A Moscou, Kerry appelle Poutine à trouver "un terrain d'entente" sur la Syrie

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AFP

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a appelé mardi à Moscou le président russe Vladimir Poutine à "trouver un terrain d'entente" pour mettre fin au conflit en Syrie, au premier jour de sa visite en Russie.

"Les Etats-Unis pensent vraiment que nous partageons des intérêts communs importants en ce qui concerne la Syrie", a déclaré M. Kerry au début de ses entretiens avec M. Poutine au Kremlin.

Le chef de la diplomatie américaine a souligné que ces intérêts signifiaient la "stabilité dans la région, ne pas laisser des extrémistes créer des problèmes dans la région et ailleurs".

"J'espère qu'aujourd'hui nous pourrons creuser un peu cela et voir si nous pouvons trouver un terrain d'entente", a ajouté M. Kerry.

Dans ses premières déclarations, M. Poutine n'a pas abordé spécifiquement les divergences de vues entre Moscou et Washington sur la Syrie mais a indiqué que le Kremlin préparait une réponse à un message sur les relations bilatérales adressé en avril par le président Barack Obama.

"Je pense qu'il est très important que nos principaux ministères et institutions coopèrent pour trouver des solutions aux problèmes à l'ordre du jour, qui sont le plus d'actualité", a déclaré M. Poutine.

"Je suis très content de vous voir car cela nous donne la possibilité de discuter en personne de problèmes que nous considérons comme difficiles", a-t-il ajouté.

La Russie accuse régulièrement l'Occident d'aggraver le conflit syrien en cherchant à obtenir le départ du président Bachar al-Assad, et affirme que son seul but est de parvenir à un règlement pacifique du conflit, qui a fait plus de 70.000 morts en deux ans.

Ce pays est l'un des derniers soutiens du régime de Damas auquel il livre des armes, alors que les Etats-Unis réfléchissent à une solution pour armer les rebelles syriens.

La Russie s'est déclarée lundi "très préoccupée" par les raids israéliens près de Damas en fin de semaine dernière, l'Etat hébreu affirmant vouloir empêcher un transfert d'armes au Hezbollah, allié de Damas et de Téhéran.

De son côté, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré mardi que ces raids étaient "inacceptables", soulignant qu'"aucun prétexte" ne pouvait servir à "justifier cette opération".

Pour sa part, l'Iran, allié de la Syrie, a réitéré mardi, par la voix à Amman de son ministre des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi, son appel à un dialogue entre le régime de Damas et l'opposition "pacifique" en vue de former un gouvernement de transition en Syrie.

Outre la Syrie, John Kerry va tenter au cours de sa première visite en Russie en tant que chef de la diplomatie américaine d'améliorer les relations entre Moscou et Washington qui se sont fortement dégradées depuis le retour au Kremlin de M. Poutine il y a un an.

Cette visite coïncide avec l'anniversaire de l'investiture de Vladimir Poutine le 7 mai 2012 pour un troisième mandat de président, marqué la veille par une grande manifestation de l'opposition russe à Moscou.

Après ses échanges avec M. Poutine, M. Kerry doit rencontrer son homologue russe Sergueï Lavrov, avec lequel il affiche une certaine proximité et qu'il a déjà rencontré trois fois depuis début février à l'occasion de passages à Berlin, Londres et Bruxelles. Ils prolongeront leurs échanges pendant un dîner de travail.

John Kerry a un ordre du jour particulièrement chargé au cours de cette visite prévue jusqu'à mercredi, comprenant également l'Iran, le terrorisme après les attentats de Boston et le dossier sensible des droits de l'homme en Russie, un programme sur lequel des analystes attendent peu de résultats majeurs.

M. Kerry doit rencontrer mercredi des représentants de la société civile russe sur fond d'atteintes aux libertés dénoncées par l'opposition et les ONG depuis le début du troisième mandat de président de Vladimir Poutine, après ceux de 2000-2008, suivis d'un intermède de quatre ans en tant que Premier ministre.

Les relations russo-américaines se sont depuis assombries, compromettant le fameux "redémarrage" ("Reset") voulu en 2009 par le président américain Barack Obama.

Source : AFP

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