"Je vous demande de m'aider" : ce qu'il faut retenir de l'audition de l'actrice Judith Godrèche au Sénat, ce jeudi

  • Judith Godrèche a été auditionnée par le Sénat, ce jeudi 29 février 2024.
    Judith Godrèche a été auditionnée par le Sénat, ce jeudi 29 février 2024. MAXPPP - franck castel
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Ce jeudi 29 février 2024, l'actrice Judith Godrèche s'est exprimée devant le Sénat, évoquant le sujet des violences sexuelles dans le cinéma.

Son intervention devant le Sénat, ce jeudi 29 février 2024, était attendue : depuis ses plaintes contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des violences sexuelles subies alors qu'elle était adolescente, l'actrice et réalisatrice Judith Godrèche est devenue un véritable symbole du mouvement de dénonciation de ces actes dans le cinéma.

[DIRECT] Ce matin, l’actrice et réalisatrice Judith Godrèche est auditionnée par la délégation aux droits des femmes du Sénat.

Suivez l’audition en direct sur notre antenne et nos réseaux sociaux. https://t.co/OvJ4b6RRQe

— Public Sénat (@publicsenat) February 29, 2024

Hommage à Edouard Durand

À l'occasion de sa prise de parole qui a commencé peu après 9 heures, la scénariste de 51 ans, qui s'est dite "honorée" de pouvoir s'exprimer au Sénat, a rendu hommage au juge Edouard Durand. Pour rappel, il a été évincé de la Commission indépendante contre l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), en décembre 2023.

"Serait-il possible que les sénateurs, les lois, les gouvernements, donnent à notre société la possibilité, la chance, d'accomplir son destin héroïque de son vivant ? Ne laissons pas le cinéma s'emparer de l'histoire inachevée du juge Durand", a-t-elle déclaré, en défendant la Ciivise. "Combien de petites filles, de petits garçons, de petits pieds dans la porte seront nécessaires avant que cette société réagisse pour toujours ? Quel aurait été mon destin si la Civiise avait existé à l'époque avec lui à sa tête ?"

"Je vous demande de m'aider"

Après avoir demandé la création d'une "commission d'enquête contre les violences sexuelles et sexistes dans le milieu du cinéma" ainsi que le "retrait de Dominique Boutonnat" (président du Centre national du cinéma et de l'image animée), en raison des "charges de violences sexuelles contre lui", Judith Godrèche réclame qu'un "enfant ne soit jamais laissé seul sur un tournage". 

Avant de lancer un appel : "Je vous demande de m'aider à faire en sorte que les violences sexistes s'arrêtent dans mon milieu. Cette petite société du cinéma n'est que le reflet de notre société", a-t-elle martelé, parlant des 4 500 témoignages de personnes qu'elle a reçus, et "qui avaient ancré leurs espoirs à la présence du juge Durand à la tête de la Ciivise".

CNC, coach, Macron...

Toujours en marge de sa prise de parole, longue de presque 2 heures, l'actrice a de nouveau fustigé ce CNC présidé par Dominique Boutonnat, à qui il "n'est pas possible de s'adresser" sur les sujets évoqués ce jeudi matin. "Ce débat et ces mesures dont nous aimerions parler sont mortes-nées", ajoute-t-elle, avant de se pencher sur la sortie reportée du prochain film de Jacques Doillon.

"Cette question de savoir si ce film doit sortir ou pas, pour moi, la réponse est dans la question... L'actrice principale (NDLR : Nora Hamzawi) n'a même pas envie de participer à la promotion de ce film." Judith Godrèche a également révélé que dans la série "Icon of French cinema" qu'elle réalise et dans laquelle une actrice joue son rôle à l'âge de 15 ans, elle a tenu à lui fournir "une coach formée. Il faut une personne avec qui elle puisse aller s'isoler, qui puisse la représenter, son médiateur".

Enfin, au moment d'achever son propos, l'actrice a parlé d'une discussion avec Rachida Dati, ministre de la Culture. Un échange durant lequel une potentielle rencontre avec Emmanuel Macron est sur la table. "Je lui ai demandé s'il voulait me recevoir pour prendre une photo ou pour vraiment discuter et prendre des décisions. Pour l'instant, je n'ai été contactée ni pour la photo, ni pour la discussion", a-t-elle ironisé. Tout en prévenant qu'elle pourrait décider de réclamer, de son propre ressort, cette même invitation au président de la République.

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Les commentaires (2)
Anonyme16531 Il y a 1 mois Le 01/03/2024 à 11:08

Elle se réveille 30 ans après quand sa carrière est faite.....Elle est aussi coupable.

Milsabords Il y a 1 mois Le 29/02/2024 à 13:49

Bien sûr que l'attitude de ces messieurs est discutable mais les premiers à blâmer dans ces histoires ne serait ce pas les parents de ces enfants, au mieux passifs et au pire complices en se disant que c'est bien pour la carrière de leur progéniture ...