Quésaco : La dysmorphophobie, ce mal-être qui déforme notre vision du corps

  • La dysmorphophobie toucherait environ 2% de la population mondiale.
    La dysmorphophobie toucherait environ 2% de la population mondiale. KristinaJovanovic / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Parfois, nos imperfections physiques peuvent devenir une obsession, nous poussant à nous scruter constamment dans le miroir, à nous comparer aux autres ou à chercher à les dissimuler. Lorsque ces imperfections sont en réalité invisibles pour les autres, on appelle ça de la dysmorphophobie.


La dysmorphophobie, ou en anglais "body dysmorphia disorder" (BDD), est un trouble pathologique se caractérisant par une préoccupation excessive à l’égard d’un défaut physique ou d’une légère anomalie physique, mais qui n’est pas perceptible pour les autres. Ce trouble toucherait environ 2% de la population mondiale, selon une étude parue en 2016, et ce sont les femmes qui seraient plus concernées. La chanteuse Billie Eilish ou encore l’actrice Megan Fox font partie de ces personnalités publiques ayant confié être atteintes de ce trouble. La star de "Transformers" s’est confiée sur ce sujet à plusieurs reprises, comme récemment dans le podcast "Call Her Daddy", ou en 2023 dans le magazine Sports Illustrated. "Je ne me vois jamais comme les autres me voient. A aucun moment de ma vie je n’ai aimé mon corps", avait-elle expliqué à l’époque.

Parmi les symptômes les plus courants, figurent le camouflage par les vêtements, les passages récurrents devant le miroir, le recours à des procédures esthétiques, une toilette excessive, la recherche de réconfort, etc. Les symptômes commencent généralement à se manifester dès l’adolescence, lorsque le corps commence à changer. Mais quelles sont les causes de la dysmorphobie ? ll n’y a pas de causes à proprement parler, mais certains facteurs tels que les réseaux sociaux et leur quête de beauté idéale, la présence de TOC (troubles obsessionnels compulsifs) dans la famille, ou une faible estime de soi peuvent largement y contribuer.

Ce trouble pourrait venir d’une anomalie cérébrale. "Les chercheurs ont déterminé que le cerveau des personnes souffrant de dysmorphie corporelle, un trouble psychiatrique qui les pousse à croire, à tort, qu'elles sont défigurées et laides, présente des anomalies dans le traitement des données visuelles lorsqu'il s'agit d'examiner leur propre visage", explique une étude parue en 2010. "En outre, ils ont constaté que les mêmes systèmes cérébraux sont hyperactifs dans le trouble dysmorphique corporel et dans le trouble obsessionnel-compulsif, ce qui suggère l'existence d'un lien entre les deux".

Pour les personnes souffrant de dysmorphophobie, il est recommandé de consulter un psychologue spécialisé pour bénéficier du suivi nécessaire. En effet, la dysmorphophobie est souvent associée à de la honte, du dégoût de soi et peut conduire à une souffrance sociale, un repli sur soi-même, voire, à long terme, à une dépression. Parler à ses proches peut également être bénéfique pour obtenir un soutien émotionnel.

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