Le chien, meilleur ami de l’Homme dans la lutte contre l’épilepsie ?

  • Les chiens peuvent être formés à anticiper et à gérer les crises d'épilepsie.
    Les chiens peuvent être formés à anticiper et à gérer les crises d'épilepsie. Photoboyko / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - L’épilepsie est une maladie neurologique très fréquente dont souffrent cinquante millions de personnes dans le monde, d’après l’OMS. Elle est associée à des crises avec convulsions, très invalidantes pour celles et ceux qui en souffrent. Une étude néerlandaise, parue dans la revue Neurology, montre que les chiens peuvent atténuer ces crises.


Des chercheurs affiliés à l’université Erasmus de Rotterdam se sont intéressés aux vertus médicales des chiens dans la prise en charge des crises d’épilepsie parce que cette maladie neurologique revêt encore beaucoup de mystères.Bien que l’épilepsie soit reconnue depuis l’Antiquité, les options de traitement restent insatisfaites pour un grand nombre de patients. "Malgré la mise au point de nombreux médicaments anticonvulsivants au cours des quinze dernières années, près de 30% des personnes atteintes d'épilepsie souffrent de crises persistantes. La nature imprévisible de ces crises est souvent l'aspect le plus invalidant de l'épilepsie", explique Valérie van Hezik-Wester, cosignataire de l’étude, dans un communiqué.

La prédiction des crises d’épilepsie est un enjeu crucial pour la communauté scientifique. Or, il s’avère que les chiens peuvent être entraînés à les anticiper et à les gérer. "Les tâches que ces chiens accomplissent et leur présence peuvent réduire l'anxiété liée aux crises d'épilepsie, ce qui pourrait également réduire les crises causées par le stress, qui est le principal facteur déclenchant des crises d'épilepsie", souligne Valérie van Hezik-Wester.

Des crises d'épilepsie en diminution

Pour les besoins de leur étude, les chercheurs ont suivi, pendant trois ans, une vingtaine de personnes souffrant d’épilepsie. Ces dernières réagissaient peu aux traitements anticonvulsivants et présentaient un risque élevé de blessures liées aux crises. Les scientifiques les ont observées dans leur vie quotidienne avant de leur attribuer un chien d’alerte de manière aléatoire.

D’autre part, les participants de l’étude devaient noter la fréquence et le type de crises d’épilepsie dont ils souffraient dans un journal, et répondre à un questionnaire de suivi tous les trois mois. Ils devaient y évaluer des facteurs tels que la gravité de leurs crises, leur qualité de vie et leur bien-être général. L’équipe de recherche a constaté que les personnes souffrant d’épilepsie avaient, en moyenne, 31% de crises en moins quand ils ont commencé à partager leur vie avec un chien d’alerte. Sept participants ont même vu leurs crises réduire de moitié, voire complètement disparaître. Au début de l’étude, les volontaires avaient 115 crises sur une période de 28 jours. Ce chiffre est passé à 73 avec l’aide des chiens. Pour Valérie van Hezik-Wester, ces résultats encourageants montrent que "les chiens d'assistance peuvent aider les personnes atteintes d'épilepsie". Néanmoins, ce n’est pas une solution miracle. Certains patients ont interrompu leur participation à l’étude après que les chercheurs leur aient confié un chien d’alerte. Davantage de recherches sont donc nécessaires pour mieux comprendre comment le meilleur ami de l’Homme peut aider la communauté médicale à lutter contre l’épilepsie.

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