Aveyron: les débitants de tabac inquiets

  • Les buralistes sont davantage inquiets de la prochaine augmentation des prix que par une baisse éventuelle des aides publiques.
    Les buralistes sont davantage inquiets de la prochaine augmentation des prix que par une baisse éventuelle des aides publiques. Archives Centre Presse/José A. Torres
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Rachid Benarab

Touchés par les hausses de prix à répétition qui profitent surtout aux trafiquants de cigarettes, les buralistes s’inquiètent pour leur avenir. Petit tour d’horizon exhaustif chez les débitants aveyronnais.
 

Dans le cadre d’un rapport visant à réaliser trois milliards d’euros d’économies, des propositions ont été présentées au gouvernement. Celles-ci préconisent notamment de toucher les remises compensatoires aux débitants de tabac, afin d’économiser 210 M€. Cette mesure, qui n’affecterait que les buralistes frontaliers, inquiète tout autant le reste de la profession qui doit également composer avec la nouvelle hausse des tarifs du tabac. Une énième hausse qui ne va pas arranger les affaires des 27 000 buralistes hexagonaux.
"Chaque hausse de prix s’accompagne invariablement d’une baisse des ventes", explique Bernard Ferrer, le président de la chambre syndicale des buralistes aveyronnais. Une baisse de volume qui était jusqu'à présent compensée par la hausse des prix. "On vend moins de cigarettes en volume mais comme c’est plus cher, cela s’équilibre. Ou plutôt s’équilibrait, corrige aussitôt celui qui tient également Le Cyrano, le petit tabac de la rue Corbières, à Rodez. Car, depuis la dernière augmentation, en octobre 2012, ce n’est plus le cas ! Alors, c’est vrai, en Aveyron, l’ensemble de la profession s’en sort plutôt pas mal, mais on commence à sentir le vent tourner." 
Ainsi, bien qu’ils ne soient pas directement concernés pas le coup de rabot gouvernemental sur les remises, les 211 buralistes aveyronnais (ils étaient 312 en 2002) voient d’un mauvais œil cette nouvelle hausse.

"Les revendeurs à la sauvette sont de plus en plus nombreux"

"Les fumeurs en ont ras-le-bol, rapporte Renaud Delassaux, du tabac Le Palais, à Rodez. Ils sont de plus en plus nombreux à aller chercher leurs cigarettes directement en Espagne ou au Pas-de-la-Case. Certains en feraient même un petit business lucratif." De la à dire que les revendeurs à la sauvette commencent à faire leur apparition dans les rues du Piton, il n’y qu’un pas que Renaud Delassaux franchit sans hésiter. "Il y en aurait du côté de la gare, dénonce-t-il. Ça ne m’étonne pas. Regardez à Toulouse ou Paris, ils font cela au grand jour devant tout le monde et cela ne gêne personne et surtout pas la police." 
Un constat également relevé du côté de Decazeville. "Les gens en ont marre de ces augmentations à répétition. C’est trop", analyse le patron du tabac-presse Dexidour, place Decazes. "L’augmentation des tarifs ne compense plus la baisse des volumes. Les revendeurs à la sauvette sont de plus en plus nombreux, même ici. C’est très rentable et personne ne fait rien pour les arrêter...".
 

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