Vidéo d'éviscération en Syrie: la rébellion veut punir les coupables

  • Un rebelle syrien
    Un rebelle syrien AFP/Archives - Zac Baillie
  • Capture d'écran réalisée le 15 mai 2013 d'une vidéo postée sur YouTube qui montre un présumé rebelle syrien faisant mine de manger le coeur d'un soldat à Homs
    Capture d'écran réalisée le 15 mai 2013 d'une vidéo postée sur YouTube qui montre un présumé rebelle syrien faisant mine de manger le coeur d'un soldat à Homs YouTube/AFP - -
  • Le Mont Hermon occupé par Israël le 10 janvier 2013
    Le Mont Hermon occupé par Israël le 10 janvier 2013 AFP/Archives - Jack Guez
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AFP

La rébellion syrienne a promis de punir les auteurs d'exactions après le tollé suscité par une vidéo montrant un insurgé éviscérant un soldat du régime, au moment où Damas excluait toute discussion autour du sort du président Bachar al-Assad.

La vidéo, dont l'authenticité n'a pu être vérifiée, a suscité une vague de condamnations internationales, les Etats-Unis se disant "horrifiés" et l'ONU appelant à saisir la Cour pénale internationale.

Mais la vidéo a suscité également la colère de l'opposition, qui y a vu un acte "horrible et inhumain", tandis que rebelles et militants ont dénoncé une atteinte à l'image de la "révolution".

"Le coupable sera puni sévèrement même s'il s'agit d'un membre (de la rébellion)", a indiqué dans un communiqué le commandement de l'état-major de l'Armée syrienne libre (ASL), principale composante de la rébellion.

Il a par ailleurs demandé une enquête à son commandement opérationnel et assuré que "les auteurs" seraient arrêtés et jugés.

Interrogé via Skype par le magazine américain Time, le rebelle, identifié comme Khalid al-Hamad, assure avoir agi de la sorte après avoir découvert dans le téléphone portable du soldat tué des vidéos montrant ce dernier "humiliant" une femme nue et ses deux filles.

Sur les images, il découpe le coeur et le foie du soldat avant de lancer: "Nous jurons devant Dieu que nous mangerons vos coeurs et vos foies, soldats de Bachar".

"Oh héros (...), massacrez les alaouites et découpez leur coeur pour le manger", ajoute ce sunnite, comme l'écrasante majorité des insurgés, faisant référence à la minorité issue du chiisme à laquelle appartient M. Assad.

Depuis le début en mars 2011 d'une révolte populaire devenue guerre civile, les vidéos montrant des exactions des belligérants se sont multipliées, régime et rebelles s'accusant mutuellement de crimes de guerre et contre l'Humanité.

"Personne ne peut justifier de tels actes ignobles", a affirmé à l'AFP Anas Abou Zeid, commandant rebelle à Raqqa (nord).

Selon un porte-parole du département d'Etat, les rebelles ont assuré à Washington que ce "genre d'agissements n'était pas représentatif de la grande majorité de l'opposition armée". Il a également dit que le rebelle incriminé avait été "exclu" de son unité pour cet acte et pour d'autres exactions perpétrées dans le passé.

Conférence sur la Syrie en juin?

Sur le front diplomatique, la diplomatie américaine a précisé les contours d'une conférence internationale sur le conflit qui pourrait se tenir en juin à Genève.

Moscou et Washington ont appelé à cette conférence pour trouver une solution politique à ce conflit qui a fait plus de 94.000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Washington a appelé M. Assad à saisir cette occasion pour venir s'asseoir à une table de négociations avec la rébellion, mais a fait savoir qu'il ne pourrait pas participer à un futur gouvernement de transition.

Or le régime syrien a d'ores et déjà exclu toute discussion sur le sort du chef de l'Etat.

Le ministre syrien de l'Information Omrane al-Zohbi a ainsi estimé mardi que cette question était du ressort "du peuple syrien et des urnes", en référence à la présidentielle de 2014, tandis que le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Moqdad a affirmé que la Syrie et ses alliés refusaient "tout diktat".

L'opposition a, elle, posé le départ de M. Assad comme une condition sine qua non pour tout plan visant à sortir de la crise.

Sur le terrain, l'armée, appuyée par les chars et l'aviation, tentait de repousser un assaut des rebelles contre la prison d'Alep, l'une des plus grandes du pays où sont détenus des milliers de personnes, selon l'OSDH.

A Damas, une personne a été tuée dans l'explosion d'une bombe magnétique fixée à une voiture sur la place ultra-sécurisée des Omeyyades, selon la même source.

A travers le pays, les communications téléphoniques et internet étaient coupées, selon l'agence officielle Sana.

Deux projectiles tirés de Syrie sont par ailleurs tombés dans un secteur du mont Hermon, point culminant du Golan occupé par Israël, sans faire ni victime, selon l'armée israélienne.

Source : AFP

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