Ma rencontre avec le pape François

  • Le père Bernard a rencontré le pape François à Buenos Aires.
    Le père Bernard a rencontré le pape François à Buenos Aires. Centre Presse
Publié le
par Charles Leduc

Vicaire de Rodez, le père Bernard Quintard a côtoyé le nouveau pape François en Argentine. Pour l'ecclésiastique Aveyronnais, Jorge Mario Bergoglio, est  "un homme très simple, austère" mais avant tout "libre". " Très charismatique" il n'a pas peur des débats. Rencontre.

Dans quelles circonstances avez-vous rencontré celui qui allait devenir pape ?
C’était lors de sessions d’études organisées dans le cadre d’un organisme qui s’appelle "Justice et paix". Là s’étudie le rôle de l’Église concernant les droits de l’Homme, le développement démocratique, etc. À l’époque, il était très ami avec l’archevêque Giaquinta (qui était également fils d’émigré italien), avec qui je travaillais. Je me souviens avoir rencontré et discuté avec le pape à trois reprises.


Quel homme était-il ?
Un homme très simple, plutôt austère. Il est quelqu’un issu du milieu de l’émigration et qui ne l’a jamais oublié. François a toujours eu des relations avec les milieux laissés pour compte. Il était également très proche de son clergé. J’ai le souvenir d’un homme qui a beaucoup travaillé pour que le résultat du concile Vatican 2 soit mis en pratique dans la vie habituelle de l’Église en Argentine. Sans oublier qu’il est un homme libre ; il ne se laisse pas influencer.


Quelle a été votre réaction en apprenant son élection ?
Un grand bonheur. J’ai eu deux grandes joies en tant que prêtre catholique : la renonciation de Benoît XVI, en raison de l’humilité et de la noblesse de ce geste ; et voir que la succession de l’évêque de Rome est assurée par un Latino-Américain. Cela veut dire, en effet, que l’Église
est capable de se renouveler.


Auriez-vous prêté un tel destin à ce cardinal argentin ?
Jorge Mario Bergoglio est un homme charismatique. Un organisateur, c’est sûr ! Il n’a pas peur des débats. C’est quelqu’un qui a tout donné à sa vocation de chrétien et de prêtre. Suis-je surpris aujourd’hui? Oui et non. Car j’aurais plutôt pensé à un autre pape latino-européen, un Brésilien par exemple. Mais je note qu’aujourd’hui l’Église a pris en compte que son universalité n’est pas centrée sur l’Europe. D’ailleurs, un chrétien sur deux vit en Amérique latine.


Quel message véhicule l’élection de François ?
Jorge Mario Bergoglio n’est pas un personnage emblématique, si ce n’est par rapport à toutes les pressions qu’il a subies au cours de son existence. Et il y en a eu ! Je pense qu’il va apporter à l’image de l’Église universelle cette liberté qui veut qu’elle existe
et doit être elle-même partout où elle est présente. La Foi est identique partout ; mais les priorités ne sont pas les mêmes en Europe, en Amérique, en Asie...


Quel sera son rôle ?
Un rôle d’ouverture. Par exemple, dans chaque continent, que l’Église se donne les moyens d’être l’Église du Christ et qu’elle ne cherche pas à "copier" un modèle qui est celui de l’Occident. Cela va impulser un style différent. François sera porteur d’une image pluraliste de l’église catholique.


Pensez-vous avoir, un jour, l’opportunité de le rencontrer de nouveau ?
Je ne sais pas. Et ce n’est pas mon objectif. Mon objectif consiste à servir l’Église et le Christ. De plus, ici, je suis au service de François. J’ai une espérance : que son pontificat ouvre des brèches pour que l’Église respire mieux de tous ses membres, en Europe, en Orient et ailleurs.

Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?