"En Aveyron, il est parfois difficile pour les femmes souhaitant faire une IVG médicamenteuse de trouver le personnel" : les dessous d'une enquête menée en milieu rural

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  • Les sages-femmes sont autorisées à pratiquer l’IVG instrumentale en milieu hospitalierSylvie Cambon
    Les sages-femmes sont autorisées à pratiquer l’IVG instrumentale en milieu hospitalierSylvie Cambon
  • Claire Kachkouch-Soussi, journaliste à Radio R d'Autan, a enquêté sur le sujet.
    Claire Kachkouch-Soussi, journaliste à Radio R d'Autan, a enquêté sur le sujet.
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Claire Kachkouch-Soussi, journaliste à Radio R d’Autan dans le Tarn, a mené pendant deux ans une enquête sur l’accès à l’IVG en milieu rural, au sein du département de l’Aveyron.

C’est une enquête qui a débuté en mars 2022, quand le Parlement a adopté une nouvelle loi visant à renforcer le droit à l’avortement. Celle-ci autorise les sages-femmes à pratiquer l’IVG instrumentale, lors d’une opération chirurgicale, en milieu hospitalier. Le délai a aussi été allongé jusqu’à la fin de la 14e semaine de grossesse, soit 16 semaines d’aménorrhée (absence de règles).

"Accès à l’information complexe"

"J’ai lancé mon enquête avec le planning familial de l’Aveyron et d’autres acteurs de la santé", relate Claire Kachkouch-Soussi, journaliste à Radio R d’Autan. "J’ai vite senti que l’accès à l’information pour les femmes est complexe sur le territoire. Depuis vingt ans, avec l’augmentation des fermetures de maternités en milieu rural, il y a une tendance pour les femmes à être de plus en plus éloignées des centres de santé. Cela rajoute de la complication pour l’accès à l’IVG, notamment sur le choix de l’acte".

Deux manières d'avorter

En France, il existe deux manières d’avorter. L’IVG médicamenteuse consiste à prendre deux médicaments à 24 et 48 heures d’intervalle. Des professionnels de santé, un médecin ou une sage-femme formés et conventionnés, accompagnent la patiente. Cette méthode est possible jusqu’à 7 semaines de grossesse (9 semaines sans règles).

L’IVG instrumentale est une intervention dans un centre de santé, avec passage au bloc, consistant à aspirer l’œuf dans l’utérus.

"Dans l’Aveyron, il est parfois difficile pour les personnes souhaitant faire une IVG médicamenteuse de trouver le personnel", a remarqué Claire Kachkouch Soussi lors de son enquête. "Certains hôpitaux hésitent parfois à déléguer l’acte médicamenteux au profit d’une intervention chirurgicale, ou l’inverse. Par exemple, l’hôpital de Millau renvoit souvent les patientes vers Montpelier quand il s’agit d’une opération chirurgicale, et pratique entre 150 et 160 IVG médicamenteuses par an".

"La loi permet d’avoir le choix et il y en a pour qui un passage au bloc est très compliqué", ajoute la journaliste. "En réalité, c’est plutôt un choix par défaut que propose le système de santé rural. C’est complexe et cela dépend aussi du territoire et des équipes de santé. Ce sont des questions de santé publique qui sont au cœur de ces enjeux".

Un reportage à découvrir ce jeudi soir au café associatif Le Haut-Parleur

La journaliste présente son reportage sonore de 52 minutes, ce jeudi 29 février soir, au café association Les Haut-Parleurs à Villefranche-de-Rouergue, à 19 h pour l’ouverture et 20 h pour le début de l’écoute suivie d’un échange.

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