"Travailler sur des voitures de course, c'est notre fierté" : avec l’entreprise KMP à Olemps, des pièces de Formule 1 fabriquées en Aveyron !
Fondée en 2011, l’entreprise spécialisée dans la mécanique de précision à Olemps s’oriente principalement vers deux secteurs, l’automobile et l’aéronautique.
Le 1er août 2021, l’une des très belles pages de l’histoire du sport automobile français s’est écrite en Hongrie. Esteban Ocon, pilote tricolore de Formule 1, remporte son premier grand prix au Hungaroring, sur une monoplace française, l’Alpine A521.
Une partie des pièces de la première monoplable victorieuse d'Ocon fabriquées en Aveyron
Mais saviez-vous qu’une partie des pièces nécessaires à la confection de cette machine ont été réalisées en Aveyron ? À Olemps plus précisément. Perchée juste au-dessus de la rocade de Rodez, l’entreprise KMP œuvre dans la mécanique de précision depuis 2011. Dans ce petit atelier de 250 m², cinq salariés et les deux responsables-fondateurs, Sonia et Sébastien Korczak réalisent des pièces en tout genre et de toutes tailles, principalement destinées aux secteurs de l’automobile et de l’aéronautique.
Aéronautique et automobile
"Historiquement, nous travaillions principalement en sous-traitance pour des entreprises telles que Sud-aéro pour des pièces d’aviation", retrace Sébastien Korczak, qui, après une première expérience dans l’usinage, était auparavant conducteur de travaux dans le bâtiment. "Mais avec la crise sanitaire, l’industrie aéronautique a connu une forte chute, il a fallu décrocher d’autres marchés et nous sommes entrés dans le monde de l’automobile."
Avec des clients tels qu’Alpine, à la fois pour les modèles routiers comme la compétition sportive, ou encore Pipo moteurs, qui réalise des moteurs pour les bolides d’endurance concourant aux 24 h du Mans ou en championnat du monde des rallyes. Des missions qui passionnent KMP. "Pour nous c’est génial !", se réjouit le fondateur. "On est plusieurs à être fan de sport auto, alors travailler sur des véhicules de course, sur la toute nouvelle Renault 5 ou avoir en notre disposition des dessins confidentiels de prochains modèles, c’est une fierté." Aujourd’hui, il s’agit d’ailleurs du principal secteur d’activité de la société, à hauteur de "50 %", comptabilisent les responsables.
1 million d’euros de chiffre d’affaires annuel
Et à ce niveau-là, l’entreprise se porte bien. Flirtant autour du million d’euros de chiffre d’affaires annuel, celle-ci ne manque pas de projets. Lauréate du dispositif France 2030, la société va pouvoir plus aisément financer sa nouvelle chaîne de production, automatisée, qui permettra de faire exploser ses résultats. Mais avant cela, un changement de locaux doit être acté (lire par ailleurs).
Reste que même à l’étroit dans ses locaux, KMP sait y faire. Appuyée par sa flotte de machines-outils Haas – également une écurie Formule 1 et rivale d’Alpine ! –, l’entreprise dispose d’un processus bien ficelé. Tout commence sur ordinateur, où les pièces sont modélisées avant d’être usinées selon le procédé choisi. L’œil humain vient ensuite superviser le travail et approuver ou non, la réalisation. "On ambitionne de développer une industrie compétitive avec des coûts maîtrisés, ici à Olemps !", résument les dirigeants.
Des nouveaux locaux et une chaîne de production automatisée
La bonne nouvelle a été officialisée fin mars. Aux côtés de six autres entreprises aveyronnaises, KMP est lauréate du dispositif France 2030, octroyant à des sociétés innovantes des subventions pour financer leurs projets.
L’Olempienne a été sélectionnée au titre du "rebond industriel", pour l’achat d’une chaîne de production automatisée. Le coût d’un tel investissement, 600 000 € et l’Etat devrait prendre en charge autour de 50 % de ce montant. "Cela nous permettra de passer une marche supérieure. Et cette aide est un bon coup d’accélérateur", résume Sébastien Korczak.
Pour cela, l’entreprise doit mener à bien une mission, trouver un nouveau local. "On est vraiment à l’étroit ici, c’est Tetris !", sourient les responsables. De 250 m², ils espèrent investir un atelier d’environ 1 000 m². "Mais c’est difficile, poursuivent-ils. La construction affiche un coût monstre aujourd’hui, on espère trouver au plus vite un terrain ou un local dans l’agglomération ruthénoise." Avec cela, l’entreprise espère pourquoi pas doubler son chiffre d’affaires dans les années à venir, et embaucher 5 personnes au minimum.
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