de Lactalis à Onet-le-Château, où ils ont déversé du fumier devant les entrées, plusieurs producteurs laitiers n’ont pas obtenu ce qu’ils souhaitaient : une hausse de la rémunération, de 405€  la tonne aujourd’hui à 429€. C’est Davy Hetch, directeur du site, ici les bras croisés, qui leur a annoncé en personne.
    Après une journée devant le site de Lactalis à Onet-le-Château, où ils ont déversé du fumier devant les entrées, plusieurs producteurs laitiers n’ont pas obtenu ce qu’ils souhaitaient : une hausse de la rémunération, de 405€ la tonne aujourd’hui à 429€. C’est Davy Hetch, directeur du site, ici les bras croisés, qui leur a annoncé en personne. Centre Presse Aveyron - José A. Torres
  • "Ils connaissent la ligne rouge à ne pas franchir".
    "Ils connaissent la ligne rouge à ne pas franchir". Centre Presse Aveyron - José A. Torres
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Vendredi 2 février, tout au long de la journée, une quarantaine de producteurs laitiers ont fait le siège de Lactalis à Onet-le-Château, en espérant obtenir une meilleure rémunération. Il n’en a rien été.

On pensait les ferments de la colère agricole enterrés, à la suite des annonces de Gabriel Attal… En Aveyron, comme presque partout ailleurs, les principaux syndicats FDSEA et JA avaient appelé à la levée des blocages, jeudi dans la soirée. Tout en indiquant qu’il restait "une ombre au tableau : Lactalis".

Plusieurs tracteurs ont de nouveau quitté les champs

Vendredi, plusieurs tracteurs ont donc de nouveau quitté les champs pour le bitume, direction la zone de Cantaranne à Onet-le-Château. Et les locaux du leader mondial du lait, connu pour ses marques Lactel, Bridel, Président et localement pour le Vieux-Rodez, le Bleu des Causses ou encore le Rondelé… Voilà plusieurs semaines que l’industriel est accusé de ne pas rétribuer les producteurs au juste prix. En janvier, il a fixé la tonne à 405 € pour ses 300 adhérents aveyronnais. Ils en réclament au moins 429 €.

Du fumier déversé : une première depuis 2009

"Vous connaissez des gens qui travaillent pour ne rien gagner, voire à perte ? Il n’y a que nous !", s’agaçaient plusieurs d’entre eux, arrivés dans la matinée devant le site castonétois. Tracteurs garés devant l’entrée principale, les bennes remplies de fumier. Il n’y est pas resté longtemps… Puisqu’après un premier entretien avec la direction locale à midi, les laitiers ont décidé de le déverser tout autour de l’usine. Une première depuis la crise du lait de 2009. Et un signe de plus d’une colère, loin d’être éteinte dans cette filière. "On leur laisse jusqu’à 16 heures et si rien ne bouge, on videra de nouveau les bennes", annonçait, micro en mains, Claude Falip, responsable FDSEA de la filière bovins-lait.

Le directeur du site renvoie aux négociations nationales

Avec ses camarades, il a attendu un petit quart d’heure supplémentaire et la sortie, au-devant du groupe, de Dany Hetch, directeur du site. Sa prise de parole n’a duré que quelques secondes. Sa réponse à la colère fut lapidaire : "C’est le national qui a la main sur les négociations, on n’a pas d’autres éléments à date". Le responsable du groupe mondial n’a, ensuite, pas souhaité s’exprimer devant les médias.

"Ils s'amusent de nous !"

Du côté des laitiers, venus principalement des alentours de Rodez, l’annonce fut difficile à digérer. "Ils s’amusent de nous ! On a encore passé une journée ici pour rien et ils savent très bien qu’on est obligé de repartir pour la traite… ", s’est d’emblée énervé l’un d’eux, avant que les responsables syndicaux ne tentent d’apaiser le groupe. "On sait que les négociations sont toujours longues, qu’un accord est toujours difficile à obtenir. Mais on ne lâchera rien. Laissons passer le week-end et on verra pour la suite. Mais il faut que ça bouge. Ils connaissent la ligne rouge à ne pas franchir : notre prix est clair, c’est 429 € la tonne. On a fixé l’ultimatum !", a ajouté Claude Falip, alors que l’idée d’un blocage du site a été émise. Tout le monde a finalement quitté la zone.

Direction les salles de traite. Avant de revenir, la semaine prochaine ? "Sans un mouvement national, on aura du mal à faire bouger les choses… Puis, on n’est pas assez nombreux ici ! Il faut qu’on s’organise, on n’aurait peut-être pas dû lever tous les blocages avant que Lactalis ne lâche…", confiait un producteur, comme désabusé par cette nouvelle mobilisation, en repartant au volant de son tracteur. Et en laissant derrière lui du fumier mais également une large banderole accrochée sur les grilles du site castonétois. On pouvait y lire : "Besnier (PDG de Lactalis et cinquième fortune française, NDLR), respecte tes producteurs et la loi Egalim".

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