IVG : "La loi à elle seule, ne peut pas tout résoudre" : les femmes toujours aussi précaires et stigmatisées en Aveyron

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  • Kateline Durand, Sarah Vidal et Graziella Piérini, trois élus engagés pour les droits et la santé de femmes.
    Kateline Durand, Sarah Vidal et Graziella Piérini, trois élus engagés pour les droits et la santé de femmes. Centre Presse Aveyron - Salima Ouirni
Publié le , mis à jour

Saisissant la journée du 8 mars et l'inscription de la liberté de l'IVG dans la Constitution, Kateline Durand, Sarah Vidal et Graziella Piérini, trois élues de gauche au conseil départementale, mettent en lumière tout le travail restant pour faire progresser les droits des femmes, en matière de santé. 

Elles sont trois. Trois femmes élues, de gauche, conseillères départementales et très attachées à la question de la santé, qu’elles portent régulièrement devant l'assemblée aveyronnaise. Quand elles ont assisté à l'inscription de l'IVG comme une des  libertés constitutionnelles, elles ont voulu réagir à cette nouvelle mondiale et historique. "C'est une inscription formidable, mais on ne doit pas s'en contenter. Le combat ne fait que commencer. C'est un nouveau chapitre pour les droits des femmes", se réjouissent Kateline Durand, Sarah Vidal et Graziella Piérini.  

Pour ces femmes politiques, qui ont un œil sur tout le territoire, puisqu'elles sont élues dans le Sud, au Nord, en passant par l'Ouest, l'IVG, gravée aujourd'hui dans le marbre, est une porte ouverte sur tout ce qui reste à faire en matière de santé. "On sait que l'accès à la santé, en général et à des soins stigmatisés comme l'avortement dépendent de plusieurs facteurs, la loi d'abord, mais aussi des politiques publiques et des systèmes de santé", souligne Sarah Vidal.

Bien conscientes que "la loi à elle seule, ne peut pas tout résoudre", elles en appellent à une levée d'obstacles pour l''accès aux soins stigmatisés comme  l'IVG, mais pas seulement. La journée du 8 mars, c'est aussi l'occasion de revenir sur les femmes ferrées dans  la précarité économique (les inégalités salariales sont toujours d'actualité). "Quid du maillage en termes de santé, de l'éloignement des centres de soin ? Des moyens pour y accéder ? ",  interrogent les trois femmes engagées. 

"Des stigmatisations sociales et des tabous"

Il y a donc loin de la coupe aux lèvres. C'est pourquoi Kateline Durand, Sarah Vidal et Graziella Piérini proposent de renforcer "l'information et l'éducation dans les établissements scolaires, les centres de planifications, tout en donnant plus de moyens au recrutement". Les déserts médicaux étant une réalité en Aveyron, les élues proposent de recruter du personnel médical par le conseil départemental. Plus de médecins certes, mais aussi des infirmières (y compris scolaires), des aides-soignantes pour renforcer les PMI (Protection maternelle et infantile). 

Ce personnel participera ainsi, selon elles, à la déconstruction de certains préjugés sur des maladies comme l'endométriose, le Sida, le papillomavirus humain, la dépression..."Des pathologies sujettes à des représentations sociales et genrées et qui par certains biais ne permettent pas une prise en charge correcte des femmes, sans parler de la bienveillance et de l'écoute, souvent absentes ", ajoute Sarah Vidal. 

S'y ajoutent "des stigmatisations sociales et des tabous. Tous les sujets liés à la question sexuelle et reproductive comme l'avortement sont concernés. À ce tableau peu jouissif s'ajoute "la charge mentale des femmes qui travaillent, comme les cheffes d'entreprise. Le travail n'est pas venu apporter une égalité femme/homme, mais un déséquilibre en défaveur des femmes", insiste Kateline Durand. La révolution constitutionnelle pose donc  aujourd'hui et encore la question de place de la femme dans notre société, et on n'a pas fini de la poser !

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Les commentaires (3)
Anonyme11698 Il y a 1 mois Le 08/03/2024 à 15:50

tiens la voila de nouveau de gauche Vidal ? quelle girouette !!!

RienCompris Il y a 1 mois Le 08/03/2024 à 09:07

Une loi ne change pas grand chose. La constitution peut toujours être modifiée. Beaucoup de bruit pour peu de chose.

RienCompris Il y a 1 mois Le 08/03/2024 à 09:06

Une loi ne change pas grand chose. L