"Je veux être au cœur des problématiques quotidiennes des éleveurs" : originaire d'Huparlac, Julie Peyrat se nourrit de l’atout nutrition

Abonnés
  • Originaire d’Huparlac, Julie Peyrat a créé son entreprise, Atout nutrition, à Montauriol, dans le Tarn, là où elle vit avec Rémy Lacroix, son compagnon, et leur petite Lucie, au milieu de 300 brebis laitières.
    Originaire d’Huparlac, Julie Peyrat a créé son entreprise, Atout nutrition, à Montauriol, dans le Tarn, là où elle vit avec Rémy Lacroix, son compagnon, et leur petite Lucie, au milieu de 300 brebis laitières. L'Aveyronnais - Rui Dos Santos
Publié le
A Montauriol, Rui Dos Santos

Ingénieur agronome âgée de 36 ans, ayant grandi dans le Nord-Aveyron et installée à Montauriol dans le Tarn, cette jeune maman, experte en alimentation animale, a ainsi quitté son travail à la RAGT afin de créer sa propre entreprise, pour accompagner les sociétés du secteur agricole, avec conseil en élevage, formation, recherche et développement.

"Tu es mon millésime, ma plus belle année...". Julie Peyrat pourrait fredonner ce grand succès de Pascal Obispo et cocher sur son calendrier la cuvée 2023. Un exercice bien rempli ! Dans l’ordre d’apparition à l’écran : fin de son CDI à la RAGT à Rodez en mars, changement de production de son compagnon Rémy Lacroix dans sa ferme tarnaise (passant de bovins viande à brebis laitières) au printemps, mise sur orbite de son entreprise en avril, naissance de la petite Lucie le 2 septembre. Elle n’est pas près d’oublier ce millésime... Peut-être sa plus belle année !

Née à Rodez

Née à Rodez (comme sa fille), le 7 septembre 1987, Julie Peyrat a grandi dans la ferme familiale, à deux kilomètres d’Huparlac, entre la Viadène et le plateau de l’Aubrac. Du côté de son père, son grand-père était buronnier à Curières et sa grand-mère native de Soulages-Bonneval. Mamie toujours en vie, âgée de 89 ans, qui a été "très importante" pour elle, "très inspirante". La ferme, en bovins viande, est aujourd’hui entre les mains de son père et de son oncle, associés en Gaec, et son frère aîné est prêt à reprendre. Elle n’a pas oublié : "L’été, pas question de partir en vacances. Il fallait aider, par exemple, à faire les foins".

Le lien avec la terre et les animaux, comme une seconde peau

Ce lien avec la terre et également avec les animaux a toujours été comme une seconde peau ! Après avoir décroché un baccalauréat scientifique au lycée La Roque à Onet-le-Château et opté ensuite pour un DUT génie biologique à Aurillac, elle est revenue dans l’établissement castonétois pour une classe prépa qui lui a permis de pousser la porte de l’école d’ingénieur agronome de Clermont. "Le côté alimentaire me plaisait", se souvient-elle.

Elle a ensuite traversé l’Atlantique pour six mois au Canada, dans la région de l’Alberta, une terre d’élevage. À son retour, dans le cadre d’un stage à l’Institut national de recherche agronomique (Inra) de Clermont, elle a eu l’opportunité de faire un doctorat. "Une sacrée expérience de trois ans, assure l’intéressée. Tu mènes tes propres expérimentations, autant dans les champs qu’en laboratoire". Avec des publications qui lui ont permis de courir le monde : Brésil, Etats-Unis (Californie), Pologne et d’autres pays de l’Est.

"Ma volonté d'entreprendre est un héritage familial"

Elle a alors enchaîné avec trois années de post-doctorat à Angers et un premier CDI à Châteauroux comme responsable de la station expérimentale en bovins viande. Après dix-huit mois, elle n’a pas résisté à l’appel de l’Aveyron ! Elle a rejoint la RAGT à Rodez, avec la création d’un poste d’ingénieur en conseil, innovation et développement. "Après cinq ans de fidélité, j’ai eu envie de voler de mes propres ailes", explique-t-elle.

Julie Peyrat a ainsi donné naissance, chez elle, à Montauriol, à deux pas de Tanus (Tarn), au milieu des 300 brebis laitières que Rémy Lacroix, son compagnon, bichonne pour fournir Papillon, à Atout nutrition, une entreprise spécialisée en conseil en élevage, formation, recherche et développement.

"Cette volonté d’entreprendre est un héritage familial, insiste la trentenaire. Elle a pris une force supplémentaire grâce à la Jeune chambre économique". Une JCE à laquelle elle est fidèle depuis sept ans, deux à Châteauroux et cinq à Rodez, avec la présidence en 2020.

"Devenir indépendante était pour moi une manière forte de redonner du sens à ce que je fais, glisse l’experte en nutrition animale. Je veux être au cœur des problématiques quotidiennes des éleveurs, avec pragmatisme, au contact de la réalité du terrain. Mon leitmotiv est d’avoir les pieds dans les bottes et les mains dans les crottes !". En attendant d’avoir un jour un point d’appui en Aveyron ("ça ne s’explique pas"), l’Aveyronnaise de 36 ans est partie à la conquête du Tarn !

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?